mardi 18 novembre 2008
Sommaire
00 - SOMMAIRE PAR RUBRIQUES ET ARTICLES
Ce sommaire permet de trouver rapidement les articles qui vous intéressent. Il suffit de cliquer sur le lien correspondant pour y accéder. Bonne lecture !
01 - Articles importants
2013 Le raport COMETA et Wikipédia
http://bourdais.blogspot.fr/2013/01/le-rapport-cometa-et-wikipedia.html
2009 La seconde édition de Witness to Roswell (mai 2009) révèle encore de nouveaux témoins
http://bourdais.blogspot.com/2009/06/roswell-nouveaux-temoins-2009.html
2009 Roswell - Retour sur l'imposture des ballons Mogul
http://bourdais.blogspot.com/2009/08/retour-sur-limposture-des-ballons-mogul.html
2010 Gildas Bourdais. Livre OVNIS. Vers la fin du secret ?
http://bourdais.blogspot.com/2010/04/nouveau-livre-ovnis-vers-la-fin-du.html
2008 La vague de 1947 et les documents militaires américains
http://bourdais.blogspot.com/2008/05/la-vague-de-1947.html
2012 Les lumières de Phoenix, 13 mars 1997
http://bourdais.blogspot.fr/2012/06/les-lumieres-de-phoenix-13-mars-1997.html
02 - Actualités et Médias
2012 Un nouveau livre du Dr Leir : Contacts OVNI. La dernière frontière
http://bourdais.blogspot.fr/2012/09/un-nouveau-livre-du-dr-leir-contacts.html"
2012 Le nouveau livre du Dr Leir. Quelques extraits
http://bourdais.blogspot.fr/2012/11/le-nouveau-livre-du-dr-leir-quelques.html">
2012 Les lumières de Phoenix, 13 mars 1997
http://bourdais.blogspot.fr/2012/06/les-lumieres-de-phoenix-13-mars-1997.html
2008 Article sur Edgar Mitchell Daily Mail on line 24 juillet 2008
http://bourdais.blogspot.com/2008/07/rvlations-dedgar-mitchell.html
2008 Le document de Canal Plus Ovnis : quand l’armée enquête
http://bourdais.blogspot.com/2008/04/le-document-de-canal-plus-ovnis-quand.html
2007 La conférence de Curitiba (Brésil, 2007)
http://bourdais.blogspot.com/2007/11/la-confrence-de-curitiba-brsil-du-15-au.html
03 - Livres récents
2010 Nouveaux livres et nouvelles polémiques
http://bourdais.blogspot.com/2010/12/ovnis-nouveaux-livres-et-nouvelles.html
2010 Gildas Bourdais. Livre OVNIS. Vers la fin du secret ?
http://bourdais.blogspot.com/2010/04/nouveau-livre-ovnis-vers-la-fin-du.html
Varginha – Un crash d’ovni au Brésil
http://bourdais.blogspot.com/2009/09/varginha-un-crash-dovni-au-bresil.html
Varginha – Seconde partie. D’importants témoignages médicaux
http://bourdais.blogspot.com/2009/10/varginha-seconde-partie-dimportants.html
2008 Livre La science confrontée à l’inexpliqué
http://bourdais.blogspot.com/2008/10/livre-la-science-confronte-linexpliqu.html
2008 Gildas Bourdais : Visions célestes. Visions cosmiques (2007)
http://bourdais.blogspot.com/2008/04/livre-visions-clestes-visions-cosmiques.html
2007 Pierre Lagrange : Ce qu’ILS ne veulent pas que vous sachiez (2007)
http://bourdais.blogspot.com/2007/07/ovnis-ce-quils-ne-veulent-pas-que-vous.html
04 - Débats
2013 Le raport COMETA et Wikipédia
http://bourdais.blogspot.fr/2013/01/le-rapport-cometa-et-wikipedia.html
Ummo
Article « Retour sur l’affaire Ummo », en deux parties
http://bourdais.blogspot.com/2010/04/retour-sur-laffaire-ummo-premiere.html
http://bourdais.blogspot.com/2010/04/retour-sur-laffaire-ummo-seconde-partie.html
Ummo – Controverses
http://bourdais.blogspot.com/search/label/04%20-%20D%C3%A9bats
2008 La science-fiction est-elle à l’origine des soucoupes volantes ?
http://bourdais.blogspot.com/2008/04/science-fiction-et-soucoupes-volantes.html
2008 La vague de 1947 et les documents militaires américains
http://bourdais.blogspot.com/2008/05/la-vague-de-1947.html
2006 Entretien entre Jacques Vallée et Marie-Thérèse de Brosses
http://bourdais.blogspot.com/2006/02/un-entretien-entre-jacques-valle-et.html
05 - L'ufologie en France
2013 Le raport COMETA et Wikipédia
http://bourdais.blogspot.fr/2013/01/le-rapport-cometa-et-wikipedia.html
06 – Hypothèse extraterrestre
2008 Jacques Vallée et l’hypothèse extraterrestre
http://bourdais.blogspot.com/2008/03/jacques-valle-et-lhypothse.html
2006 Jacques Vallée : livre Stratagèmes (2005)
http://bourdais.blogspot.com/2006/01/un-livre-de-jacques-valle-stratagme.html
07 - Sceptiques et leurs arguments
2013 Le raport COMETA et Wikipédia
http://bourdais.blogspot.fr/2013/01/le-rapport-cometa-et-wikipedia.html
2005 L’influence de Pierre Lagrange dans les médias
http://bourdais.blogspot.com/2005/11/linfluence-de-pierre-lagrange-dans-les.html
08 - Secrets et désinformation
2008 La vague de 1947 et les documents militaires américains
http://bourdais.blogspot.com/2008/05/la-vague-de-1947.html
Varginha – Un crash d’ovni au Brésil
http://bourdais.blogspot.com/2009/09/varginha-un-crash-dovni-au-bresil.html
Varginha – Seconde partie. D’importants témoignages médicaux
http://bourdais.blogspot.com/2009/10/varginha-seconde-partie-dimportants.html
2007 Rendlesham et le risque de désinformation
http://bourdais.blogspot.com/2007/03/rendlesham-et-le-risque-de.html
09 - Roswell : faits et débats
2009 Gildas Bourdais. Le crash de Roswell. Le nouveau scénario du crash dans le livre Le crash de Roswell
http://bourdais.blogspot.com/2009/02/le-crash-de-roswell.html
2009 Le crash de Roswell confirmé par de nouveaux témoins
http://bourdais.blogspot.com/1990/08/le-crash-de-roswell-confirme-par-de.html
2009 La seconde édition de Witness to Roswell (mai 2009) révèle encore de nouveaux témoins
http://bourdais.blogspot.com/2009/06/roswell-nouveaux-temoins-2009.html
2009 Gildas Bourdais. Livre Le crash de Roswell. Le nouveau scénario du crash
http://bourdais.blogspot.com/2009/02/le-crash-de-roswell.html
2009 Retour sur l’imposture des ballons Mogul
http://bourdais.blogspot.com/2009/08/retour-sur-limposture-des-ballons-mogul.html
2009 A-t-on étudié des débris de Roswell à l’institut Battelle ?
http://bourdais.blogspot.com/2009/09/t-on-etudie-des-debris-de-roswell.html
2010 Roswell. Le faux débris de 1996
http://bourdais.blogspot.com/2010/12/roswell-le-faux-debris-de-1996.html
2007 Un nouveau livre renforce la thèse d’un accident d’ovni à Roswell
http://bourdais.blogspot.com/2007/06/un-nouveau-livre-renforce-la-thse-dun.html
2005 Le livre de Nick Redfern « Body Snatchers in the Desert »
http://bourdais.blogspot.com/2008/03/roswell-et-un-livre-de-nick-redfern.html
1996 Notes sur le livre La rumeur de Roswell
http://bourdais.blogspot.com/1996/12/notes-sur-la-rumeur-de-roswell.html
10 – Enlèvements
2012 Hommage à Budd Hopkins 1931 2011
http://bourdais.blogspot.fr/2012/03/hommage-budd-hopkins-1931-2011.html
2012 Enlèvements extraterrestres, en trois parties
1ere partie : Que peut-on en penser ?
http://bourdais.blogspot.com/2012/01/enlevements-extraterrestres-1ere-partie.html
2eme partie : Quelques cas classiques
http://bourdais.blogspot.com/2012/01/enlevements-extraterrestres-2eme-partie.html
3eme partie : Nouvelles perspectives
http://bourdais.blogspot.com/2012/01/enlevements-extraterrestres-3eme-partie.html
11 - Opinions
2006 Jacques Vallée et le mémorandum de Pentacle – Deux parties
http://bourdais.blogspot.com/2001/04/jacques-valle-et-le-mmorendum-de.html
http://bourdais.blogspot.com/2001/04/jacques-valle-et-le-mmorandum-de.html
mercredi 15 octobre 2008
Livre La science confrontée à l'inexpliqué
Un nouveau livre important :
La science confrontée à l'inexpliqué
De Colm A. Kelleher et George Knapp
(Le Mercure Dauphinois, octobre 2008. Traduction en français du livre Hunt for the Skinwalker, Pocket Books, 2005)
Ce livre de Colm Kelleher et George Knapp plonge le lecteur dans un dossier complexe et fascinant. Même pour ceux qui sont déjà familiarisés avec le « dossier ovni » et ses plus étranges ramifications, il a de quoi en dérouter plus d'un, tellement il accumule d'aspects « à haute étrangeté », qui ont été observés pendant huit ans sur un ranch de l'Utah par une équipe scientifique du groupe NIDS (National Institute for Discovery Science). Certains sont déjà assez connus. Ce sont par exemple des boules lumineuses de diverses couleurs, des objets volants changeant de forme et de dimensions, des apparitions et disparitions soudaines d'entités inquiétantes, et même des mutilations animales, souvent liées, quoi qu'on en dise, à des apparitions d'ovnis. Mais ce livre va plus loin encore, en rapportant des phénomènes « paranormaux », ou « parapsychiques », qui semblent sortir du cadre connu de l'ufologie. Un aspect préoccupant de tout cela est le caractère souvent hostile des phénomènes, qui rappellent d'anciennes croyances en l'existence de forces maléfiques, ou d'êtres plus ou moins malveillants, les fameux tricksters, ou joueurs de mauvais tours, que les Indiens de la région appellent des « skinwalkers ». Nous voilà plongés dans le domaine des croyances « irrationnelles », ce qui est peu courant sous la plume d'un scientifique et d'un journaliste confirmés. Mais, d'abord, quelle est la crédibilité de cette histoire ?
Le fait que l'équipe scientifique de NIDS affirme avoir observé de nombreux incidents semblables à ceux rapportés par la famille Gorman qui les avait subis avant eux pendant deux ans, donne a priori une forte crédibilité à toute l'histoire. Il y a aussi des témoignages de voisins du ranch qui renforcent les leurs. D'un autre côté, il aurait été aussi intéressant de retrouver les anciens propriétaires du ranch et de connaître leur propre histoire. Des voisins qui les avaient connus pensaient qu'ils avaient, en quelque sorte, accepté ces phénomènes et appris à vivre avec eux. Que savaient-ils ? Qu'avaient-ils appris ? On ne le sait pas. Ils avaient quitté le ranch des années avant que Gorman l'achète. Mais les Gorman ont constaté qu'ils avaient cadenassé les portes et fenêtres de leur maison. Ils avaient donc eux aussi affronté des phénomènes inquiétants ou menaçants.
Nous pouvons regretter, d'autre part, que le livre ne fournisse aucune donnée précise, scientifique, recueillie sur le ranch, telle que des enregistrements magnétiques ou même des photos des boules de lumière, ou « orbes ». En l'occurrence, il existe de nombreuses photos, fixes et sous forme de vidéos, de boules de lumière liées aux « cercles de culture », (crop circles), enregistrées principalement en Grande-Bretagne. Alors, pourquoi pas sur le ranch de NIDS, avec tous leurs équipements sophistiqués ? Les auteurs expliquent que, selon Tom Gorman, dès que NIDS est arrivé au ranch, les phénomènes sont devenus plus insaisissables, comme si l' « intelligence » cachée derrière eux était devenue plus prudente. Colm Kelleher admet cependant qu'ils ont recueilli des données, si bien que la question se pose tout de même : pourquoi ne les publient-ils pas ? Sont-elles couvertes par le secret militaire ? Il est connu que NIDS a des liens avec les militaires américains. On sait que colonel Alexander, membre important du comité scientifique de NIDS, a fait une longue carrière dans des études militaires secrètes, et il ne s'en cache pas. J'ai eu l'occasion de le rencontrer au congrès ufologique de Laughlin, dans le Nevada, au printemps 2000. Il m'a confirmé la mutilation d'un jeune veau en très peu de temps, qui est relatée dans le livre. On parlait déjà de ce cas, et je lui ai demandé s'ils allaient publier cela sur le site web de NIDS. Il m'a répondu que non, or ils l'ont fait depuis, et avec photos en couleurs ! Mais ces photos ne sont pas dans le livre, ce qui laisse l'impression d'une sorte de réticence de leur part. Manifestement, l'enquête de NIDS sur le ranch reste encore assez confidentielle, alimentant des rumeurs de secret. Le livre de Kelleher et Knapp, à cause du manque de documentation précise, ne met pas fin complètement à ces rumeurs.
La thèse centrale du livre, résumée en quelques mots, est que les phénomènes observés ne sont probablement pas dus à des « visiteurs » extraterrestres au sens classique de voyageurs interstellaires, mais à des « entités » plus mystérieuses encore, venues d'un, ou de plusieurs mondes parallèles. Tout le livre converge vers cette thèse finale, par approches successives. A mon avis, il y a des développements séduisants, mais aussi des points faibles dans leur argumentation, de sorte que leur thèse relève plus de l'opinion que d'une démonstration convaincante. Voyons quelques-uns de leurs arguments.
Les « trous de ver traversables »
Colm Kelleher et George Knapp ont consacré une partie importante de leur livre aux théories sur des « univers parallèles » et « autres dimensions », très discutées chez les physiciens. Pour eux, ce sont de telles théories qui pourraient expliquer les événements sur le ranch, notamment l'apparition d'une sorte de « porte » qui semble s'ouvrir vers un autre monde. La plus connue, celle des « trous de ver traversables » a été imaginée en 1985 par le physicien américain Kip Thorne, de Cal Tech, à la demande de son ami Carl Sagan, qui l'a utilisée dans son fameux roman Contact. Elle est fondée sur la théorie d'Einstein de la Relativité générale, et c'est une vraie spéculation scientifique faite par un physicien réputé. En quelques mots, il pourrait exister un moyen d'aller d'une partie de l'univers à une autre, ou d'un univers à un autre, parallèle, à travers un « trou » fait dans le tissu de l'espace-temps, surnommé « trou de ver », et passant à travers un « hyperespace », ou espace à quatre dimensions. C'est un concept fascinant, mais il nécessiterait une quantité colossale d'énergie « exotique » ou « négative », rien que pour le maintenir ouvert, et personne ne sait comment cela pourrait être fait, bien que ce soit un moyen standard de transport spatial dans les films de science-fiction !
Cette difficulté n'a pas découragé le physicien Eric Davis, associé à l'équipe de NIDS, qui a publié un texte de conférence donnée au symposium du Mufon de 2001, intitulé « Trous de ver et portes des étoiles : creuser des tunnels dans notre environnement cosmique » (Wormholes-Stargates : tunneling through the cosmic neighborhood ). Dans ce texte, Davis décrit audacieusement ce que pourrait être un trou de ver, et semble confiant que nous pourrions en réaliser un jour, en puisant dans une source d'énergie fantastique, surnommée l' « énergie du point zéro » ( Zero Point Energy ). Il note que, « Des plus de 650 cas enquêtés par NIDS, plusieurs dizaines impliquent des manifestations du type trou de ver », et il inclut dans la liste, sans surprise, les phénomènes observés sur le ranch de l'Utah. Eric Davis fait allusion, bien sûr, à ce phénomène étonnant de l'apparition en plein ciel d'une sorte de porte circulaire, lumineuse sur les bords, qui donne l'impression d'apercevoir un autre ciel.
Soulignons, comme les auteurs, que le ranch de NIDS n'est pas le seul endroit où aurait été vu un tel phénomène. Ceux-ci citent le cas d'une ferme près de Sedona, dans l'Arizona, une région fertile en phénomènes étranges et paranormaux. Autres exemples : selon Linda Howe, dans son livre Glimpses of Other Realities (volume 1, p. 299), « certaines personnes disent avoir vu des êtres transparents, des boules de lumière, et des êtres comme des ombres ( shadow beings ) émergeant de « déchirures » ou de « trous » dans l'air de leur chambre, ou traversant les murs, les fenêtres et d'autres objets solides ». Autre exemple, observé près d'un crop circle dans le Wiltshire. Selon Michael Hesemann, dans son livre Messages, dans la soirée du 9 juillet 1998 plusieurs témoins ont vu des hélicoptères poursuivre une boule de lumière à West Woods. Un autre témoin, le fermier Terry Butcher, d'Alton Barnes, a vu une sorte de tunnel s'ouvrir dans le ciel, comme si quelque chose de grandes dimensions passait au travers, puis le tunnel a disparu. Le jour suivant, un pictogramme a été découvert près d'Alton Barnes.
Autrement, dit, cette hypothèse de « trous de ver traversables », si l'on veut bien accorder quelque crédit à ce genre de témoignages, n'est peut-être pas aussi fantastique qu'elle paraît à première vue. Mais remarquons qu'elle n'entraine pas forcément l'hypothèse d'un passage dans un univers « parallèle ». Il pourrait s'agir d'un « simple » passage, si j'ose dire, d'un point à un autre dans notre monde.
La théorie du « multivers »
C'est ici qu'il faut faire très attention, car les auteurs prennent résolument parti pour une théorie tout à fait spéciale, celle de l'existence d'une multiplicité, voire d'un nombre infini d'univers parallèles ! C'est la théorie des univers multiples (« many worlds theory »), ou multivers , qui découle de l'autre pilier de la physique, la théorie quantique. Incidemment, cette idée de multivers a été largement promue par Jacques Vallée, qui est, justement, membre du comité scientifique de NIDS, et souvent cité par les deux auteurs.
Dans leur épilogue, Kelleher et Knapp affirment que cette théorie d'une infinité de mondes parallèles, qui fut d'abord très controversée, est maintenant approuvée par une majorité de physiciens. En fait, nombre d'autres scientifiques sont réticents vis-à-vis de cette théorie, notamment des promoteurs de la « théorie des cordes » ou « super-cordes », qui essaie de réunir les deux piliers de la physique. L'un d'eux est le jeune physicien Brian Greene, qui a écrit deux excellents livres de vulgarisation sur ces théories très difficiles, L'Univers élégant (The Elegant Universe) en 1999, et La magie du cosmos (The Fabric of the Cosmos) en 2004. Pour lui, il peut y avoir d'autres solutions, plus « économiques », pour le moins, à ce paradoxe de la physique quantique. Par exemple, la théorie de la « physique non locale » du physicien britannique David Bohm. Selon Greene, il n'y a pas actuellement de théorie favorisée par une majorité de scientifiques, et le problème reste non résolu (p. 254 de son second livre).
Il est vrai que les théories des cordes font également une place à la possibilité d'un ou de plusieurs mondes parallèles, surnommées « branes », par contraction du mot membrane. Un tel monde parallèle ne nous toucherait jamais mais pourrait être « très proche » de nous ! Il se manifesterait seulement par ses effets gravitationnels, et il pourrait expliquer le mystère de la matière manquante, ou « énergie sombre », qui est l'une des grandes énigmes de l'astronomie actuelle. Et il serait peut-être possible d'aller d'une membrane à une autre, en passant par un hyperespace à dix dimensions, appelé cette fois le « volume » (« the bulk »). Cette théorie est également controversée, mais elle paraît presque « raisonnable », comparée à celle, vertigineuse, d'une infinité d'univers parallèles, qui pourraient ne différer du nôtre que d'un iota !
Selon Brian Greene et d'autres physiciens, il y a encore d'autres développements en perspective dans ces tentatives d'unification de la physique, par exemple la « gravitation quantique à boucles » (« Quantum Loop Gravity »), proposée par Lee Smolin et Carlo Rovelli. D'autres théories encore sont apparues ces dernières années, si bien que la situation semble être très ouverte, et que la théorie du « multivers » est loin de faire l'unanimité, contrairement à ce que suggèrent les auteurs dans leur livre.
Eric Davis lui-même, proche de NIDS, cite une « théorie alternative de la gravitation » proposée par le physicien américain Harold Puthoff. C'est « une interprétation de la relativité générale, qui traite le vide comme un milieu polarisable » (PV, « polarizable-vacuum »). Selon Davis, ce modèle PV est « la seule théorie alternative de la gravitation qui a été utilisée avec succès pour expliquer certaines caractéristiques et performances, physiques, anti-physiques et physiologiques » rapportées dans des observations d'ovnis.
L'hypothèse extraterrestre mise en question
Ainsi, il n'est pas sûr du tout que la théorie du multivers soit la bonne pour expliquer les événements étranges observés sur le ranch de l'Utah, et autres lieux. Quoi qu'il en soit, l'autre question qui continue à nous harceler est : « qui sont les auteurs de ces étranges phénomènes, et quels sont leurs objectifs ? ». Colm Kelleher et George Knapp présentent quelques idées qui tendent toutes à écarter l'hypothèse extraterrestre, au sens « classique » du terme. Ils lui préfèrent des théories « paranormales » sur des êtres « d'outre-monde » (« otherwordly beings»), expression délibérément vague, ou des entités venant d'autres dimensions ou d'univers parallèles. Ainsi, ils nous ramènent à la vieille question : « ET ou pas ET ? ». Remarquons tout de suite que, si des extraterrestres sont capables de passer par d'autres dimensions, ou même de venir d'un autres univers, ils n'en sont pas moins des « extraterrestres » au sens large du terme. Pourquoi écarter cette idée ? Voyons brièvement leurs arguments.
Dans leur chapitre 25, intitulé « Hypothèses », les auteurs commencent par cette question : « Etaient-ce des ovnis qui volaient au dessus du ranch de l'Utah, ou était-il hanté ? », et ils passent en revue diverses hypothèses. Ils écartent rapidement les canulars, les illusions, et certains phénomènes naturels inexpliqués tels que la « théorie du stress tectonique » de Michael Persinger. Ils mentionnent l'idée d'une ancienne civilisation terrestre très avancée (qui se serait cachée quelque part), mais ils n'insistent pas, et je ne le fais pas non plus. Vient alors la grande question des extraterrestres, qu'ils présentent comme « le modèle le plus connu mais pas forcément le plus crédible pour expliquer les multiples phénomènes insolites ». Il leur semble très difficile de concevoir un « agenda » pour un groupe de visiteurs extraterrestres, qui choisiraient un lieu de visite aussi à l'écart et éloigné. Ils se réfèrent au « modèle standard » de l'hypothèse ET, des aliens volant sur des engins spatiaux en « tôles et boulons », et ils considèrent que les événements sur le ranch « ont fourni des données insuffisantes pour soutenir ou éliminer cette hypothèse », bien que certains « collent très bien avec la description standard des ovnis ». Colm Kelleher admet qu'il a vu lui-même, avec un collègue, « un objet silencieux, très rapide, venant du nord et exécutant à toute vitesse une boucle parfaite au dessus du centre de commande et de contrôle, avant de repartir vers le nord. »
Ils évaluent l'idée de « sondes intelligentes » (smart probes) envoyées par hypothèse à travers des distances interstellaires, mais ils l'écartent sur la base d'un test proposé dans les années 90 par l'ingénieur aérospatial Roy Dutton, qui a prétendu être capable de préciser l'endroit exact et la date d'apparition de tels phénomènes aériens anormaux. Et devinez quoi ? Le ranch de l'Utah a échoué au test ! Une autre conclusion pourrait être que ce test est illusoire. Un autre argument des auteurs contre l'HET est que, à ce jour, personne n'a trouvé d'artefacts – physiques ou biologiques – d'origine extraterrestre prouvée. Ils écartent aussi rapidement l'hypothèse des « anciens astronautes » qui n'est, pour eux, « soutenue par aucune donnée physique ».
A mon avis, ces arguments sont faibles. Il leur manque de considérer sérieusement la vaste quantité d'informations accumulées depuis soixante ans sur les ovnis, sur la bases desquelles a été construit un dossier fort et convaincant sur la présence, non pas d'une mais de plusieurs civilisations extraterrestres, dont certaines pourraient nous connaître depuis longtemps. Il y a de nombreuses indications sur la réalité d'engins physiques d'origine « ET », fabriqués par des civilisations non-humaines avancées. Qu'ils proviennent d'une planète située dans ce monde ou dans un monde « parallèle » ne change pas leur nature d'êtres extraterrestres réels, physiques, qui sont venus sur terre, pour quelque raison.
Des théories « paranormales » mises en avant
L'idée parcourt tout le livre que les phénomènes étranges observés sur ranch de l'Utah sont de nature « paranormale ». Les auteurs se réfèrent à beaucoup d'aspects, à commencer par les vieilles légendes indiennes telles que le mystérieux « skinwalker » . Pour les Indiens Ute, le ranch est un lieu hanté, plein d'énergies sombres et diaboliques. Pour eux, il se trouve « sur le chemin du skinwalker », une force malveillante, à éviter. Ce sont là des croyances quasi-religieuses, surnaturelles, et l'on trouve des interprétations semblables parmi certains croyants fondamentalistes, pour qui ces manifestations doivent être l'œuvre de démons. Mais les auteurs ne s'arrêtent pas là, et se tournent vers des théories « paranormales », plus récentes. Dans leur chapitre 28, intitulé « Autres dimensions », ils discutent des idées de plusieurs auteurs, principalement de Jacques Vallée son hypothèse d'un mystérieux « système de contrôle » tirant les ficelles depuis longtemps, avec des objectifs obscurs ; John Keel et sa non moins mystérieuse théorie des « ultraterrestres », quelle qu'en soit la signification ; Patrick Harpur et son intriguant concept de « Daimonic Reality » qui dérive le la croyance des anciens Grecs dans les « daïmons » ; et aussi Michael Grosso et son concept de « réalité imaginale ».
En plus de cela, dans leur chapitre 30, intitulé « Mondes intérieurs », les auteurs explorent des liens possibles entre ces phénomènes et la conscience humaine, citant Harpur, Grosso, Kenneth Ring et son étude sur les expériences proches de la mort, et ils se tournent également vers la méditation et le shamanisme. Ils mentionnent un avis du comité scientifique de NIDS sur la possible existence d'une « intelligence sensitive, précognitive et non-humaine ». Ils introduisent aussi les idées du Dr John Mack sur « d'autres dimensions et réalités », sur des « réalités alternatives », sur des « portes vers une évolution spirituelle », et sur les expériences de « mondes internes des experiencers » (mot sans équivalent en français englobant plus ou moins les « contactés » et « abductés »).
Que penser de toutes ces théories ? Il y a des pages intéressantes dans ce livre, qui nous rappellent les écrits de Jacques Vallée, lequel les a visiblement influencés. Cependant, même si je pourrais souscrire à certaines de ces idées, je reste perplexe, pour ma part, devant cette démarche générale qui semble attachée au rejet de l'HET. Ma question de base demeure : Pourquoi pas des aliens, des êtres extraterrestres ? Si de tels êtres sont capables de maîtriser d'autres dimensions et de voyager à travers elles, cela signifie-t-il qu'ils ne sont plus des êtres physiques, d'origine extraterrestre ? Et même plus, ne pourrait-il pas y avoir une coexistence entre deux sortes d'entités et de phénomènes, réels et physiques, ou « surnaturels » ? Jérôme Clark, l'un des meilleurs connaisseurs de l'ufologie, suggère cela dans un article de l'International UFO Reporter, intitulé « Le phénomène central et le phénomène secondaire » (IUR, Vol. 30, N° 4). Selon lui, nous devrions probablement éviter de mélanger ces deux sortes d' « anomalies ». Cela me semble être une bonne idée.
D'autre part, il n'est peut-être pas incongru de souligner ici, NIDS étant un organisme assez proche de l'armée, qu'il y a beaucoup de témoignages et documents convaincants prouvant l'existence d'une politique stricte de secret sur les ovnis, menée principalement par le gouvernement américain depuis la première vague de 1947, et suivie, peu ou prou, par d'autres pays. Ainsi, la thèse développée dans ce livre est fort compatible avec les positions publiques des militaires américains, qui persistent à nier l'existence même des ovnis.
Que signifient ces bruits de machines souterraines ?
Dans un autre chapitre, discutant d'une possible implication militaire, les auteurs signalent, curieusement, qu' « un médium local venu sur la propriété avait déclaré que le cercle de glace, découvert à la fin de leur séjour, avait été produit par une technologie installée sous terre ». C'est le moment de rappeler un autre aspect curieux de l'histoire. Les Gorman ont dit qu'ils avaient souvent entendu des bruits de grosses machines ou d'équipements métalliques provenant du sous-sol. Et les propriétaires précédents avaient recommandé de ne pas creuser le sol ! Rétrospectivement, il est curieux que le livre ne donne pas plus d'informations sur ces mystérieux anciens propriétaires. Ils semblaient en savoir long sur le ranch, et auraient pu aider l'étude de NIDS.
A ce sujet, de tels sons bizarres ont été entendus, selon des témoins, en d'autres lieux, tels que la vallée de San Luis. Celle-ci, située au sud du Colorado, est une autre région riche en phénomènes étranges, en particulier les ovnis, les boules de lumière, et les mutilations de bétail. C'est là qu'eut lieu le premier cas médiatisé de mutilation, celui du petit cheval Snippy (appelé en fait Lady) en 1967. Christopher O'Brien, qui a écrit un livre très intéressant sur ces événements, The Mysterious Valley (1996), cite un témoignage sur des bruits étranges, de forts bourdonnements et grondements profonds, qui ont été entendus tout près du sol, dans la zone des Great Sand Dunes (p. 185).
Pour conclure ma critique du livre, je propose un coup d'œil sur les événements qui ont eu lieu sur un autre ranch, au Colorado en 1975. Ils furent étudiés par l'APRO et plusieurs scientifiques, et ils peuvent nous ouvrir une autre perspective. L'histoire est racontée en détail dans le livre de Timothy Good Alien Contact (1993), chapitre « Percée au Colorado » (« Colorado breakthrough »). Kelleher et Knapp racontent aussi cette curieuse histoire dans leur livre. Très brièvement, les propriétaires de ce ranch ont subi des expériences effrayantes, semblables à celles du ranch de l'Utah, telles que des créatures « Bigfoot », des bruits étranges, des objets en forme de disques volant lentement devant leur maison, etc. Et des mutilations de bétail. La police locale ne voulait pas entre parler de celles-ci. Un policier leur dit qu'ils savaient ce que c'était : l'œuvre d'extraterrestres, et qu'ils ne pouvaient rien y faire ! Un soir, ils entendirent chez eux une voix parlant par le canal de leurs enceintes de télévision, disant notamment : « Attention ! Nous vous avons autorisés à rester », et leur recommandant de se taire sur ces événements. Un autre soir, ayant remarqué des lumières dans les bois, ils allèrent voir ce qui se passait. Ils y trouvèrent deux êtres d'apparence humaine, les attendant dans la lumière. Ces êtres parlèrent au témoin principal en l'appelant pas son nom et lui dirent « Comme c'est gentil d'être venu ! ». Non loin de là, il y avait un disque posé au sol. Ils s'excusèrent pour les dérangements qu'ils avaient causés et promirent « un arrangement plus équitable », qui ne vint jamais. Ils ne lui donnèrent pas vraiment d'information sur eux-mêmes et sur leur rôle, sauf peut-être une, comme l'a dit le témoin : « La seule chose que j'ai comprise avec certitude était que la grosse entité floue, le 'Bigfoot', obéit aux ordres ». Ainsi, ce « Bigfoot » serait juste une sorte de création des aliens ! Selon Timothy Good , l'opinion du propriétaire du ranch du Colorado est qu'il y a une sorte d'installation alien permanente sous le ranch. Il souligne que celui-ci offre une vue parfaite sur une installation militaire voisine, et il a le sentiment qu'ils surveillent notre potentiel militaire.
Je trouve cette histoire très intéressante, quand on considère le gros dossier ovni de surveillance des installations militaires, en particulier des bases nucléaires. Quant au ranch de l'Utah étudié par NIDS, rappelons-nous que les Gorman ont entendu plusieurs fois des bruits étranges de grosses machines qui semblaient provenir du sous-sol. Etait-ce juste un autre mauvais tour du « skinwalker », où y avait-il quelque chose de très différent ? Que se passait-il vraiment, sur et sous le ranch de NIDS ? En conclusion, je voudrais dire que ce livre de Colm Kelleher et de George Knapp est très intéressant, mais qu'il laisse le lecteur perplexe, avec beaucoup de questions sans réponses.
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lundi 28 juillet 2008
Révélations d'Edgar Mitchell
Article du Daily Mail Online, le 24 juillet 2008
(traduction par Gildas Bourdais. Reproduction libre)
UNE « BOMBE » SUR LA DIVULGATION DES SECRETS OVNI :
L'ASTRONAUTE D'APOLLO 14 AFFIRME QU'IL Y A EU DES CONTACTS AVEC DES ALIENS, MAIS QUE C'EST SECRET DEPUIS 60 ANS !
Des aliens ont contacté les humains plusieurs fois mais le gouvernement cache la vérité depuis 60 ans, affirme le sixième homme à avoir marché sur la Lune. Le Dr Edgar Mitchell, astronaute d'Apollo 14, dit qu'il a été mis au courant de nombreuses visites sur Terre, durant sa carrière à la NASA, mais que chacune d'elles a été maintenue secrète.
Le Dr Mitchell, âgé de 77 ans, a dit dans un entretien à une radio que des sources de l'agence spatiale qui avaient eu des contacts avec des aliens ont décrit ces êtres comme étant « petits et d'apparence étrange pour nous ». Il a dit que les ET supposés, du monde réel, étaient similaires à l'image traditionnelle d'un petit corps avec une grosse tête et de grands yeux. D'une manière peu rassurante, il a affirmé que notre technologie est « loin d'être aussi sophistiquée que la leur », et il a souligné que « s'ils avaient été hostiles, nous aurions déjà disparu aujourd'hui ».
Le Dr Mitchell détient, avec le commandant d'Apollo 14 Alan Shepard, le record de la plus longue marche sur la Lune, d'une durée de neuf heures et dix-sept minutes, lors de leur mission de 1971.
« Il se trouve que j'ai eu le privilège d'être mis au courant du fait que nous avons été visités sur cette planète, et que le phénomène ovni est réel », a dit le Dr Mitchell. « Le secret a été bien gardé par tous les gouvernements depuis environ soixante ans, mais cela transpire lentement et quelques-uns d'entre nous ont eu le privilège d'être en partie informés. Des partisans de la théorie extraterrestre pour les ovnis croient que Roswell, au Nouveau-Mexique, fut le site d'un crash alien en 1947.
« J'ai fréquenté des milieux militaires et de renseignement qui savent que, sous la surface de ce que l'on sait publiquement, nous avons bien été visités. En lisant les journaux récents, on voit que cela semble arriver assez souvent ».
Le Dr Mitchell, qui a une licence en ingénierie aéronautique et un doctorat en aéronautique et astronautique, a affirmé que Roswell est réel, et que des enquêtes se poursuivent sur des visites alien similaires.
Il a dit à Nick Margerrison, qui l'interviewait sur la radio Kerrang (de Birmingham, en Grande-Bretagne) : « Les choses commencent vraiment à s'ouvrir. Je pense que nous allons vers une vraie divulgation, et quelques organismes sérieux vont dans cette direction ».
M Margerrison a dit : « J'ai cru être confronté à une sorte de blague d'astronaute mais il était absolument sérieux en disant que des aliens sont là sans aucun doute, et qu'il n'y a pas matière à en débattre ».
Cependant, des officiels de la NASA sont intervenus rapidement pour réduire la portée de ces propos. Un porte-parole a fait cette déclaration : « La NASA ne suit pas les ovnis à la trace. La NASA n'est impliquée dans aucune sorte de politique du secret concernant une vie alien sur cette planète ou ailleurs dans l'univers.
« Le Dr Mitchell est un grand Américain, mais nous ne partageons pas ses opinons sur ce sujet ».
Texte en anglais
BREAKING UFO DISCLOSURE BOMBSHELL: APOLLO 14 ASTRONAUT CLAIMS ALIENS HAVE MADE CONTACT -- BUT IT HAS BEEN COVERED UP FOR 60 YEARS! - Mail Online, Thursday, July 24, 2008 http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-1037471/Apollo-14-astronaut-claims-aliens-HAVE-contact--covered-60-years.html Aliens have contacted humans several times but governments have hidden the truth for 60 years, the sixth man to walk on the moon has claimed. Apollo 14 astronaut Dr Edgar Mitchell, said he was aware of many UFO visits to Earth during his career with NASA but each one was covered up. Dr Mitchell, 77, said during a radio interview that sources at the space agency who had had contact with aliens described the beings as "little people who look strange to us." He said supposedly real-life ET's were similar to the traditional image of a small frame, large eyes and head. Chillingly, he claimed our technology is "not nearly as sophisticated" as theirs and "had they been hostile," he warned "we would be been gone by now." Dr Mitchell, along with with Apollo 14 commander Alan Shepard, holds the record for the longest ever moon walk, at nine hours and 17 minutes following their 1971 mission. "I happen to have been privileged enough to be in on the fact that we've been visited on this planet and the UFO phenomena is real," Dr Mitchell said. "It's been well covered up by all our governments for the last 60 years or so, but slowly it's leaked out and some of us have been privileged to have been briefed on some of it. Alien UFO theorists believe Roswell in New Mexico was the site of an alien crash in 1947 "I've been in military and intelligence circles, who know that beneath the surface of what has been public knowledge, yes -- we have been visited. Reading the papers recently, it's been happening quite a bit." Dr Mitchell, who has a Bachelor of Science degree in aeronautical engineering and a Doctor of Science degree in Aeronautics and Astronautics cliamed ROSWELL WAS REAL and similar alien visits continue to be investigated. He told the astonished Kerrang! radio host Nick Margerrison: "This is really starting to open up. I think we're headed for real disclosure and some serious organisations are moving in that direction." Mr Margerrison said: "I thought I'd stumbled on some sort of astronaut humour but he was absolutely serious that aliens are definitely out there and there's no debating it." Officials from NASA, however, were quick to play the comments down. In a statement, a spokesman said: "NASA does not track UFOs. NASA is not involved in any sort of cover up about alien life on this planet or anywhere in the universe. "Dr Mitchell is a great American, but we do not share his opinions on this issue." UFOs and EXTRATERRESTRIALS RESOURCE PAGE: http://www.nhne.org/tabid/1035/Default.aspx
samedi 24 mai 2008
La vague de 1947
Un premier document secret, dès le 30 juillet 1947
Un premier document militaire sur les ovnis apparaît dès le 30 juillet 1947, alors qu'une vague d'observations a débuté en juin, avec notamment l'observation - qui allait devenir célèbre par la suite - de kenneth Arnold, le 24 juin, devant le Mont Rainier. Ce document secret, qui émane des services techniques de l'armée de l'Air, à la base de Wright, affirme déjà la réalité des «disques volants», tout en s'interrogeant sur leur nature. Les experts de l'armée de l'Air tirent les conclusions suivantes, sur dix-huit cas d'observations étudiés :
a) Les « soucoupes volantes » ne sont pas du tout imaginaires ; elles ne s'expliquent pas par des phénomènes naturels mal interprétés. Quelque chose vole réellement ;
b) l'absence de demandes d'information de la part de la haute hiérarchie donne du poids à l'idée qu'il s'agit d'un projet secret, dont le président et son entourage connaissent l'existence ;
c) quelle que soit la nature de ces objets, voici ce que l'on peut dire de leur apparence physique :
1. Ces objets présentent une surface métallique ;
2. Lorsqu'une traînée est observée, elle est légèrement colorée, d'une teinte bleu-brun, semblable aux gaz d'échappement d'un moteur de fusée ;
3. Ces objets sont de forme circulaire, ou tout au moins elliptique, plats en dessous et légèrement bombés sur le dessus. Leur dimension est intermédiaire entre la taille d'un C-54 et celle d'un Constellation [deux quadrimoteurs à pistons] ;
4. Certains rapports décrivent deux appendices, situés à l'arrière et symétriques par rapport à l'axe de vol.
5. De trois à neuf objets ont été signalés, volant en formation, à des vitesses toujours supérieures à 300 nouds (500 km/h).
6. Ces disques oscillent latéralement lorsqu'ils volent en formation, comme en ondulant.
Foo fighters, « fusées fantômes » en 1946, et affaire de Roswell
Nous savons aujourd'hui qu'aucun appareil d'origine militaire ne possédait de telles caractéristiques, ce que n'ignoraient pas les autorités du Pentagone. En revanche, ce constat est tout à fait compatible avec l'hypothèse de la découverte ultra secrète de l'ovni de Roswell ! Notons cette remarque curieuse, dans ce document du 30 juillet, que l'état-major fait silence, en plein au milieu de la vague de juin-juillet. Un tel comportement est en effet compatible avec la découverte d'une soucoupe accidentée, qui aurait été aussitôt couverte par le secret le plus strict.
On sait que l'état-major américain s'était intéressé de près à des phénomènes aériens antérieurs à 1947, aussi bien les fameux foo fighters, ces boules lumineuses qui escortaient les avions américains au-dessus de l'Allemagne pendant la guerre, que les « fusées fantômes » observées en 1946 dans le ciel de Finlande et de Suède. On peut citer aussi l'étonnant raid aérien en 1942 au dessus de Los Angeles. Les « fusées fantômes » avaient l'apparence d'engins sans ailes mais volant comme des avions, à ceci près qu'elles n'émettaient aucun bruit. Ces «fusées » conservaient une altitude constante quel que soit le relief - performance que les missiles de croisière réaliseront beaucoup plus tard grâce à la mémorisation informatisée du terrain. Un comité avait été réuni le 15 juillet 1946, en pleine vague d'observations (deux cents rapports avaient été établis pour la seule journée du 9 juillet), par le ministère de la Défense suédois, en présence de militaires et de scientifiques. Deux jours seulement après cette première réunion, James Forrestal, le ministre américain de la Marine, s'était rendu au ministère de la Guerre suédois. Le soir du 11 août, trois cents observations avaient été signalées dans la région de Stockholm. Le lendemain, le New York Times révélait que le général Jimmy Doolittle, aviateur célèbre et homme de confiance du Pentagone, chargé d'enquêter sur les foo fighters, était invité par les Suédois en tant qu'expert. Le vrai motif de sa visite fut officiellement démenti, mais, dès le lendemain de son arrivée en Suède, les informations sur ces mystérieuses observations commencèrent à être censurées. Le gouvernement suédois a fini par ouvrir ses archives en 1984. Elles ont révélé que plus de mille cinq cents observations de « fusées fantômes » avaient été recueillies en quelques mois, trente-huit ans plus tôt. Aucune explication n'a été fournie.
23 septembre 1947 : La lettre secrète du général Twining
Dès septembre 1947, la réalité des ovnis est affirmée de manière claire et détaillée par le général Nathan Twining, responsable des services techniques de l'armée de l'Air, dans une lettre secrète à l'état-major du Pentagone.
Le général Nathan Twining
Paradoxalement, ce document figure en annexe du fameux "Rapport Condon", rendu public en 1969 à l'issue de l'étude officielle réalisée par l'université du Colorado sous la direction de l'éminent physicien Edward Condon. Celui-ci nie dans son introduction l'existence des ovnis, mais en fait cet épais rapport de 967 pages contient un bon nombre de cas non identifiés. On sait que de fortes dissensions ont vu le jour au sein de cette équipe : l'adjoint de Condon, David Saunders, a ainsi publié un livre dans lequel il révélait que les conclusions de l'enquête avaient été imposées à l'avance. Or la lettre du général Twining reconnaît dès 1947 la réalité des ovnis !
Capitale pour la compréhension de l'histoire des ovnis, la lettre que le général Twining, commandant de la Direction du matériel aérien à Dayton, dans l'Ohio, adresse au général George Schulgen, adjoint du général McDonald, chef des services de renseignement au Quartier général de l'armée de l'Air à Washington, est datée du 23 septembre 1947. Elle comprend deux parties. La première consiste en une description remarquablement claire des « disques volants » observés par de nombreux témoins, parmi lesquels des pilotes de l'armée de l'Air ; la seconde propose des hypothèses plutôt contradictoires, en même temps qu'elle révèle une certaine anxiété du signataire vis-à-vis des phénomènes en question. Après avoir énuméré en préambule les nombreux services techniques ayant participé à cette étude, la lettre se poursuit ainsi, reprenant d'ailleurs le document, déjà cité, du 30 juillet :
a) Le phénomène rapporté est quelque chose de réel, qui n'est ni visionnaire ni fictif ;
b) ces objets, ayant probablement la forme d'un disque, sont de dimensions comparables à celles d'un avion de conception humaine;
c) il est possible que certains incidents soient causés par des phénomènes naturels, tels des météores ;
d) les caractéristiques rapportées, telles la vitesse ascensionnelle très élevée, la manoeuvrabilité (particulièrement en tonneau), ainsi que certaines manoeuvres d'évasion lorsque ces objets sont repérés par nos avions ou nos radars, évoquent la possibilité que certains de ces objets sont contrôlés soit manuellement, soit automatiquement ou à distance ;
e) la description faite communément de ces objets est la suivante :
1. Surface métallique ou réfléchissant la lumière
2. Absence de traînée, sauf dans quelques cas rares où l'objet semblait opérer dans des conditions de hautes performances
3. Forme circulaire ou elliptique, avec un fond plat et un dôme sur le dessus
4. Selon plusieurs rapports, vols en formation bien tenue, réunissant de trois à neuf objets
5. Habituellement, aucun son n'est décelable, sauf dans trois cas où un grondement puissant a été noté.
6. Des vitesses de vol courantes à l'horizontale ont été estimées à plus de 300 nceuds (environ 500 km/h).
Après cette description des mystérieux « disques volants », le général Twining esquisse diverses tentatives d'explication. Il suppose d'abord qu'il serait possible, dans l'avenir, de construire des appareils de ce type, mais que cela serait extrêmement coûteux :
J) il serait possible, dans le cadre des connaissances actuelles aux États-Unis - à condition que d'importantes études de développement soient entreprises -, de construire un avion ayant l'aspect général de l'objet décrit ci-dessus. Il pourrait avoir un rayon d'action d'environ 7 000 miles (soit 11 000 kilomètres), à des vitesses subsoniques ;
g) tout projet de ce genre se révélerait extrêmement coûteux, demanderait énormément de temps et ne pourrait être développé qu'aux dépens d'autres projets en cours. Il devrait donc, s'il était décidé, être mis en place indépendamment des projets existants.
Le général Twining poursuit en émettant des hypothèses qui paraissent contredire, curieusement, ce qui précède :
h) Il convient de prendre en considération les points suivants :
1. La possibilité que ces objets soient d'origine domestique - le produit d'un projet inconnu de l'AC/AS- (note : sigle désignant le général McDonald, supérieur hiérarchique direct du général Schulgen et chef du Renseignement de l'armée de l'Air) ou de cette Direction (l'Air Matériel Command).
2. L'absence de preuve physique sous la forme de produits récupérés d'un crash qui prouveraient de manière formelle l'existence de ces objets.
3. La possibilité que certains pays étrangers aient expérimenté une forme de propulsion, peut-être nucléaire, dont nous n'avons pas connaissance.
Est-il besoin de souligner à quel point ce paragraphe h est en contradiction totale avec le paragraphe précédent? Cette partie de la lettre de Twining crée un malaise et donne déjà l'impression, à ce moment, de ne pas dire toute la vérité. La fin de la lettre du général Twining doit être lue avec la plus grande attention car elle est également très insolite :
Il est recommandé que :
a) le Quartier général des forces aériennes émette une directive assignant une priorité, une classification secrète et un nom de code pour une étude détaillée de cette question, pour préparer des dossiers complets de toutes les données disponibles et pertinentes, qui seront adressés à l'Armée, à la Marine, à la Commission de l'énergie atomique, au JRDB (Joint Research and Development Board : le plus haut organisme scientifique militaire), au Groupe de conseil scientifique de l'armée de l'Air, au NACA (National Advisory Committee for Aeronautics : organisme précurseur de la NASA, chargé d'études avancées en aéronautique), et les projets RAND et NEPA (Nuclear Energy for Propulsion Applications, à Oak Ridge), pour commentaires et recommandations, avec rapport préliminaire à adresser dans les quinze jours suivant la réception des dossiers, et par la suite un rapport détaillé tous les trente jours à mesure que l'enquête progressera. Un échange complet des données devrait être effectué.
Que signifie ce paragraphe, sinon qu'il y a urgence, et que les ovnis suscitent en fait beaucoup d'inquiétude chez les militaires?
Les sceptiques n'ont pas manqué de souligner que le général Twining affirme ne pas disposer de débris d'ovni accidenté. Il ne se serait donc rien passé à Roswell ! Cet argument est de peu de poids. Si le crash a bien eu lieu, Le secret le plus absolu a dû être décidé dès juillet sur cette affaire. Le général Twining ne peut donc en faire mention dans un document destiné à circuler bien au-delà du Quartier général. En revanche, sa lettre a manifestement pour but de provoquer une large mobilisation pour la collecte d'informations, et aussi, sans doute, d'apporter un début de réponse à tous ceux qui, notamment parmi les militaires, sont informés de ces apparitions d'ovnis et s'en inquiètent. Une telle démarche n'est nullement incompatible avec certaines opérations beaucoup plus secrètes.
1948 : La commission d'enquête « Sign » et son rapport top-secret
La lettre du général Twining ne tarde pas à être suivie d'effets. Peu après, l'état-major met en place, au sein de la Direction du matériel aérien (Air Matériel Command, AMC) du général Twining, au Centre technique du Renseignement aérien (Air Technical Intelligence Center, ATIC), sur la base de Wright-Patterson, près de Dayton (Ohio), une commission d'enquête baptisée « Sign », qui va travailler activement, au cours des mois suivants, à étudier les nouvelles observations d'ovnis. Les membres de cette commission vont rapidement se convaincre, non seulement de la réalité des ovnis, mais de leur nature extraterrestre. Au point qu'ils vont rédiger un rapport classé top-secret. Remis à la hiérarchie militaire à la fin de septembre 1948, il est intitulé « Estimation de la situation » (Estimate of the Situation).
Aujourd'hui encore, pour l'armée de l'Air, le rapport de la commission Sign n'existe pas, alors que même un sceptique tel que Philip Klass en a reconnu l'existence. Celle-ci a été révélée en 1956 par le capitaine Edward Ruppelt, lui-même responsable, de 1951 à 1953, de la commission d'enquête de l'armée de l'Air, alors nommée « Livre bleu » (Blue Book). Après avoir quitté ce service, Ruppelt publie en 1956 un livre exprimant son opinion personnelle, favorable à la réalité des ovnis, The Report on Unidentified Flying Objects (version française : Face aux soucoupes volantes, Editions France-Empire 1958.
Le livre du capitaine Edward Ruppelt
Ingénieur de profession, Ruppelt a été mobilisé à l'époque de la guerre de Corée et est devenu un brillant officier. Dans son livre, Ruppelt évoque l'état d'esprit des enquêteurs à l'époque. L'année 1948 a été fertile en observations, dont l'une a vu la mort du capitaine Mantell, lancé à la poursuite d'un ovni à bord d'un chasseur Mustang. Après un an d'enquête, l'explication officielle avance que Mantell a vu soit la planète Vénus, soit un ballon, et qu'il est monté jusqu'à 6 000 mètres d'altitude sans oxygène. Une explication jugée plus que douteuse par Ruppelt, qui rappelle que tous les pilotes apprennent à ne jamais dépasser 5 000 mètres sans oxygène - or Mantell avait la réputation d'être un pilote très prudent. Ruppelt cite le témoignage d'un ami de Mantell qui a volé plusieurs années avec lui: « La seule explication, c'est qu'il poursuivait un objectif qui lui paraissait plus important que sa propre vie ou que sa famille ». Signalons que l'explication « officielle » a été admise par nombre d'ufologues, mais il y a toujours des raisons de penser qu'il avait bien été confronté à un ovni.
Ce cas dramatique est suivi de nombreuses autres observations, étudiées par la commission Sign. L'une d'elles décide l'équipe à rédiger sans délai son rapport. Il s'agit de l'observation due à deux pilotes de ligne, Clarence S. Chiles et John B. Whitted, à bord de leur DC-3 de la Eastern Airlines, le 24 juillet 1948, lors d'un vol de Houston à Atlanta. A 2 h 45 du matin, près de la ville de Montgomery, le capitaine Chiles voit soudain, droit devant, une lumière qui se rapproche rapidement. Sa première intuition, comme il le rapportera plus tard à une équipe d'enquête de l'ATIC, est qu'il s'agit d'un avion à réaction, mais il se rend compte aussitôt que même un jet ne pourrait se rapprocher aussi vite. Chiles se tourne alors vers Whitted et lui montre l'engin du doigt. L'ovni se trouve presque au-dessus d'eux. Chiles fait tourner brutalement le DC-3 vers la gauche. Au moment où l'ovni passe à environ 700 pieds (250 mètres) sur leur droite, le DC-3 est pris dans une turbulence. Whitted regarde en arrière juste au moment où l'ovni se met à grimper. Les deux pilotes, qui ont le temps de distinguer la silhouette de l'ovni, pourront en faire une description assez précise aux enquêteurs de l'armée de l'Air. Son fuselage était de la taille d'un B-29. Le dessous était éclairé d'une lueur bleu foncé. Deux rangées de fenêtres étaient brillamment éclairées et une traînée lumineuse ou une flamme rouge-orange de 50 pieds (15 mètres) était projetée à l'arrière. Notons ici que ce qu'ils ont décrit comme des fenêtre éclairées n'en étaient peut-être pas du tout.
Ruppelt rapporte que cette observation a secoué les « anciens » de l'ATIC plus encore que l'accident de Mantell, et a décidé l'équipe Sign à rédiger sans tarder un rapport :
« Dans le Renseignement, écrit Ruppelt, si vous avez quelque chose à dire sur un problème vital, vous écrivez un rapport intitulé Estimation de la situation. Or, quelques jours après que le DC-3 eut été frôlé par le mystérieux appareil, les membres de l'ATIC décidèrent qu'il était temps de procéder à une «Estimation de la situation ». La situation, c'était la présence d'ovnis; l'estimation, c'était qu'ils étaient interplanétaires ! »
Selon le capitaine Ruppelt, le rapport de la commission Sign est un document assez épais sous couverture noire, barrée par la mention « TOP-SECRET ». Il est constitué de l'analyse de nombreux incidents. Tous proviennent de scientifiques, de pilotes ou de témoins crédibles. Il est précisé que si l'observation de Kenneth Arnold est la première à avoir été largement médiatisée, elle n'est pas la première du genre. Le rapport mentionne notamment l'observation d'un « disque argenté » par un météorologue de Richmond, en Virginie, au moyen d'un théodolite, ainsi que l'observation d'une « aile volante argentée » par plusieurs pilotes de chasse volant en formation, et d'« avions fantômes » repérés par radar en Grande-Bretagne au début de 1947. Toujours selon Ruppelt, « lorsque le rapport fut terminé, tapé et approuvé, il commença à gravir les échelons de la hiérarchie jusqu'au haut-commandement. Il suscita beaucoup de commentaires, mais personne ne l'arrêta sur son chemin. »
Dans un passage de son manuscrit longtemps resté inédit, Ruppelt complète son analyse de l' « Estimate of the Situation » :
"Le rapport concluait que les ovnis étaient des engins interplanétaires. De nombreuses observations inexpliquées étaient citées à l'appui de cette thèse. Celle de Kenneth Arnold;
la série d'observations provenant de la base de Muroc, centre secret d'essais en vol de l'armée de l Air ; l'observation de sphères volant en formation près du lac Mead par un pilote de F-51 (chasseur Mustang); le rapport d'un pilote de F-80 (chasseur à réaction Shooting Star) qui vit deux objets ronds plonger vers le sol près du Grand Canyon ; enfin, le rapport du pilote d'un avion d'entraînement T-6 de la Garde nationale, qui observa dans l'Idaho les manoeuvres d'un objet noir.
Le rapport citait aussi un entretien avec un commandant de l'armée de l'Air de la base de Rapid City (aujourd'hui base d'Ellsworth) qui vit douze ovnis en formation serrée en forme de diamant. Lorsqu'il les aperçut, ils étaient très haut, mais ils s'engagèrent bientôt dans un fantastique piqué à grande vitesse, puis se rétablirent, effectuèrent un virage en formation parfaite et grimpèrent sous un angle de 30 à 40 degrés, tout en accélérant. Les ovnis étaient de forme ovale et brillaient d'une couleur jaune-blanc. »
Les autorités refusent d'hypothèse extraterrestre
Qu'est-il advenu du rapport de la commission Sign ? Edward Ruppelt a révélé le destin de cet exceptionnel document :
« Il parvint jusqu'au général Hoyt S. Vandenberg, alors chef d'état-major, qui le rejeta. Le général ne voulait pas entendre parler de véhicules interplanétaires. Le rapport manquait de preuves. Une délégation de l'ATIC se rendit au Pentagone pour soutenir ses positions, mais le général ne se laissa pas convaincre. L' Estimate fut déclassifié quelques mois plus tard et envoyé à l'incinérateur. Quelques exemplaires furent conservés comme souvenir de l'âge d'or des ovnis.
Le général Hoyt Vandenberg
Ce n'est en effet que quelques années plus tard que Ruppelt peut prendre connaissance de ce rapport top secret, lorsqu'il devient responsable de la commission «Livre bleu», grâce à un officier de la base de Wright-Patterson qui en a gardé un exemplaire dans son coffre et le lui montre confidentiellement.
Peu de temps après le refus brutal du rapport de la commission Sign, une lettre datée du 3 novembre 1948, classée secrète, est signée par le chef du Renseignement de l'AMC à Wright-Patterson, le colonel Howard McCoy. Intitulée « Flying Objects Incidents in the United States », cette lettre de trois pages, écrite à la demande du Pentagone, s'aligne sur la position que vient de prendre le général Vandenberg :
[...] La possibilité que les objets observés soient des véhicules venus d'une autre planète n'a pas été écartée. Cependant, les preuves manquent totalement pour soutenir cette hypothèse. Il apparaît que des phénomènes semblables ont été notés et rapportés depuis un siècle ou plus. [. ..]
Notons au passage le curieux raisonnement implicite de la dernière phrase : le fait que l'on observe de tels phénomènes depuis un siècle ou plus, loin de troubler l'auteur du texte, semble le conforter dans l'idée qu'il s'agit là de purs fantasmes. La lettre de McCoy, prenant de manière évidente le contre-pied du rapport Sign, conclut :
« Bien qu'il soit évident que certains objets volants ont été vus, la nature exacte de ces objets ne peut être établie tant que des preuves physiques, telles celles qui résulteraient d'un crash, n'ont pas été obtenues... »
Ce texte est aujourd'hui mis en avant par les sceptiques qui rejettent l'hypothèse du crash de Roswell. Ils affirment que, s'il y avait eu réellement un crash d'ovni à Roswell, dont les débris auraient été étudiés par les services techniques de l'armée de l'Air à la base de Wright-Patterson, le colonel McCoy en aurait certainement été informé. Que vaut cette critique ? On peut faire remarquer , comme pour la lettre du général Twining, que si McCoy était « dans le coup » de Roswell, il ne l'aurait sûrement pas révélé dans une lettre de ce genre, classée seulement secrète. D'ailleurs, ce n'est même pas lui qui l'a écrite, mais l'un des membres de l'équipe Sign ! Le professeur Michael Swords, l'un des meilleurs ufologues américains, a fait une analyse remarquable de cette question délicate. Selon lui, il n'est même pas certain que McCoy ait été informé du crash de Roswell, étant donné le niveau de secret très élevé de cette affaire.
Décembre 1948: l'état-major rédige son propre rapport
Il faut croire que le rapport du colonel McCoy paraît un peu léger, comparé à l'inquiétude manifestée dans le rapport Sign : le mois suivant, un rapport plus copieux est en effet signé par l'état-major au Pentagone, reconnaissant cette fois la réalité des ovnis, mais supposant qu'il s'agit, soit d'un engin américain, soit d'un avion secret soviétique à hautes performances survolant les États-Unis.
L'Air Intelligence Report (« Rapport du Renseignement de l'armée de l'Air»), intitulé « Analyse des incidents d'objets volants aux États-Unis » (« Analysis of Flying Objects Incidents in the US »), daté du 10 décembre 1948, est l'un des rares documents classés à l'origine top secret qui ont été divulgués à la faveur de la loi FOIA.
Il commence par reconnaître la réalité des observations :
« La fréquence des incidents rapportés, la similitude de bien des caractéristiques attribuées aux objets observés et la qualité des observateurs permettent d'établir qu'un certain type d'objet volant a été observé. Environ deux cent dix incidents ont été rapportés. Parmi les observateurs signalant ces incidents figurent des personnels entraînés et expérimentés de la Météorologie nationale (US WeatherBureau), des officiers confirmés de l'armée de l'Air, des pilotes civils expérimentés, des techniciens associés à divers projets de recherche, ainsi que des techniciens des lignes aériennes commerciales. »
Le rapport écarte ensuite l'idée que ces observations ont pu être conditionnées par des incidents antérieurs tels que les phénomènes non identifiés observés en Scandinavie en 1946 (les fameuses « fusées fantômes ») : la précision des témoignages - notamment celui du Bureau de météorologie de Richmond qui, à trois reprises, a observé au théodolite d'étranges disques métalliques lors de repérage de ballons météo - exclut en effet cette hypothèse.
Parmi les cas présentés en annexe (« Appendix C»), et en quelque sorte authentifiés par l'état-major, on trouve des observations aussi remarquables que celles-ci :
- Le 28 juin 1947, alors qu'il volait à 10 000 pieds [3 000 mètres] d'altitude, à 30 miles [48 kilomètres] au nord-ouest du lac Mead, dans le Nevada, un lieutenant de l'armée de l'Air a vu cinq ou six objets circulaires en formation serrée, volant à une vitesse estimée à 285 mph [450 km/h).
-Le jour suivant, trois témoins, dont deux scientifiques, roulaient sur la route 17 vers White Sands, Nouveau-Mexique, où sont tirées les fusées V-2. Ils disent avoir vu un grand disque ou une sphère se déplaçant horizontalement à grande vitesse à une altitude estimée à 10 000 pieds (3 000 mètres). Sa forme était régulière, sans appendices apparents tels que des ailes. L'objet a été observé pendant environ soixante secondes avant de disparaître vers le nord-est. Les trois observateurs sont d'accord, hormis sur un détail: l'un d'eux pense avoir vu une traînée de vapeur.
- Le 7 juillet, cinq policiers de Portland, dans l'Oregon, ont vu plusieurs disques volant au-dessus de différents quartiers de la ville. Toutes les observations ont été faites vers 13 h 05.
- Le même jour, X (nom effacé), de Phoenix, dans l'Arizona, dit avoir aperçu un disque tournant au dessus de la ville au coucher du soleil. Il en a pris deux photographies (reproduites dans le rapport). Celles-ci montrent un objet en forme de disque, arrondi à l'avant, avec une queue plate à l'arrière. Ces photos ont été examinées par des experts qui affirment que les défauts de l'émulsion ou de l'objectif ne sont pas en cause.
Photo d'un ovni à Phoenix le 7 juillet 1947
Voici un autre cas intéressant cité dans ce rapport top secret du Pentagone, qui donne une fois de plus l'impression d'une parade ostentatoire des ovnis :
Le 17 juillet 1948, un rapport de la base aérienne de Kirtland décrit une observation près de San Acacia, au Nouveau-Mexique, de sept objets volants non identifiés volant en formation en « J» à une altitude estimée à 20 000 pieds [environ 7 000 mètres]. La formation s'est transformée en « L», puis en cercle après être passée au zénith. Des flashes ont été observés, émanant des objets alors qu'ils passaient à 30 degrés au-delà du zénith. Il n'y avait ni fumée ni traînée de vapeur. Si l'estimation de l'altitude est correcte, la vitesse devait être d'environ 1 500 miles par heure [environ 2 400 km/h].
Pour faire justice à l'hypothèse d'engins américains ou soviétiques, il n'est pas inutile de rappeler l'avancée des recherches aéronautiques à l'époque. La vitesse du son est dépassée pour la première fois par un avion piloté en octobre 1947. Le Bell X-1, un petit avion-fusée largué par un bombardier B-29, n'a qu'une autonomie de vol très courte. Les fusées V-2 ou Aerobee, tirées de White Sands, ne peuvent quant à elles aller très loin non plus ni surtout voler à l'horizontale...
Un cas célèbre et curieux se trouve confirmé par le rapport, celui du pilote Gorman :
Le 1er octobre 1948 à environ 20 h 30, le pilote d'un avion F-51, le lieutenant George F. Gorman (Garde nationale du Dakota du Nord), volant près de Fargo, a repéré une lumière blanche intermittente à environ 3 000 pieds [1000 mètres] au-dessous de lui, alors qu'il volait à 4 500 pieds (1 500 mètres). Le pilote a poursuivi cette lumière qui s'est alors engagée dans des manoeuvres d'esquive. L'objet lumineux a dépassé le F-51 en virage, en vitesse et en ascension à chaque instant de la tentative d'interception. Le pilote a perdu le contact au bout de vingt-sept minutes. La même lumière a été observée par d'autres témoins au sol : M. X (nom effacé), contrôleur de trafic aérien, M. Y (nom effacé), assistant contrôleur de trafic aérien, et le docteur Z (nom effacé), oculiste. Une comparaison de tous les témoignages a confirmé qu'un objet a bien été vu et qu'il s'agissait d'une petite boule ronde de lumière blanche, sans appendice apparent. Elle devait mesurer environ 6 à 8 pouces (15 à 20 cm) de diamètre...
Le rapport de l'état-major distingue trois types d'objets observés : les premiers en forme de disque, d'autres en forme de cigare, et les boules de feu (observées de nuit), mais il suppose qu'il pourrait s'agir d'un seul et même phénomène vu sous différents angles. Puis il envisage la possibilité de confusions avec des ballons, des fusées ou des avions expérimentaux en forme d'aile volante, américains ou étrangers. Divers modèles d'avions expérimentaux américains de type «aile volante » sont ensuite cités comme causes possibles de méprise. L'hypothèse originale du rapport est formulée: celle d'une aile volante soviétique qui aurait été développée à partir d'un modèle allemand de planeur datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Horten XIII. Les services de renseignement croient même savoir qu'il serait envisagé de construire cet engin à mille huit cents exemplaires ! Le rapport cite une information selon laquelle existerait déjà une escadrille de chasseurs de nuit de ce type, basée près d'Irkoutsk.
Nous savons aujourd'hui que ces informations étaient sans fondement. Même si les Soviétiques avaient possédé un tel engin - prototype révolutionnaire qui aurait nécessité une mise au point délicate, comportant de gros risques d'accident -, ils n'auraient certainement pas songé à le faire parader de la sorte en territoire hostile. Cette partie du rapport est donc invraisemblable.
En réalité, les auteurs de cette hypothèse n'ignoraient certainement pas à quel point elle était ridicule. D'abord, on voit mal comment, en à peine plus d'un an, les ingénieurs soviétiques auraient pu développer, à partir d'un modèle expérimental, simple avion en bois (le Horten allemand, saisi à la fin de la guerre), ces mystérieux disques, cigares et boules de feu traversant le ciel américain à une vitesse fulgurante. Les responsables du Renseignement militaire aérien savaient certainement, en revanche, que les Soviétiques s'évertuaient à réaliser une copie exacte du bombardier B-29, dont ils s'étaient approprié trois exemplaires échoués en Sibérie à la fin de la guerre, à la suite d'un raid sur le Japon - fait que l'armée de l'Air américaine ne pouvait ignorer ! La copie soviétique du B-29 fit son premier vol en avril 1948, et la production commença en 1949, sous le nom de Tupolev Tu-4. Les Soviétiques, pas plus que les Américains, n'étaient capables de construire des soucoupes volantes aux performances inouïes.
Par ailleurs, ce document comporte une étrange lacune : l'idée qu'il pourrait s'agir d'engins extraterrestres n'est même pas mentionnée, alors que la commission Sign vient de remettre un gros rapport soutenant cette thèse. C'est la raison pour laquelle Michel Meurger, un auteur sceptique sur l'existence même des ovnis, cite le rapport du 10 décembre 1948 à l'appui de la thèse selon laquelle les soucoupes volantes ont été « inventées » à l'époque où les hommes commençaient à se tourner vers l'espace, alors que la vague de « soucoupes imaginaires » plongeait les militaires dans la perplexité. Or ce rapport consolide en fait une série d'observations parfaitement convaincantes - raison pour laquelle il a été classé top secret.
L'« aile volante soviétique » ne tarda pas à apparaître pour ce qu'elle était : une invraisemblable fiction. En août 1950, la déclassification, puis la destruction du rapport de l'état-major sont décidées. Dès lors que la thèse de l'aile volante perd sa crédibilité, la question de la nature des ovnis, dont l'existence est admise par le rapport, retrouve entièrement son caractère mystérieux, et ce document devient très embarrassant au moment même où se met en place la «ligne dure», niant l'existence même des visiteurs de l'espace...
Le 11 février 1949, l'équipe Sign est dissoute et remplacée par une nouvelle commission, le « Project Grudge » (littéralement, « Projet Rancoeur »), qui prend le contrepied de l'équipe précédente et s'emploie à évacuer ces embarrassantes observations. En 1951, le capitaine Ruppelt va ranimer la flamme avec une équipe renommée « Livre Bleu », mais il va se heurter à son tour à l'hostilité de la hiérarchie et renoncera à ce travail d'enquête, en 1952, et la commission ne sera plus guère qu'une façade. Nous savons aujourd'hui que les vraies enquêtes ont été poursuivies ailleurs.