jeudi 1 octobre 2009

Varginha Seconde partie D'importants témoignages médicaux



Gildas Bourdais, 2005, mise à jour en septembre 2009



L’affaire de Varginha comprend trois aspects médicaux importants : l’opération d’urgence d’un être blessé, à l’hôpital Régional le soir du samedi 20 janvier ; la mort rapide du jeune policier Eli Chereze, après la « capture » d’un être dans le quartier de Jardim Andere. Ces deux épisodes reposent sur des témoignages médicaux crédibles. Le troisième dossier est celui des rumeurs, et des dénégations, concernant une autopsie réalisée à l’université de Campinas.


Opération de l’être blessé, à l’hôpital Régional

Les enquêteurs ont recueilli plusieurs témoignages de personnels médicaux, à l’hôpital Régional et à l’hôpital Humanitas. Le principal est celui d’un médecin qui a révélé, bien entendu anonymement, qu’il avait dû opérer d’urgence, à la demande et sous le contrôle des militaires, l’être blessé amené le samedi-soir à l’hôpital Régional. Jusqu’en 2003, il avait été fait seulement allusion, discrètement, à l’existence de ce témoin, qui craignait beaucoup que son identité soit dévoilée publiquement. Cependant, lorsque le Dr Leir a été reçu à Varginha par Ubirajara Rodrigues en mars 2003, ils ont eu la surprise que le médecin accepte de les rencontrer. Celui-ci leur a raconté comment, le soir du 20 janvier, il avait été requis par des militaires qui se trouvaient à l’hôpital pour opérer d’urgence une fracture multiple et ouverte à une jambe. Il avait cru d’abord qu’il s’agissait d’un soldat accidenté, mais lorsqu’il se trouva devant le corps, déjà préparé sur la table d’opération, il eut le choc de découvrir une créature non humaine. Il en a donné la description la plus précise que l’on possède à ce jour, et elle correspond parfaitement à celles des autres témoins.




Un dessin de l’être de Varginha


Sa taille était d’environ 1,50 m, il avait une peau brune, d’apparence « réticulée » et huileuse mais lisse et sèche au toucher. La tête était volumineuse, surmontée de trois arêtes osseuses parallèles, et sans aucun cheveu. Les yeux étaient grands, de couleur rouge et légèrement relevés sur les côtés extérieurs. Ils semblaient aussi brillants et humides. Ses mains avaient quatre doigts longs et flexibles, sans pouce mais chaque doigt pouvait s’articuler avec les autres. Les pieds avaient trois doigts principaux à l’avant, complétés d’une sorte d’appendice préhensile à l’arrière, muni d’une griffe et rabattu vers le bas au repos. En fait, la disposition des doigts de pied correspondait bien aux empreintes de pied remarquées par les trois jeunes filles et leur mère dans le terrain vague de Jardim Andere. Le médecin a aussi donné quelques indications sur l’anatomie interne et la physiologie, bien qu’il n’ait pas eu vraiment le temps de les étudier, pressé qu’il était par les militaires de terminer l’opération au plus vite. Ses os comportaient des cavités comme s’ils souffraient d’ostéoporose, mais semblaient pourtant très solides. La plaie et les tissus superficiels se refermèrent avec une rapidité étonnante, en 24 heures, ce qui explique son transfert si rapide vers l’autre hôpital. Le sang était de couleur et de consistance semblable au nôtre, mais avec beaucoup plus de plaquettes, à l’examen au microscope. Il coagulait presque instantanément. Il avait une série de vaisseaux sanguins saillants sous la peau de ses épaules, un peu comme nos varices.

Enfin, après beaucoup d’hésitation, le médecin fit la révélation la plus extraordinaire : il aurait eu une sorte de communication très intense avec cet être en le regardant dans les yeux, comme le raconte Roger Leir dans son livre. Il faut signaler, cependant, que Ubirajara Rodrigues, qui assistait à l’entretien, a fait de fortes réserves sur cet aspect de son témoignage. J’en ai discuté, en octobre 2005 lors d’un symposium du CUN en Italie (à Cozensa, en Calabre) avec Roger Leir et l’ufologue A.-J. Geveard, qui soutenait Ubirajara Rodrigues bien qu’il n’ait pas été présent à cette rencontre avec le médecin. Les deux hommes, qui sont amis, sont retournés voir le médecin à Varginha pour tenter de clarifier cela. Celui-ci les a reçus après une longue attente, chaleureusement mais en leur faisant comprendre qu’il ne dirait plus rien. Roger Leir, que j’ai revu encore en juillet 2007, m’a raconté le mot de Gevaerd en repartant : « maintenant il vaut mieux le laisser tranquille car cela pourrait devenir dangereux pour lui ! ». A.-J. Gevaerd m’a confirmé tout cela et m’a même envoyé une photo de leur rencontre.


La mort du jeune policier Eli Chereze

L'un des faits les plus graves du "Cas Varginha" a été la mort très rapide par infection généralisée, le 15 février 1996, de l’un des deux policiers qui avaient capturé la seconde créature dans la soirée du 20 janvier. Il est donc mort trois semaines seulement après l’événement, et l’on pouvait craindre qu’il ait été contaminé lors de la capture. Les enquêteurs en avaient vite entendu parler par un témoin, mais un épais secret semblait entourer ce décès. Ubirajara Rodrigues réussit cependant à vérifier auprès de la mairie qu'un policier avait réellement trouvé la mort peu de temps après la capture. Il obtint même une copie du registre des décès, et par celui-ci, parvint à localiser la famille du garçon. Il s’agissait du caporal Marco Eli Chereze, qui avait alors 23 ans, et faisait partie du service secret de la Police Militaire (P2).




Le jeune policier Marco Eli Chereze


Sa famille n’a eu pratiquement aucune information sur les circonstances et la cause du décès, et n’a même pas pu assister à son enterrement. Lui même ne leur avait rien dit sur ce qui s’était passé. Lorsqu’il est tombé malade, les proches du policier, en particulier sa sœur, Marta Antônia Tavares, qui se rendait le plus fréquemment à l'hôpital, ont eu beaucoup de difficultés pour rencontrer le médecin responsable du traitement, et n’ont pu savoir quelle était sa maladie. A sa mort, sa famille a réussi à faire ouvrir une enquête par le commissariat local afin de mettre en évidence d'éventuelles responsabilités médicales de son décès, mais le commissaire de police lui-même n’a pu avoir d’informations et, en particulier, n’a pu assister à l’autopsie. Tout ceci a été confirmé au Dr Leir, qui a pu rencontrer sa jeune épouse, très silencieuse jusque là, lors de sa visite en 2003. C'est seulement un an après l'événement de Varginha, le 20 janvier 1997, la dissimulation des faits ayant été publiquement dénoncée avec insistance, à la fois par les ufologues et par toute la presse, que les choses ont commencé à bouger. Finalement, Ubirajara a réussi à obtenir un long entretien avec l’un des médecins qui avaient tenté de le sauver, le Dr Cesário Lincoln Furtado, qui a révélé en détail, en 2004, les circonstances de sa mort sur le plan médical. Par contre, il a dit ne rien savoir de la capture de la créature, susceptible de l’avoir contaminé, mais son récit renforce beaucoup cette hypothèse. Le voici, très résumé, qui montre à quel point les médecins ont été surpris et désarçonnés par la rapidité de sa mort, malgré des soins intensifs, avec des transferts dans plusieurs services de deux hôpitaux.




Le Dr Cesário Lincoln Furtado


Selon le Dr Furtado, le policier Marco Eli Chereze a été d’abord accueilli dans le département "Prontomed" (service des urgences) de l'hôpital Regional par son collègue Armando Martins Pinto (cardiologue) le 12 février 1996. Il y est entré à cause d'une douleur intense dans la région lombaire. Le Dr Armando l'a dirigé sur l'hôpital Bom Pastor, où il a été rapidement été pris en charge par le docteur René, médecin généraliste et cardiologue, responsable en titre du département de cardiologie, qui a ordonné quelques examens. Le Dr Furtado alors été impliqué lui aussi, étant à cette époque le superviseur (sorte de coordinateur) de la cardiologie à Bom Pastor. Le jour suivant, ils avaient demandé des examens parce que Chereze souffrait toujours de la région lombaire : « Nous avons demandé des analyses d’urine, des radios de la colonne, de la zone lombaire et du sacrum, en plus d'une analyse par l'orthopédiste, parce que la douleur était intense et que nous suspections la présence d'une hernie discale. Le docteur Rogério Ramos s'est chargé de la partie orthopédique de l'état du patient. Il nous indiqua qu'il n'y avait aucune altération et que le problème ne venait pas de là. Il nous dit aussi qu'il nous fallait continuer nos recherches sur la cause des douleurs et sur celle de la fièvre qui commença à apparaître ce même jour. Les examens de sang arrivés dans l'après-midi montrèrent un hémogramme avec une leucocytose, une déviation à gauche et des granulations toxiques dans les neutrophiles. Ceci était un signe d'une importante infection, hautement capable de provoquer un empoisonnement (toxémie) - car il y avait ces granulations toxiques. Nous avons alors procédé à l'administration de deux antibiotiques : de la pénicilline et de la gentamicine, parce que nous avons pensé qu'il pouvait s'agir d'une pneumonie, à cause de la localisation de la douleur, ou encore d'une infection urinaire. Nous avons donc administré des antibiotiques susceptibles de répondre aux deux possibilités. » Son cas fut évalué à nouveau le 13 février : même état. Le jour suivant, le 14 février, il passa la journée avec de la fièvre et des douleurs, mais à un stade acceptable. Cela, jusqu'au 15 au matin où il se réveilla en proie à de la fatigue, à une torpeur et à des signes de cyanose (coloration bleuâtre de la peau due à un manque d'oxygène). Ces symptômes tendaient à confirmer un empoisonnement général véhiculé par le sang, avec une issue possible de septicémie. Il fut alors immédiatement transféré au CTI (traitement intensif) de l'hôpital Regional, où il fut accueilli et mis sous médication. Son état de santé s’est détérioré rapidement et il est mort en quelques heures, bien qu’on lui ait donné des antibiotiques peu après son admission.

Le point principal, insiste le Dr Furtado, est que la cause de la mort – la causa mortis - n’a pas été clarifiée. Quelques jours plus tôt, le garçon était en bonne santé, et au début l’infection semblait relativement simple. Il n’avait jamais eu auparavant de traitement lourd pouvant causer une déficience immunitaire. Et cela ne pouvait pas non plus être congénital car, si cela avait été le cas, il n’aurait pas atteint l’âge de 23 ans en bonne santé. C’est pourquoi nous pouvons affirmer que son immunodéficience a été « acquise », mais nous ne savons pas comment. Sa mort n’a été causée ni par une pneumonie, ni par une infection urinaire, ni par l’abcès. Et le Dr Furtado ajoute : Au début, le diagnostic d’une infection urinaire ou rénale a prévalu à cause de la présence d’une « entérobactérie ». Mais, en moins de vingt jours, trois bactéries ont attaqué le policier. TROIS ! C’est quelque chose de très rare dans le monde. Lorsque Marco a eu une infection pulmonaire, il n’avait déjà plus aucune défense immunitaire. Dans une telle situation, n’importe quelle bactérie peut prendre le contrôle d’une personne. »

Le Dr Furtado, questionné avec insistance par Ubirajara Rodrigues, a fini par admettre ceci : « Ecoutez, il y a cette histoire rapportée par la famille (à propos de la capture d'un être), que je ne connais pas et dont je ne sais rien. Si une histoire a été tissée autour de cet événement, on ne le sait pas. Mais si nous analysons bien la façon dont les choses se sont passées, nous ne trouvons aucune explication rationnelle quant à la mort du garçon. Aurait-il acquis à travers ce contact, ou par une blessure qu'il aurait eue sur la peau, une chose quelconque qui aurait eu raison de sa résistance de façon foudroyante? Parce que cela a été terriblement rapide, vous comprenez ? Je vous garantis qu'aucun abcès ne provoque une immunodéficience. Un abcès peut être la cause d'une septicémie, mais cela ne tue personne. Par ailleurs, n'importe quel antibiotique en vient à bout. Ce ne fut pas le cas. Ce n'est pas la bactérie entrée par le bras qui provoqua l'infection. A Ubirajara qui lui demande alors s’il pouvait-il s’agir d’une bactérie totalement inconnue, Furtado, visiblement embarrassé, répond : « Oui. Bon, si nous parlons de quelque chose de complètement inconnu, il est évident qu'il serait impossible de se risquer à des conjectures. Il n'y a aucune réponse possible. Maintenant, est-ce que quelque chose aurait pénétré à l'intérieur de son organisme, quelque chose d'inconnu également, qui l'aurait privé de son système immunitaire? Ceci est une autre question sans réponse. »

Après encore quelques échanges, Ubirajara finit par poser une question encore plus directe: « Vous êtes en train de me dire que la mort de Marco Eli Chereze fut une mort étrange? ». A quoi Furtado répond : « Une mort étrange et sans explication rationnelle. Au cours de ma vie professionnelle, j'ai déjà vu deux personnes d'environ 25 ans mourir ainsi d'une infection, mais pour toutes les deux nous étions au courant de leur déficience immunitaire. Et toutes les deux, si je me souviens, avaient subi l'ablation de la rate (splénectomie) par suite d'un accident dans le passé. Après un certain délai, cela cause une immunodéficience. Dans cette situation, la personne peut décéder rapidement si elle se trouve dans les conditions d'une septicémie. Mais, une fois encore, là ce ne fut pas le cas. » En bref, il est assez clair que ce médecin, dont la réputation est bien établie, a admis que la mort du jeune policier était complètement incompréhensible sur le plan médical, ce qui en fait un épisode important du mystère de Varginha.


Une autopsie à l’université de Campinas ?

Le premier témoin à avoir parlé d’une autopsie, qui aurait été réalisée très secrètement à l’université de Campinas, dans des locaux en sous-sol, sécurisés, est tout simplement le frère de Vitório Pacaccini, étudiant en médecine dans cette université. Il a dit à Vitório l’avoir appris pas son conseiller, qui a cité le nom d’un médecin légiste réputé, le Dr Badan Palhares. Celui-ci est connu, notamment pour avoir autopsié et identifié le corps du tristement célèbre Dr Mengele, l’ancien tortionnaire nazi réfugié en Amérique du Sud.

Vitório Pacaccini, qui parle très bien l’anglais (j’ai eu plusieurs entretiens avec lui, au congrès de Brasilia en décembre 1997), a raconté cet épisode, et les premiers mois de son enquête, aux ufologues américains et britanniques venus au Brésil à un congrès ufologique, en juin 1996. L’un d’eux, John Carpenter, a filmé l’entretien et a publié la vidéo, intitulée Aliens Captured in Brazil ? J’en ai une copie et je peux dire qu’il reste un document convaincant sur Varginha. Il y a d’autres témoignages, recueillis à Campinas, si bien que nous avons là aussi plusieurs sources, qui se recoupent. L’une d’elles est un étudiant en droit qui avait assisté à une conférence du Dr Palhares sur la médecine légale, à Campinas. Etant au courant de rumeurs sur sa participation à l’autopsie d’une créature capturée à Varginha, il lui avait posé la question. Le Dr Palhares lui répondit qu’il voudrait bien lui en parler mais qu’il ne le pouvait pas, et lui suggéra de revenir lui poser la question dans une dizaine d’années ! Il se trouve justement que, en 2005, le Dr Badan Palhares a accepté d’en débattre, longuement, à la télévision, avec Ubirajara Rodrigues. L’entretien, rapporté en détail dans la revue UFO de A.-J. Gevaerd, a été courtois, mais le Dr Palhares a nié complètement avoir pratiqué une telle autopsie. Pourquoi, alors, en discuter ainsi publiquement ? Dans le but, a-t-il expliqué, de mettre fin à toutes ces rumeurs qui circulent depuis 1996 à son sujet et qui lui empoisonnent la vie. En fait, il semble bien que ce débat, assez insolite, n’ait fait que relancer la rumeur et attiser la curiosité…

L’un des aspects les plus secrets et peu documenté à ce jour, concerne le rôle qu’y auraient joué les Etats-Unis. Les témoins sont rares, mais en voici un, rapporté par Pacaccini. Un officier de l’armée de l’Air , qui travaillait au contrôle du trafic aérien (effectué au Brésil par un organisme mixte, civil et militaire, le CINDACTA), lui a confié que, dès le 13 janvier, le NORAD américain avait détecté un ovni qui avait pénétré dans l’atmosphère terrestre et se dirigeait vers le Brésil en perdant de l’altitude. On aurait même localisé un point de chute possible dans la région de Varginha , ce qui expliquerait la rapidité des interventions militaires. Remarquons que, si cette information est authentique, il s’agit bien de la date du 13 janvier et non du 20, à moins qu’il y ait plusieurs épisodes, dans une histoire plus complexe que nous ne le supposions. Dans le même ordre d’idées, des témoins auraient remarqué des allées et venues d’avions cargos militaires américains dans la région. Voilà que le mystère de Varginha s’épaissit encore ! En revanche, en 2005, l’armée de l’Air brésilienne a commencé à lever un coin du voile sur des observations aériennes d’ovnis, au profit d’un groupe d’ufologues brésiliens. Peut-être obtiendront-ils un jour, également, des révélations sur Varginha ?