mercredi 30 avril 2008

Livre Visions célestes. Visions cosmiques



Livre de Gildas Bourdais (Novembre 2007, 407 pages, 195 illustrations) JMG Editions, 8, rue de la mare, 80290 Agnières Email : jmg.editions@wanadoo.fr

Voici une courte présentation de mon livre Visions célestes. Visions cosmiques. Avec, d’abord, des extraits de l’introduction, puis le sommaire détaillé.

I - Extraits de l’introduction : « La longue histoire des visions célestes ».

Des multitudes célestes à l'Etre Suprême

De tout temps, les hommes ont cru à l'existence de nombreux êtres peuplant les cieux, qu'ils ont appelés des dieux, des anges, des démons et autres entités. Ces êtres étaient-ils de pures inventions de l'esprit humain, comme le conçoivent les rationalistes ? Étaient-ils au contraire des entités « surnaturelles », auxquelles on croit encore aujourd'hui ? Ou encore étaient-ils réels, d'une autre façon ? La multiplication actuelle des apparitions d'êtres étranges, à bord d' « objets volants non identifiés », ou ovnis, rend assez pertinente cette troisième question. Ce sont ces interrogations, réalité et similitude des apparitions anciennes et nouvelles, qui vont être illustrées dans ce livre. Mais d'abord, comment se présentaient les anciens êtres célestes ?

Jérôme Bosch, Le chariot de foin, détail (Musée national du Prado, Madrid)

Un point commun à tous ces êtres était leur faculté supposée d'apparaître et de disparaître à leur guise aux yeux des humains, allant et venant d'autres mondes. La question de leur matérialité était donc posée, et diverses hypothèses ont été discutées au cours des temps, notamment au sujet de la nature des anges. On pensait bien qu'ils étaient des êtres appartenant à l'au-delà, mais en admettant qu'ils pouvaient aussi se matérialiser, jusqu'à un certain point, dans notre monde, et il en était de même pour les démons. Dans la Bible, certaines apparitions d'anges ont même bon appétit, comme les trois visiteurs d'Abraham à Mambré ! La vision céleste la plus spectaculaire, sans doute, de l'histoire religieuse est celle dont fut gratifié Moïse sur le mont Sinaï. Dieu apparaît lui-même, au milieu des éclairs et du tonnerre. En fait, selon le texte biblique, l'apparition visible, y compris pour le peuple hébreu demeuré au pied de la montagne, fut une lumière éclatante, une « flamme dévorante » appelée la « gloire de Yahvé » et entourée d'une nuée (Ex, 24, 16 et 77). C'est encore une lumière dans une nuée qui guide l'exode des Hébreux, et qui visitera plus tard le temple de Salomon. La croyance en un grand Dieu céleste est très ancienne. On était convaincu au XIXe siècle qu'elle était toujours précédée par le polythéisme et l'animisme, jusqu'à ce que des ethnologues retrouvent, chez des peuplades parmi les plus primitives, la foi en un Dieu unique, qu'ils appelèrent « monothéisme primordial ». Il est vrai, cependant, que la règle était, avant la naissance du monothéisme biblique, l'adoration d'une multitude de dieux : pas moins de 2000 à Babylone ! De même, Yahvé n'était pas seul : à l'instar du grand dieu El des Cananéens, il était entouré d'une nombreuse « cour céleste », qu'on suppose être à l'origine du nom pluriel Elohim. Ainsi, le ciel du monothéisme sera-t-il longtemps très peuplé. Dans le monde oriental, les idées les plus anciennes, philosophiques et religieuses, celles de l'Inde védique, reflètent des débats analogues sur l'existence d'un Dieu unique, mais elles frappent surtout l'imagination par leur richesse en innombrables dieux, demi-dieux et autres entités, bienveillants ou hostiles aux humains, qui semblent aller et venir entre plusieurs niveaux de réalité ! Croyances qui sont restées très vivaces jusqu'à aujourd'hui. En revanche, dans le monde occidental, les multitudes célestes se sont peu à peu effacées, si l'on met à part la persistance des croyances traditionnelles, qui ont même repris de la vigueur ces derniers temps. Il faut faire une autre exception pour les croyances de type ésotérique, en marge des religions proprement dites, qui paraissent prospérer de nouveau, comme dans le New Age, et avec l'intérêt suscité par les expériences « proches la mort », avec leurs apparitions angéliques... On ne se débarrasse pas si vite des mystères de l’Au-delà ! Il n'en est pas moins vrai que, pour le commun des mortels, le champ des visions religieuses d'êtres célestes s'est considérablement rétréci, le point le plus bas ayant peut-être été atteint dans l'art rococo du XVIIIe siècle, avec ses angelots et ses diablotins ! Dieu lui-même, si présent et terrifiant pour le peuple hébreu, s'est éloigné, et a cédé la place à un « Etre suprême » abstrait, lointain créateur du monde infini. Quoi qu’il en soit, cette longue histoire de visions célestes et cosmiques, qui n’est pas finie, nous a légué un extraordinaire héritage de création artistique dans lequel nous allons puiser tout au long de ce livre.

Pluralité des mondes : mort et renaissance de l'idée

Sommes-nous seuls dans l'Univers, ou existe-t-il d'autres êtres intelligents, réels comme nous, sur des planètes lointaines ? L'hypothèse selon laquelle il y aurait d'autres mondes habités et civilisés est très ancienne puisqu'elle apparaissait déjà, à l'époque de la Grèce antique, dans le cadre de la doctrine atomiste des philosophes ioniens et de leur vision de l'Univers illimité. Restée longtemps une idée marginale, elle a connu un grand succès à partir du XVIIe siècle. Or, paradoxe dont on n'a pas toujours bien conscience, elle s'est heurtée à un pessimisme croissant au cours du XXe siècle, lorsqu’on s’est dit que la Terre était unique dans le système solaire, mais elle est de nouveau très discutée aujourd'hui, stimulée notamment par la découverte de nombreuses planètes "extra-solaires", c'est à dire de planètes tournant autour d'étoiles proches.

Galaxie NGC 4013 (photo Hubble Nasa)

Isaac Asimov, brillant écrivain scientifique et de science-fiction, avait souligné cette phase de pessimisme, dans son livre Civilisations extraterrestres : « La science a tout fait pour miner les bases sur lesquelles reposaient les croyances primitives relatives à l'existence d'intelligences extraterrestres. La science a institué une nouvelle vision du monde selon laquelle l'Humanité est seule de son espèce, et ce en désaccord avec les références anciennes. » Asimov écrivait cela à la fin des années 70. Au milieu des années 90, la situation avait déjà évolué, et elle s'est complètement renversée en ce début de XXIe siècle. Beaucoup de scientifiques croient maintenant, de nouveau, que la vie est répandue dans l'Univers. L'histoire de cette idée de pluralité des mondes reste fascinante et mérite d'être rappelée, en ouverture de ce livre sur l’histoire des visions célestes et cosmiques. (Laissons de côté la suite de l’introduction, qui raconte l’histoire de l’idée de « pluralité des mondes habités », depuis les philosophes de la Grèce antique, jusqu’au XXe siècle. Voici la fin de cette introduction, qui aborde la question des ovnis).

L’étrange débat sur les ovnis L’existence supposée d’autres planètes habitées, et la possibilité des voyages interstellaires, que l’on commençait à entrevoir après la seconde guerre mondiale, ont logiquement amené les scientifiques à se demander si la Terre n’avait pas été visitée dans le passé par d’autres civilisations, et même à supposer qu’« ils devraient être là » ! On raconte que le physicien Enrico Fermi, père du premier réacteur nucléaire, à Chicago en 1942, avait posé la question après la guerre.

Le physicien italien Enrico Fermi (photo LANL)

On supposait déjà que, même avec des « vaisseaux lents », ou avec des sondes automatiques, une civilisation pourrait explorer notre galaxie en quelques millions d’années. Constatant leur absence, certains ont cru pouvoir en déduire que nous sommes seuls dans l’Univers. Ce «paradoxe de Fermi » fait encore débat aujourd’hui dans les revues scientifiques. Cependant, très curieusement, c’était ignorer le dossier des « ovnis », que beaucoup de témoins, dès cette époque, affirmaient avoir vus, et que l’on pouvait a priori supposer d’origine extraterrestre. Pourquoi ce silence apparent dans le monde scientifique ? La première vague médiatisée des « soucoupes volantes » avait eu lieu au cours de l’été 1947 en Amérique du Nord, mais il est vrai qu’elle avait fini brutalement, démentie officiellement et aussitôt tournée en ridicule dans les grands médias. Affaire classée, donc, dans le monde scientifique. Or nous savons aujourd’hui qu’une politique de démenti systématique avait été décidée secrètement dès cette époque, alors que des documents militaires, aujourd’hui « déclassifiés », en affirmaient la réalité. Nous reviendrons à la fin du livre sur cette question des ovnis, encore si méconnue aujourd’hui mais qui annonce peut-être une mutation culturelle et historique. Aujourd’hui, un certain nombre scientifiques qualifiés, notamment des astronomes, admettent la réalité des ovnis. Ils sont en apparence encore minoritaires, mais pour combien de temps ? En 2005, la France a réactivé l’étude « officielle » des ovnis au sein du CNES, dans un service appelé maintenant le GEIPAN. Celui-ci a commencé, en 2007, à publier sur Internet les archives ovni, qui contiennent des cas considérés comme probants. Même aux Etats-Unis, qui maintiennent une ligne officielle de négation, de nombreux cas ont été authentifiés par des experts indépendants, par exemple les deux photos remarquables de McMinville, en 1950.

La soucoupe de McMinville, Oregon, 11 mai 1950 (Photo Trent)

À partir de là, de nombreuses questions viennent à l'esprit, dont celle-ci : se peut-il, non seulement que nous soyons visités actuellement par de lointains extraterrestres, mais que cela se soit déjà produit par le passé ? Des chercheurs indépendants ont cru déceler des traces de telles visites, mais il n'y avait rien de vraiment décisif dans leurs trouvailles. Pas de vestiges, donc pas de visites ? En quelques expéditions lunaires ou même simplement sur le mont Everest, les hommes ont déjà laissé de très visibles marques de leur passage. Mais cette objection n'est-elle pas trop simple? Une hypothèse plus élaborée existe, celle d'expéditions très bien organisées, avec des buts précis : par exemple apporter des rudiments d'éducation à la très jeune humanité, et avec discrétion pour ne pas la perturber ! Se pourrait-il que des extraterrestres aient été fondateurs de religions ? Cette idée n'est pas nouvelle. Elle a déjà été proposée par de nombreux auteurs, ceux-là mêmes qui cherchaient des traces de visites, à partir des années 50. Cependant, malgré un très large succès public, dont témoignent par exemple les tirages énormes des livres du Suisse Erich von Dàniken, dans le monde entier, elle n'a pas été prise au sérieux dans le monde scientifique, étant le fait d'amateurs en histoire et en archéologie. Il faut le reconnaître, les « preuves » archéologiques mises en avant n’étaient pas très solides. Mais, depuis ces premiers débats, un bon quart de siècle s'est écoulé et le rebondissement actuel de la question des ovnis conduit inéluctablement à réexaminer ce genre de spéculations. Disons clairement que nous allons garder cette hypothèse présente à l’esprit dans la suite de ce livre, mais en gardant autant que possible l'esprit ouvert et critique, sur ce terrain si controversé. Il y a non seulement une polémique scientifique sur la question des ovnis, mais en outre, dès que l'on s'attaque à une mise en perspective historique, à l'hypothèse de visiteurs anciens qui seraient intervenus dans les affaires humaines, par exemple comme fondateurs de religions, on se heurte à un second débat. Les historiens des religions ont rejeté un tel postulat avec indignation. Le fait, d'ailleurs, que celui-ci ait été souvent présenté de manière naïve et maladroite n'a pas contribué à arranger les choses. Exécrable "evhémérisme", ont dit les historiens et les théologiens, se référant à l'historien grec qui, le premier, osa attribuer des origines purement historiques aux mythes religieux de la Grèce antique, au Ve siècle av. J.-C. Selon lui, les dieux étaient d'anciens rois divinisés par la légende...

L'essence même de ces hypothétiques " visiteurs " actuels suscite toutes sortes de spéculations. Pour certains chercheurs, qui sont croyants, ce sont des anges, ou des démons ! Pour d'autres, ce sont des entités désincarnées qui se matérialisent partiellement en venant d'une " autre dimension ", de nature inconnue, à moins qu'il ne s'agisse encore d'esprits issus de l'au-delà, dans la meilleure tradition ésotérique... Comment s'y retrouver? On ne peut comprendre ces théories, de plus en plus foisonnantes actuellement, si l'on ignore, non seulement l'histoire des idées religieuses, mais aussi les conceptions dites ésotériques, en marge des religions. Sans doute, en effet, les mystères du monde sont-ils beaucoup plus vastes, et nous nous garderons de tomber dans une interprétation " réductionniste " des croyances religieuses et des conceptions philosophiques. La science contemporaine ne cesse d'ailleurs de s'éloigner de la trop étroite vision « mécaniste » et strictement déterministe de la physique du siècle dernier. Le discours des physiciens prend une allure métaphysique, ou du moins soulignent-ils tous l'étrangeté de l'Univers et de la matière. Cependant, on ne voit pas pourquoi une approche métaphysique de l'Univers, ou " sacrée " si l'on préfère, devrait nous interdire de réfléchir à l'existence d'autres mondes et d'explorer l'idée que des visiteurs cosmiques auraient bien pu intervenir dans les affaires humaines. En fait, toute l'histoire des visions célestes, d'hier et d'aujourd'hui, y compris le dossier des apparitions d’ovnis, nous y invite.

Homme passant la tête à travers la voûte du ciel (version coloriée d’une gravure du XIIe siècle)

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II – Sommaire du livre Visions célestes. Visions cosmiques Introduction - La longue histoire des visions célestes

Des multitudes célestes à l'Etre Suprême - Pluralité des mondes : mort et renaissance de l'idée L’étrange débat sur les ovnis Chapitre 1 - Mythes primitifs et premières religions Etranges visions, des mythes primitifs aux premières religions
Conjectures sur les croyances des hommes préhistoriques - La dimension mystérieuse et « sacrée » des mythes - Grand Dieu céleste et vision chamanique - Deus otiosus, le Dieu absent - Le dieu sauveur, et le Trickster
Les dieux des premières religions
Les grands dieux célestes - La génération des dieux héroïques - Yahvé et la révolution monothéiste
Les fils du Dieu du Ciel Dieux solaires et « chars » lumineux - Dieu du mal et démons infernaux Voyages dans l'au-delà, et quête de l'immortalité lshtar, Gilgamesh : premiers voyages dans l'au-delà - Les hommes veulent aussi visiter les cieux
Chapitre 2 - Visions célestes du monde antique Visions grecques, entre la raison et l'irrationnel Dieux, héros et êtres surnaturels - Des mythes aux cultes à « mystères » - Philosophes mystiques et visionnaires
Visions et légendes de l'Inde et de l'Extrême-Orient Etranges dieux indiens - Visions bouddhiques - Grandes épopées et guerres célestes Visions célestes d'Extrême-Orient - Génies, anges et démons
Iran : dualisme, archanges et dieu du mal
Chapitre 3 - Visions bibliques Abraham et Moïse, fondateurs de religion - La vague de prophétisme juif - Les visions d'Ézéchiel Enlèvements et transes prophétiques - Après l'exil, espoirs déçus du peuple hébreu - Les apocalypses judaïques - L'essor des anges - Étranges visions d'Énoch
Chapitre 4 - L’émergence du christianisme De l'angoisse pluraliste au christianisme Jésus, « Fils de l'homme », Fils de Dieu - L'attente du « Royaume de Dieu » - La plus célèbre apocalypse
De l'antiquité finissante au triomphe de l'Eglise chrétienne
Visions pessimistes dans un âge d'angoisse - Sombres visions des gnostiques et des manichéens - La victoire des chrétiens
Chapitre 5 - Fantastiques visions médiévales La vision religieuse du monde Visions angéliques et mystiques
Visions infernales et fantastiques Visions d'apocalypse - Voyages dans l'au-delà - Démons, monstres et légendes
Visions célestes islamiques et judaïques
Chapitre 6 - Renaissance et « temps modernes » : La persistance des visions Visions étranges de la Renaissance Les derniers feux de l'Apocalypse - Sorcières, démons et autres mystères - Nature magique, rêves et utopies L'avènement de la raison et la persistance des visions spirituelles Visions baroques et Dieu des philosophes - Persistance des visions ésotériques - Persistance des visions religieuses - Crises analogues dans le protestantisme - Un événement exceptionnel : Fatima, Portugal, 1917 Chapitre 7 - Visions d’hier et d’aujourd’hui L’âge de la science : visions optimistes, visions pessimistes Du pessimisme au nihilisme - Au XXe siècle, nouvelles perspectives scientifiques
Visions cosmiques dans l’art moderne Un esprit cosmique et « spirituel » dans l’abstraction - Le futurisme italien - Formes pures, prémonitions du futur - Visions surréalistes - Visions pessimistes - La crise de l’art contemporain - Vers de nouvelles visions
Chapitre 8 - Science-fiction et visions du futur Les extraterrestres, vus par la science et par la science-fiction
Dans la science-fiction, l’avenir n’est pas toujours radieux Dans les années 20, la naissance du « space opera » - Années 40-50 : L’ « âge d’or » de la science-fiction - Années 50 : Guerre froide, peur atomique. La S.-F. redevient pessimiste L’adoption des soucoupes volantes dans la S.-F. - A partir des années 60, le brillant retour du « space opera » - 1987 : Le retour de Star Trek - A partir des années 80, nouvelle vague d’«envahisseurs », et conspirationnisme - Un nouveau thème à succès : la « porte des étoiles »
Chapitre 9 - Ovnis : La fin de l’innocence cosmique ? Le dossier classique des ovnis 1947, l’irruption soudaine des « soucoupes volantes » - La lettre du général Twining - Explications trop faciles des sceptiques - Malgré les dénégations officielles, les observations continuent - La surveillance des armes nucléaires - En France aussi, il y a des ovnis ! Après 1980 : dossiers brûlants et rumeurs inquiétantes La controverse de Roswell - « Désinformation amplifiante » et rumeurs effrayantes - Le dossier inquiétant du bétail mutilé Les histoires d’enlèvement : réalité ou contagion médiatique ? Betty et Barney Hill : mythomanes ou vrais “abductés” ? - Le bûcheron Travis Walton, Etats-Unis, 1975 - Budd Hopkins : « temps manquant », hypnose et manipulations génétiques - L’approche plus spirituelle du Dr Mack La controverse des « anciens astronautes » Les « dieux » volants et leurs drôles de machines - Une autre lecture de la Bible - Les visions d’Ézéchiel - Problèmes d’interprétation - Anges, démons, ou extraterrestres ? - Montée des périls, ou messages de paix ? - Y a-t-il des messages cosmiques dans les champs ?
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Autres livres de Gildas Bourdais
Les Modernes et les autres. Cent ans d’art moderne dans le monde (Livre Total, Lausanne, 1990, épuisé) Enquête sur l’existence d’êtres célestes et cosmiques (Filipacchi, 1994, épuisé) Sont-ils déjà là ? Extraterrestres : l’affaire Roswell (Presses du Châtelet, 1995, épuisé) OVNIS : 50 ans de secret (Presses du Châtelet, 1997) OVNIS : la levée progressive du secret (JMG, 2001) Roswell. Enquêtes, secret et désinformation (JMG, 2004) _______________________________

mardi 29 avril 2008

Science-fiction et soucoupes volantes

La Science-fiction est-elle à l’origine des soucoupes volantes ?
Gildas Bourdais, avril 2008

Une idée très répandue : la « psychose de l’ovni »

L’idée que la science-fiction aurait engendré la «croyance » aux soucoupes volantes a été souvent avancée par les sceptiques. Elle s’appuie, évidemment, sur l’abondante littérature populaire qui a exploité sans vergogne le thème des envahisseurs extraterrestres, venus à bord de leurs soucoupes.

Une couverture du magazine américain Imagination. Science-fiction (1955)

Elle a été formulée, soit de manière radicale chez les sceptiques purs et durs (« les soucoupes sont nées de la S.-F. »), soit de manière plus nuancée, en laissant éventuellement la porte ouverte à diverses hypothèses, mais qui excluaient généralement une origine extraterrestre. C’est un point commun à toutes ces opinions - Cachez ces « ET » que je ne saurais voir ! – mais n’ouvrons pas ici ce vaste débat sur la nature des ovnis. Contentons-nous d’examiner quelques arguments d’ordre psychologique mis en avant pour les « expliquer ».

Outre l’influence de la science-fiction, les sceptiques ont proposé plusieurs explications « psycho-sociologiques », telles que la tension des débuts de la guerre froide, ou la crainte d’un futur angoissant provoquée par la bombe atomique. Certains ont supposé qu’il pouvait s’agir d’engins secrets américains, ou soviétiques, comme dans l’observation célèbre de Kenneth Arnold, de neuf « soucoupes » passant devant le mont Rainier (lesquelles n’avaient pas vraiment la forme de soucoupes, fait-on finement remarquer), mais on sait aujourd’hui que de tels appareils n’existaient pas. Cette idée trouve encore quelques défenseurs aujourd’hui, mais oublions-là.

L’idée d’une angoisse, peut-être diffuse et encore inconsciente, née des débuts de la guerre froide et de la crainte des armes atomiques, qui aurait suscité des hallucinations collectives, mérite que l’on s’y arrête un moment. Historiquement, la crainte de la guerre nucléaire apparaît déjà chez H.-G. Wells dans son livre The World Set Free paru en 1914, juste avant la première guerre mondiale. Elle est aussi présente, mais rarement, dans l’entre-deux guerres, par exemple dans un roman de Karel Capek, La fabrique d’absolu (1927). On la trouve aussi dans des nouvelles de Robert Heinlein et de Lester del Rey, dès les années 1941, 42. Et nous voici enfin en 1947, « l’année des soucoupes ». Dans le roman Et la foudre et les roses, de Theodore Sturgeon, les Etats-Unis sont ravagés par une guerre nucléaire. On trouve donc, en cherchant bien, ce thème dans la science-fiction de l’époque. Cependant, la peur de la guerre atomique ne prendra de l’importance que dans les années 50, avec l’intensification de la guerre froide et le développement des arsenaux nucléaires. En 1947, les Américains n’ont pas encore lieu de craindre l’arme atomique puisqu’ils vont en détenir le monopole jusqu’en 1949. A ce moment, la guerre froide n’a pas encore vraiment commencé. C’est au début de l’été de 1947 que le Président Harry Truman propose le plan Marshall à l’Europe, y compris à l’URSS, et celle-ci ne le refusera qu’à la fin de l’été. Pas de quoi provoquer des hallucinations collectives d’envahissement par des soucoupes soviétiques ! Les Américains, comme les Européens, sont confiants dans l’avenir et surtout occupés à développer rapidement leur économie.

L’autre argument psycho-sociologique qui vient naturellement à l’esprit, c’est la crainte d’un futur inquiétant, et en particulier d’une invasion par de dangereux extraterrestres, courante dans la S.-F., dont l’archétype est le fameux roman La Guerre des mondes de Herbert G. Wells. C’est sur ce terrain, peut-on penser, que jouerait l’influence de la science-fiction. Mais une telle crainte était-elle si répandue qu’elle puisse provoquer soudainement une hallucination collective massive de visions de soucoupes ? Signalons un sondage d’opinion sur les soucoupes volantes réalisé aux Etats-Unis en août 1947 par l’institut Gallup, un mois après la vague médiatisée de juin-juillet. L’hypothèse de leur origine extraterrestre ne figurait même pas dans la batterie des questions posées ! Elle était dissoute dans une catégorie résiduelle d’ « autres causes » qui n’obtenait, globalement, que 9% des suffrages. Là non plus, pas d’hystérie collective sur une invasion extraterrestre, semble-t-il. Il est vrai que ce sondage était bien dans la ligne officielle mise en place dès juillet, pour écarter cette idée dans l’opinion. Ah, ces sondages «scientifiques » et indépendants !

Voici un texte qui est un condensé, caricatural mais typique, de toutes ces idées, paru dans le livre Ze Craignos Monsters. Le retour, de Jean-Pierre Putters (Editions Vent d’Ouest, 1995) en chapeau de son chapitre « L’invasion des extraterrestres » : « Vers la fin des années quarante (comptez à peu près un bon demi-siècle avant Jacques Pradel…) la psychose de l’ovni s’emparait du Monde. Des soucoupes parcouraient le ciel, Welles terrifiait la population avec son adaptation de La Guerre des Mondes déguisée en flash d’actualité. Mars redevenait le Dieu de la Guerre. Voyez l’image. C’était la panique. Chronique d’une visite annoncée ».

Trève de plaisanterie, on peut débattre sans fin de tels facteurs, mais il devrait au moins être possible de trancher facilement sur l’influence de la science-fiction. Revenons à ce début d’été 1947, quand se produit la première grande vague historique d’observations de soucoupes volantes aux Etats-Unis. La donnée principale de cette vague elle qu’elle se produisit soudainement et massivement. En quelques jours, la presse locale, puis régionale et finalement nationale, se fit l’écho d’une multitude de témoignages, d’abord dans l’Ouest, puis dans d’autres régions de l’Amérique du Nord, y compris au Canada. Et cela sans que l’on constate le moindre affolement de la population. Il y avait bien eu quelques observations analogues au cours des mois précédents, mais elles étaient en très petit nombre, et nullement médiatisées. Elles ne pouvaient donc avoir provoqué un hypothétique phénomène d’emballement médiatique.

La réalité de cette vague est attestée par des documents militaires de l’époque, dont le plus connu est la lettre du général Twining, alors secrète mais rendue publique en 1969. Le 23 septembre 1947, le général Nathan Twining, patron des services techniques de l’armée de l’Air américaine (et futur chef d’état-major des armées), écrivait une lettre au général George Schulgen, chef adjoint des services renseignement aérien au Pentagone, dans laquelle il confirmait la réalité de ces mystérieuses soucoupes volantes : « a) Le phénomène rapporté est quelque chose de réel, qui n’est ni visionnaire ni fictif ;

b) ces objets, ayant probablement la forme d’un disque, sont de dimensions comparables à celles d’un avion de conception humaine. »

Le général Twining évoquait ensuite, notamment, leur vitesse ascensionnelle très élevée, leur manœuvrabilité, particulièrement en tonneau, et certaines « manœuvres d’évasion » lorsque ces objets étaient repérés par les avions et les radars, évoquant la possibilité que certains soient contrôlés, soit manuellement, soit automatiquement ou à distance. Suivait une description précise des mystérieux engins : surface métallique ou réfléchissant la lumière ; absence de traînée, sauf dans quelques rares cas où l’objet semblait opérer dans des conditions de hautes performances ; forme circulaire ou elliptique, avec un fond plat et un dôme sur le dessus ; selon plusieurs rapports, « vols en formation bien tenue », réunissant de trois à neuf objets.

Alors, quel fut le facteur déclencheur de cette vague ? N’est-ce pas, tout simplement, que tous ces témoins virent effectivement ces mystérieuses soucoupes ? Mais posons-nous tout de même la question : est-ce que ces gens lisaient trop de magazines de science-fiction, assez populaires à l’époque ? Il aurait fallu, au moins, qu’ils fussent remplis d’images inquiétantes de soucoupes volantes. Or il n’en était rien, ou presque.

Avant 1947, beaucoup de fusées et peu de soucoupes dans la science-fiction

A l’époque, les bandes dessinées et les films de science-fiction étaient pleins de belles fusées avec des ailerons profilés : en voici deux exemples, de mars et avril 1947, donc juste avant la grande vague des soucoupes de juin-juillet.

Les belles fusées des magazines américains, juste avant l’irruption des « soucoupes volantes », en juin 1947 : couvertures de magazines de mars 1947 et avril 1947.

Les belles fusées de Flash Gordon, dessinées par Alex Raymond dans les années 30

On s’intéressait surtout aux fusées et aux perspectives qu’elles ouvraient de conquête de l’espace, comme dans les livres de vulgarisation de Willy Ley : Rockets (1944) et The Coming Age of the Rocket Power (1945). C’est aussi l’époque des premiers essais, à White Sands, de fusées V2 prises aux Allemands à la fin de la guerre. Alors, les soucoupes dans la S.-F. ? Eh bien, elles commencent à apparaître, comme par hasard, au début des années 50, dans la foulée des premières vagues d’ovnis.

Une vraie fusée : la V-2 allemande, testée après la guerre à White Sands, au Nouveau-Mexique (US Army) ; future fusée lunaire selon Willy Ley dans son livre La conquête de l’espace (1949)

Les partisans de la thèse de la S.-F. à l’origine des soucoupes ont fouillé dans les archives de la S.-F. américaine et ont bien trouvé, dans le foisonnement des publications des années 30 et 40, ou même antérieures, quelques rares engins volants ressemblant plus ou moins à des soucoupes, dont ils ont fait des sortes d’archétypes dans le subconscient des gens qui se seraient mis soudainement à en voir partout. Ainsi, Michel Meurger, défenseur bien connu de cette théorie, a illustré son article « Qui a inventé les soucoupes volantes ?» (Ciel et Espace, avril 1996, avec Serge Lehman) avec une image de soucoupe parue en couverture du magazine Science Wonder Stories en 1929 !

Article de Michel Meurger avec couverture de Science Wonder Stories, (novembre 1929).

En y regardant de plus près, on constate une prolifération de modèles différents d’engins spatiaux, dans la science-fiction. Par exemple, dans les bandes dessinées de Brick Bradford (Luc Bradefer, en France), populaires à l’époque, le héros voyageait à bord d’un engin en forme de montgolfière, or personne n’a vu de montgolfière lors de la vague des soucoupes. En revanche, on a aussi observé, en 1947 et au cours des années suivantes, des cigares et des sphères, comme dans la S.-F. Mais, répétons-le, dans celle-ci la forme « soucoupe » est assez marginale, contrairement à la vague de 1947.

Il faut mentionner ici un livre intéressant de Bertrand Méheust, Science-fiction et soucoupes volantes, publié d’abord en 1978 (Mercure de France), qui vient d’être republié en mai 2008 (Terre de brume), avec une nouvelle introduction de l’auteur. Méheust affirme, avec de nombreux exemples à l’appui, que toutes les histoires de soucoupes existaient déjà dans la science-fiction d’avant 1947, y compris les récits d’enlèvements qui sont apparues bien plus tard. Peut-on en conclure, comme beaucoup l’ont fait, que les soucoupes sont nées de la S.-F. ? D’abord, nous venons de voir que la vague de « soucoupes volantes » de 1947, attestée par des documents militaires de l’époque, était bien réelle, et n’avait donc rien à voir avec une quelconque influence de la science-fiction. Cependant, il faut reconnaître qu’un certains nombre de récits de fiction antérieurs à cette vague, ressemblent jusqu’à un certain point, à des récits d’observation d’ovnis apparus depuis lors. On peut admettre qu’il y a là un phénomène troublant. Dans la nouvelle édition, Méheust finit par admettre qu’il y pourrait bien y avoir des cas crédibles d’observations d’ovnis, qu’il surnomme des « choses intentionnelles ». Mais alors, leur ressemblance avec des récits de science-fiction constituent selon lui une énigme, un « puits sans fond ». A cette idée, il me semble possible de faire une objection de fond. Si, comme je le crois avec beaucoup d’autres, il y a une longue histoire de visions et d’apparitions célestes de toutes sortes, et pas seulement dans le domaine des religions – les historiens romains mentionnaient déjà des apparitions d’ovnis - alors il n’est pas surprenant que ces apparitions aient laissé des traces, notamment dans les légendes et le folklore, et de nos jours jusque dans la science-fiction. Méheust est bien conscient de cet argument et il s’emploie à le minorer, mais il n’arrive pas à l’éliminer complètement. Ainsi l’énigme n’est peut-être pas si profonde que cela !



L’histoire la plus célèbre d’envahisseurs extraterrestres, est le roman La guerre des Mondes de Herbert G. Wells, dont l’adaptation radiophonique d’Orson Welles (à ne pas confondre avec Wells) avait provoqué une panique en 1938 (c’est attesté par les articles de de journaux de l’époque). Cette histoire mettait en scène des Martiens à bord d’engins tripodes qui n’avaient encore rien à voir avec les soucoupes. Ce n’est que plus tard, avec le film du même nom tourné en 1953, qu’ils vont prendre une forme « soucoupique », qui devient à la mode, à cette époque, dans la science-fiction.

Deux illustrations de La Guerre des mondes : Amazing Stories de 1927, et affiche du film «modernisé » de 1953

L’adoption des soucoupes volantes par la science-fiction

Il y a toujours eu des frictions entre amateurs d’ovnis et amateurs de science-fiction. Stan Barets, spécialiste de la science-fiction, résume ainsi, avec humour, l’incompréhension qui perdure entre les amateurs des deux bords : « Ne parlez pas de soucoupes volantes à un écrivain de S.-F., il vous répondra que lui, il essaie d’écrire des choses sérieuses et intelligentes. Ne parlez pas de science-fiction à un ufologue, il vous répondra que lui, il essaie d’écrire des choses sérieuses et intelligentes. Bref il y a malaise. » (Le science-fictionnaire, tome 2, page 238). En fait, les ufologues aiment bien la science-fiction, mais ce sont eux qui se font traiter de haut par les « science-fictionnaires », toujours soucieux de reconnaissance littéraire. Le résultat est qu’il y a peu de romans de S.-F. « sérieux » mettant en scène ces mystérieux ovnis. En revanche, les magazines populaires, le cinéma, et plus encore la télévision, qui se moquent de la reconnaissance littéraire mais pas du « box-office », ont pillé sans vergogne, pour leur plus grand profit, cette mine d’or qu’était pour eux la thématique des ovnis, accumulée pendant des années par d’obscurs « ufologues » bénévoles. Oui, il y a des gens qui ont gagné beaucoup d’argent avec les ovnis. Parfois des auteurs de livres, mais surtout des producteurs de cinéma et de télévision. Dans les magazines populaires, les beaux jours de soucoupes commencent dès la fin des années 40, et elles seront encore populaires jusque dans les années 70.

Couvertures de magazines de SF des années 50 : Galaxy, 1951, et Imagination, 1957

C’est au début des années 50 que les soucoupes volantes font leur apparition dans le cinéma américain, avec le film The Flying Saucer, bien oublié aujourd’hui.

Affiche du film The Flying Saucer (1950)

Puis le thème se répand rapidement, notamment celui de la soucoupe accidentée ! Celui-ci ne vient pas de l’incident de Roswell, qui ne fit qu’une brève apparition dans la presse des 8 et 9 juillet 1947, mais plutôt le livre à succès de Franck Scully, Behind the Flying Saucers , paru en 1950, qui prétendait révéler plusieurs accidents de soucoupes, récupérées par l’armée dans le plus grand secret. Le thème de la soucoupe écrasée est exploité dès l’année suivante au cinéma, avec La chose d’un autre monde (The Thing From Another World), film produit par un cinéaste réputé, Howard Hawks (et tourné par Christian Nyby), en 1951. Des militaires américains découvrent une soucoupe volante accidentée, non pas dans le désert du Nouveau-Mexique, comme dans l’affaire de Roswell, mais enfouie dans les glaces du Groenland. Ils y trouvent un extraterrestre gelé, qu’ils dégèlent joyeusement, mais ce n’était pas une bonne idée car il s’avère être sanguinaire et va semer la terreur dans leur campement. Mauvais début pour les « ET » au cinéma !

Le film La chose d’un autre monde (1951)

En fait, ce thème de l’accident de soucoupe fut discrédité rapidement lorsqu’un journaliste révéla, en 1952, que le livre de Scully reposait sur de fausses informations fournies par un escroc, Silas Newton. Un magazine en fit alors une couverture plutôt drôle et sexy, montrant une pin-up qui sauvait dans ses bras un petit homme vert avec des tentacules ! (Elle ne craignait pas les bactéries ET, comme les chirurgiens masqués dans le trop célèbre film de l’autopsie de 1995). Incidemment, c’est cette illustration ridicule qu’a choisie Pierre Lagrange comme couverture pour la version française du livre de Karl Pflock censé déboulonner Roswell, parue en France en 2007…

Couverture de Startling Stories (juin 1952)

Un autre film célèbre de l’époque, Le jour où la Terre s’arrêta (The Day the Earth Stood Still), réalisé par Robert Wise en 1951, nous conte l’histoire d’un visiteur cosmique pacifiste, Klatoo, d’apparence parfaitement humaine mais épaulé par son fidèle et puissant robot Gort (qui va lui sauver la vie, face à des humains agressifs).

Film Le jour où la Terre s’arrêta (1951)

Klatoo débarque de sa soucoupe sur l’esplanade de Washington pour mettre en garde les Terriens contre les dangers de la Guerre atomique. Mais ce pacifiste se fait menaçant : si nous ne cessons pas nos bêtises, ils reviendront nous éliminer ! Cet avertissement est servi en pleine guerre froide et paranoïa mac-carthyste : à bon entendeur, salut. Remarquons au passage que le thème des ovni s et des extraterrestres n’a pas produit que des œuvres négatives, loin de là, au cinéma et à la télévision. Il n’y a pas eu que des aliens terrifiants, il y en a eu aussi qui étaient civilisés et intelligents !

Et voici qu’apparaît l’année suivante, le thème attendu de la guerre contre les extraterrestres, avec la mise en images du célèbre roman de H.-G. Wells, La guerre des mondes, dans lequel les tripodes martiens sont remplacés, opportunément, par des soucoupes volantes (voir plus haut). D’autres films vont suivre, en général de piètre qualité, tels que Les soucoupes volantes attaquent (Earth versus the Flying Saucers) en 1956. Ce film s’inspirait des nombreuses observations de « soucoupes volantes qui continuaient aux Etats-Unis, notamment au dessus de Washington en 1952.

Le film Les soucoupes volantes attaquent (1956)

Toujours dans les années 50, il faut en revanche saluer deux bons films, sortant du lot des films «soucoupistes ». En 1955, Les survivants de l’Infini (This Island Earth) met en scène à la fois de bons extraterrestres et d’horrible monstres, contre lesquels les bons ET mènent un combat désespéré pour sauver leur planète Metaluna.

Films Les survivants de l’infini (This Island Earth, 1955), et Planète interdite (Forbidden Planet, 1956)

Planète interdite (Forbidden Planet) est, en 1956, le premier grand « space opera », en couleurs et cinémascope, avec un astronef en forme de soucoupe. Il a bénéficié de gros moyens et les décors de ce monde lointain sont très réussis. Le dépaysement est crédible, peut-être pour la première fois, ainsi que l’évocation d’une ancienne civilisation très avancée, les Krels, qui ont mystérieusement disparu mais dont il reste une immense usine souterraine. C’est elle qui a causé leur perte, découvre-t-on à la fin, car elle avait été conçue pour capter et satisfaire les désirs de ces êtres. Et ils avaient scellé leur destin car la machine avait créé, dès sa mise en service, tous les monstres nés de l’inconscient – Monsters from the Id – qui les détruisirent tous ! Le Dr Morbius, découvrant cette terrible catastrophe et comprenant le danger extrême de cette machine, se résigne à détruire la planète : les humains ne sont assurément pas prêts à jouir d’une telle puissance, et l’on ne peut qu’être d’accord avec lui !

Ainsi, un examen rapide des influences réciproques entre science-fiction et ovnis nous invite à le faire le constat que ce sont essentiellement les ovnis qui ont inspiré la science-fiction, et non l’inverse. Risquons même l’idée, pour terminer, que des « ovnis du passé » ont pu inspirer des histoires plus anciennes, mais c’est un autre sujet, bien plus vaste que la S.-F.. Pour ceux que cela intéresse, j’ai traité le thème dans mon livre Visions célestes. Visions cosmiques, qui retrace notamment l’histoire des visions anciennes. Il comporte aussi, cependant, un chapitre sur la science-fiction, et se termine, naturellement, avec les ovnis.

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Publié sur le Blog Ufologique de Gildas Bourdais (http://bourdais.blogspot.com/)

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mercredi 2 avril 2008

Le document de Canal Plus " Ovnis : quand l'armée enquête "

Le document de Canal Plus " Ovnis : quand l'armée enquête " (diffusé du 27 mars au 6 avril 2008)

Commentaires de Gildas Bourdais

Le paradoxe : une enquête favorable aux ovnis mais qui dénigre les ufologues

Un événement médiatique important vient d'avoir lieu en France : le documentaire de Canal Plus Ovnis : quand l'armée enquête, diffusé une dizaine de fois, du 27 mars au 6 avril 2008, dans le cadre du magazine " Investigation ". L'enquête a duré près d'un an, et la chaîne l'a traité comme un événement exceptionnel à ses yeux : le premier passage était programmé en première partie de soirée, et l'émission était d'une durée de 80 minutes au lieu du format habituel de 52 minutes.

Disons le clairement : c'est une enquête très bien faite qui présente de manière positive la question des ovnis. Malheureusement, il faut d'abord déplorer que les présentateurs aient tenu des propos désobligeants à l'encontre des ufologues, au début et à la fin de l'émission. Au début, la présentatrice souligne qu'ils ont enquêté " loin des ufologues et de leurs farfelues révélations " ; le commentaire final souligne que " les militaires sont prudents pour ne pas alimenter les délires des ufologues et des chasseurs d'extraterrestres ". Ces deux piques sont très injustes. S'il est vrai que circulent, malheureusement, bien des propos fumeux, aventureux et irresponsables, notamment sur Internet (qui tend à devenir la référence pour enquêteurs pressés), ne voir que cela, c'est révéler une grande méconnaissance du sujet. Ces journalistes ne semblent pas se rendre compte de tout ce que l'énorme " dossier ovni " doit à plus d'un demi-siècle d'enquêtes indépendantes à travers le monde, souvent difficiles, et la plupart du temps bénévoles. Il eut été convenable de le rappeler.

Pourquoi cette image si négative de l'ufologie ? Nous la devons d'abord à des " agités " brandissant diverses " théories du complot ", annonçant l'arrivée prochaine des " grands frères de l'espace " qui vont nous sauver, ou au contraire d'horribles aliens qui vont nous croquer. Ces " révélations " sensationnelles se vendent bien et s'étalent sur les tables des libraires. Pour prendre la mesure de cette image négative, lisez donc La foire aux illuminés, gros pavé de l'intellectuel bien connu Pierre-André Taguieff, qui a tout lu sur ces théories extrêmes, mais rien d'autre sur les ovnis !

Mais ce n'est pas tout. Cette mauvaise image est due aussi au travail de sape réalisé depuis des décennies par une cohorte nombreuse de sceptiques, ou " faux sceptiques " comme les appelle Joël Mesnard, toujours bien accueillis dans le monde intellectuel et médiatique. Les plus agressifs sont souvent d'anciens " croyants " qui rejettent ce qu'ils ont adoré. Il n'est pas étonnant, dans ce lourd contexte, que les journalistes de Canal Plus aient trouvé opportun de se démarquer de l'ufologie.

Cela dit, cette émission a essentiellement le mérite de montrer que des représentants " officiels " de nombreux pays, dont la France, prennent le sujet au sérieux. Espérons que cela va secouer un peu un public français habitué à voir les ovnis traités avec scepticisme, comme dans la récente émission de France 3 " Pièces à conviction " de juin 2007, quand ils ne sont pas tout simplement tournés en dérision. Une partie de la presse a plutôt bien annoncé l'émission, par exemple le Nouvel Observateur (cahier Télé Obs ) et Télérama, alors que ces magazines sont connus pour avoir, dans le passé, affiché un scepticisme de bon ton sur les ovnis. Par contre Le Monde n'en a pas dit un mot, alors qu'il a publié récemment une pleine page élogieuse sur l'astronome André Brahic, grand pourfendeur des ovnis (article du 21 février 2008 " Pour l'amour du ciel "). On y lit qu'il fait " le malheur des astrologues ou des ufologues qu'il pourfend toujours avec entrain dans les médias ".

Deux obstacles à surmonter : scepticisme médiatique et politique du secret

Pour saisir l'intérêt et la portée de cette émission, en dépit de ses piques anti-ufologiques, faisons encore un petit rappel " historique " sur le traitement si souvent négatif des ovnis dans les médias français. A ce sujet, je recommande la lecture de l'excellent livre de Joël Mesnard, qui vient de paraître, Vérités et mensonges sur les OVNIS (Editions Trajectoire). Il rappelle dans son préambule l'incroyable histoire de la " fermeture du Bureau britannique des soucoupes volantes ", nouvelle fracassante qui avait fait immédiatement le tour du monde, et ravi les sceptiques. En réalité, ce n'était qu'un petit groupe provincial qui avait suspendu son activité pour l'été ! Or le démenti qui avait suivi avait été pratiquement passé à la trappe.

En France, nous avons encore eu droit, en juin 2007 sur France 3, à une émission presque entièrement acquise aux sceptiques, tel le " zététicien " Henri Broch, présent sur le plateau. C'est pourtant une émission habituellement de bonne qualité, " Pièces à conviction ", présentée par Elise Lucet, et ce mauvais coup n'en a été que plus dur. J'ai appris, et il me l'a confirmé, que le président du comité de pilotage du GEIPAN, Yves Sillard, ancien Directeur Général du CNES, qui avait été pressenti initialement pour cette émission, en avait été finalement écarté. Par contre, le sceptique Eric Maillot avait obtenu le dernier mot, contre un Jean-Jacques Velasco ulcéré, sur Trans-en-Provence : un canular selon lui, alors que ce cas a été remarquablement étudié par le GEPAN. Passé à la trappe à France 3 !

Pourtant, il y a eu un tournant positif, en 2006, avec la mise en ligne des archives du GEIPAN, auxquelles L'Express a alors consacré six pages positives : on n'avait pas vu cela, dans la presse française, depuis très longtemps ! Pour dire les choses clairement, il y a en France, depuis au moins deux ans, une sourde bataille dans les médias, dont l'issue est encore incertaine. Il y a des signes encourageants, depuis quelques temps, malgré le fiasco de France 3. J'ai résumé l'année dernière l'évolution de la situation en France, et tout particulièrement la réouverture du service officiel français, le GEIPAN, pour une conférence que l'on m'a invité à faire à l'étranger, car cela intéresse beaucoup les ufologues, à l'extérieur de nos frontières. On peut la lire (en anglais) sur ce site :

http://www.ufodigest.com/news/0108/ufostudies.html

Répétons-le, la situation semble bouger actuellement un peu partout dans le monde, en Europe, aux Etats -Unis et au Canada, en Amérique latine, voire même au Japon, et l'émission de Canal Plus reflète bien cela. On constate une certaine évolution vers une reconnaissance de la réalité des ovnis, notamment par les armées de différents pays. Pour l'Amérique latine, je rappelle mon compte-rendu sur la conférence de Curitiba, au Brésil en novembre 2007, à laquelle j'avais été invité :

La conférence de Curitiba (également sur le site de JC Grelet).

Il y a une exception notable, cependant : les Etats-Unis, du moins le ministère de la Défense, dont l'attitude de négation persistante devient ainsi de plus en plus insolite. C'est un autre mérite de l'émission de Canal Plus de ne pas avoir escamoté cet aspect si important du dossier Ovni : le silence officiel américain, qui confirme de plus en plus le maintien d'une politique du secret sur les ovnis dans ce pays. L'entretien avec l'avocat américain Peter Gersten est clair sur ce point. De même, le fait qu'ils n'ont eu aucune réponse du Pentagone à plusieurs demandes d'entretien.

Il est vrai, par contre, que les aspects les plus " chauds " et difficiles du dossier Ovni ont été évités dans cette enquête - par exemple la question complexe et controversée des enlèvements, l'affaire de Roswell et ses suites, la nature de ces " visiteurs " mystérieux, la dimension historique du " phénomène " - mais c'était le bon choix à faire pour réussir une réouverture en souplesse du dossier vis-à-vis d'un public français sous-informé, en particulier le monde intellectuel et scientifique (du moins en public). C'est un choix que, pour ma part, je comprends, en dépit du fait que je me suis surtout intéressé à de telles questions. Ne nous leurrons pas : Il va encore falloir du temps pour reprendre tout cela sérieusement. Quelques notes sur le contenu de l'émission

Résumons le contenu de l'émission, avec quelques commentaires éventuels.

On assiste d'abord à une séance du comité de pilotage du GEIPAN, réunissant notamment, sous la présidence d'Yves Sillard, des représentants de la Direction Générale de l'Aviation civile, de l'armée de l'Air, de la Gendarmerie Nationale et de la Police, et bien entendu l'ingénieur du CNES en charge du GEIPAN, Jacques Patenet. Yves Sillard évoque les observations de lumières inexpliquées près de Hessdalen, en Norvège, et les analyses scientifiques qui en sont faites, une étude à laquelle il serait intéressant que se joigne le GEIPAN.

Yves Sillard, à l'époque Secrétaire général adjoint de l'OTAN. (STRIANA Productions)

Vient ensuite une séquence sur les observations de deux pilotes britanniques aux environs de l'île de Jersey, le 23 avril 2007, avec interview du pilote Ray Bowyer qui dessine un croquis d'un très grand ovni de forme allongée. Il espère bien de jamais le revoir sur sa route ! Un aspect curieux mais classique est que l'ovni n'a pas été repéré par les radars, comme le confirme ensuite de contrôleur aérien Marc Angee, interviewé au centre de contrôle aérien de Brest, pour l'Ouest du pays. Mais Angee ne rejette pas pour autant l'observation. Il explique que ces pilotes ne plaisantent certainement pas, et que d'ailleurs il en connaît beaucoup d'autres qui ont vu des ovnis mais ne veulent pas en parler : " qui dit ovni, dit ET, et donc c'est ridicule !".

Une photographie de l'OVNI qu'aurait faite un passager du commandant Ray Bowyer.

Après une brève présentation du GEIPAN, où l'on parle de " PAN " plutôt que d'ovni, on visite ensuite la Direction générale de la Gendarmerie à Paris, où le commandant Laurent Barrue montre une série de gros dossiers : les archives des trois dernières années. Il confirme la statistique du Geipan : 28 % de cas non identifiés.

Ensuite, le, pilote Jack Krine, colonel de réserve, 15 000 heures de vol, ancien leader de la patrouille de France, ancien commandant de bord et instructeur sur Airbus, confirme une très belle observation, avec un autre pilote, en octobre 1975 : l'apparition et la disparition fulgurante à trois reprises d'un ovni fuselé avec des " hublots " d'où émanait une lumière blanche très intense. Les deux pilotes décidèrent à l'époque de se taire… C'est le bon moment pour signaler qu'il existe un fichier de 1 400 observations de pilotes dans le monde.

Le colonel Jack Krine. (STRIANA Productions)

Un expert d'analyse photo, François Louange, qui coopère avec le Geipan, présente d'abord un canular, mais affirme ensuite l'authenticité de la fameuse photo nocturne d'un triangle en vol stationnaire à faible altitude, à Petit Rechain, en Belgique, le 4 avril 1990. Il a étudié la photo originale, a rencontré son auteur, et il n'y a pas de doute pour lui. L'explication par un avion américain F-117 ou autre est exclue selon lui. Il souligne, comme argument fort sur la réalité des ovnis, la similitude de milliers de témoignages à travers le monde (heureusement, il y a aussi des ufologues pour les recueillir !).

Retour au CNES à Toulouse, où Jacques Patenet donne un cours sur les ovnis aux élèves aiguilleurs du ciel de l'Ecole Nationale de l'Aviation civile : eh oui, il faut qu'ils soient au courant !

Petite visite au général de division aérienne Denis Letty qui avait animé l'équipe du COMETA (encore des oubliés à France 3). Il confirme les opinions, exprimées à l'unanimité par le groupe dans son rapport de juillet 1999, qui avait " fait l'effet d'une bombe ". Sur l'hypothèse " très controversée ", dit le journaliste, d'objets pilotés " par une intelligence ", Letty confirme : " on privilégie cette hypothèse ". Notez la prudence adroite de la formule. Le mot " extraterrestre " a encore mauvaise presse… Je signale au passage que le rapport COMETA est toujours disponible en librairie (aux Editions du Rocher, et au format de poche chez J'ai Lu). Puis, le commandant Frédéric Solano, responsable du département Médias au Ministère de l'Air, confirme qu'on y prend les ovnis au sérieux : les pilotes doivent remplir un formulaire en cas d'observation.

Nous partons ensuite à l'étranger, et j'accélère le résumé. Une séquence, longue, mais intéressante, sur les lumières de Hessdalen, en Norvège, est l'occasion de montrer un beau document vidéo, et une analyse spectrale suggérant la présence de métaux, et donc d'un objet solide, métallique. Selon le physicien Erling Strand, de l'université Ostfold, on a vu aussi une lumière clignotante doubler sa fréquence lorsqu'on y dirigeait un faisceau laser… Une longue étude en cours, à laquelle le GEIPAN envisage de participer.

L'équipe a ensuite visité le Pérou et le Chili. Au Pérou, le commandant Julio Chamorro a créé il y a six ans un organisme d'enquête officiel à la suite de nombreuses observations, explique-t-il. Le commandant Santa Maria Huertas, également interviewé, raconte comment il avait intercepté en 1980 un ovni qui s'approchait de la base aérienne à 600 m d'altitude. Il avait tiré 64 obus mais l'ovni, au lieu d'exploser, avait fait une ascension très rapide, suivi par l'avion jusqu'au plafond de celui-ci, à 19 000 m. Le pilote avait pu ainsi observer de près une soucoupe classique, d'apparence métallique et parfaitement lisse. On a l'impression, une fois de plus, d'une " monstration ", comme disent les philosophes contemporains : " Viens donc me voir de plus près ! ".

Le commandant Santa Maria Huertas qui a tenté d'intercepter un OVNI à Arequipa (Pérou).

Au Chili, même son de cloche. La commission d'enquêtes, dirigée par Gustavo Rodriguez, confirme le grand nombre d'observations inexpliquées qui ont conduit à la création de cet organisme. Sergio Werner, instructeur de vol en 1997, a vu, avec son élève et un mécanicien, un objet blanc et jaune qui est parti à une vitesse foudroyante.

Aux Etas-Unis, c'est une autre histoire, que rappelle rapidement le documentaire, avec notamment la conférence de presse du généal Samford en 1952, à la suite d'observations répétée au dessus de la capitale. La première (en oubliant le général Ramey en 1947, mais ne touchons pas à Roswell), et la dernière d'un général américain, sur les ovnis. Conclusion de l'époque : probables inversions de température ! Accélérons sur cette histoire très connue : fin des enquêtes officielles en 1969. Visite aux archives de la commission " Blue Book " qui contiennent encore pas mal de pages intéressantes, malgré les efforts de nettoyage. Visite à Peter Gersten, déjà cité, qui a obtenu, non sans peine et en faisant jouer la loi " FOIA ", 900 pages, souvent très noircies, de la CIA, mais qui s'est heurté à un mur à la NSA. Puis, pas de réponse du Pentagone à plusieurs demandes d'entretien.

Vient l'affaire de Rendlesham, d'un atterrissage d'ovni avec plusieurs témoins près d'une base américaine en Angleterre, en décembre 1980. Elle est maintenant si connue que je passe vite. Voir mon article sur cette affaire à :

http://www.ufocom.org/pages/v_fr/m_articles/Rendlesham/Rendlesham.htm

Je redresse quand même deux erreurs de certains commentaires critiques. Nick Pope est bien présenté comme ancien cadre du Ministère de la Défense britannique dans le commentaire oral, mais le mot ancien est oublié dans la légende qui suit : passons sur cette petite omission ! L'astronome sceptique Yan Ridpath est bien interviewé, à la suite du sergent Penniston et du colonel Halt, mais ses explications sont ensuite complètement ridiculisées par Halt et Pope : la lumière d'un phare au loin fait rire Halt (" Il n'était pas là ! L'ovni était ici et le, phare là-bas ! "). Pour les trous de lapins " expliquant " trois traces au sol, l'armée en a fait des moulages et cela correspondait à un poids de plusieurs tonnes, explique Nick Pope, qui montre le moulage et s'esclaffe : " ça devait être un très gros lapin ! ".

Le colonel Chales I. Halt, ancien commandant adjoint de le base Bentwaters (Royaume-Uni).

Un des moulages d'empreintes du site de Rendlesham.

Vient ensuite un entretien avec le Dr Richard Haines, ancien de la NASA, qui a fondé le NARCAP, un organisme privé spécialisé sur les observations de pilotes et sur la sécurité aérienne. Il a questionné 3 000 pilotes et a découvert avec étonnement qu'un sur cinq avait en moyenne avait fait une observation. Et encore s'agit-il de pilotes civils, les militaires refusant de témoigner car ils craignent des répercussions pour leur carrière.

Quelques mots, pour finir, sur la dernière enquête : les lumières de Phoenix, en Arizona, le 13 mars 1997. C'est une affaire complexe qui s'est déroulée en deux temps : vers 20 h, un énorme ovni en forme de V renversé qui est passé au dessus de la ville en couvrant une grande partie du ciel étoilé ; vers 22 h, l'apparition pendant quelques minutes d'une série de lumières alignées au loin. Il y a eu de très nombreux témoins pour ces deux épisodes, mais le gouverneur de l'Arizona Symington les avait à l'époque ridiculisés. Cependant, étant maintenant à la retraite, il a avoué - et il le confirme dans ce documentaire - qu'il était au nombre des témoins de ces observations ! Cela dit, il subsiste une incertitude sur les lumières de 22 H, que les militaires ont expliquées comme étant un exercice de fusées éclairantes. Bruce Maccabee, physicien et ufologue réputé, estime que cette explication ne peut être écartée, ce que ne dit pas le film. En l'occurrence, cette affaire montre combien les enquêtes peuvent être parfois difficiles.

L'OVNI de Phoenix vu vers 20 heures, reproduit par un témoin. (c) Ley 1997 _______________________ ___________________________ Publié sur http://bourdais.blogspot.com Reproduction libre en citant cette source. ___________________________