vendredi 5 janvier 2018

Nouvelles révélations sur les programmes spatiaux secrets





Gildas Bourdais, décembre 2017


Le livre étonnant de Michael Salla 

En 2015, est paru au Canada un livre étonnant de Michael Salla, traduit l’année suivante en français sous le titre « Programmes spatiaux secrets et Alliances extraterrestres » (Ariane Editions, au Québec). Le titre est plutôt sobre mais le livre est une bombe ! Un second tome est paru également, dit-on, mais voyons déjà le premier qui est un « gros morceau ».   
Michael Salla est titulaire d’un doctorat en « gouvernance » de l’université de Queensland, en Australie. Il est l’un les auteurs connus en ufologie depuis pas mal d’années pour ses idées « avancées », partageant la vedette sur ce créneau avec des auteurs comme David Icke et le Dr Steven Greer, dont les thèses sont cependant très divergentes. Il faut savoir que des « révélations » spectaculaires sur les ovnis et les extraterrestres se sont multipliées depuis les années 80. J’en ai cité un bon nombre dans mon livre Ovnis. Vers la fin du secret ? paru en 2010, en particulier au chapitre 7 « Révélations spectaculaires et désinformation ». Mais il faut le mettre à jour, et le livre de Salla m’en donne l’occasion car il reprend à son compte beaucoup de « révélations » sensationnelles de ces dernières années. Il faut dire que le Canada est en pointe à ce sujet, notamment avec le groupe « Exopolitique », sur lequel Michael Salla s’appuie beaucoup dans son livre. Je voudrais juste préciser ici ma position : oui, je pense qu’il y a des ovnis d’origine extraterrestre, mais que cela est encore très secret, par la volonté, principalement, du « complexe militaro-industriel » américain. Malheureusement, cette situation ouvre la porte aux spéculations les plus insensées.  Voyons ce qu’il en est avec le livre de Michael Salla.
Pour donner très vite une idée du livre, le mieux est de résumer la préface de l’édition française, claire et bien écrite comme tout le livre, d’ailleurs, que Salla a rajoutée en mars 2016. Attention : calez- vous bien sur votre chaise.

« Des témoignages extraordinaires et convaincants » selon Michael Salla


Son livre repose principalement sur les témoignages de trois « dénonciateurs » qui disent avoir été directement impliqués dans des programmes spatiaux secrets, associés à une branche ultrasecrète de l’US Navy. Ils « révèlent, chacun de son côté, avoir visité des bases secrètes sur Mars, avoir voyagé dans un vaisseau spatial antigravitationnel capable d’effectuer des vols interplanétaires, et même avoir piloté un tel véhicule » ! (Préface de l’édition française, p. xiii) Ce n’est pas tout. Ils révèlent également que « des extraterrestres étaient impliqués à divers degrés dans les programmes spatiaux secrets auxquels ils étaient affectés. Enfin, chacun d’eux a fait quasiment le même récit détaillé d’une période de service d’une durée de vingt ans, suivie d’un retour dans le temps à son point de départ après un effacement de ses souvenirs » !! Qui sont ces extraordinaires dénonciateurs, apparus depuis peu sur la scène ufologique ? Ce sont, dans l’ordre chronologique :  
-          Michael Relfe, qui s’est dévoilé dans un livre paru en 2000, The Mars Records (« Les rapports de Mars »).
-          Randy Cramer, qui s’est manifesté à partir d’avril 2014, dans une série de cinq interviews télévisées, diffusées par EwoNewsTV (Salla p. 332).
-          Corey Goode, qui a témoigné peu après, en septembre 2014 sur le forum Project Avalon de Bill Ryan. Michael Salla le cite abondamment dans son livre. Mais disons tout de suite que Ryan fait aujourd’hui , les plus grandes réserves sur ces histoires, ainsi que Richard Dolan. Je vais y revenir plus loin.
Leurs récits se ressemblent beaucoup. Tous trois disent avoir été sélectionnés dès leur enfance par des agences militaires ultrasecrètes qui les ont envoyés pendant vingt ans sur la planète Mars : Michael Relfe, de 1976 à 1996 ; Randy Cramer, ainsi que Corey Goode, de 1987 à 2007. Puis ils ont été ramenés vingt ans en arrière, à leur point de départ !  Comment cet exploit prodigieux a-t-il été accompli ? Le mystère se lève un peu à la page 310 du gros livre de Salla (410 pages dans l’édition française). Michael Relfe raconte : « À la fin de ses années de service, en 2002, on utilisa une technologie de régression d’âge et de voyage dans le temps pour le renvoyer au moment de son recrutement, en 1976, afin qu’il termine son service de six ans dans la marine, ce qui faisait partie de sa vie "normale" » ! Relfe précise que cette régression d’âge fut « d’un ennui mortel ». On le garda pendant des semaines dans un état onirique semi-conscient, ce qui fut très monotone... Michael Salla avance une explication d’apparence scientifique. Il signale qu’un « gène spécifique du vieillissement a été découvert et que diverses technologies d’antivieillisement sont en développement. La recherche génétique ultrasecrète, des décennies en avance sur la littérature scientifique disponible, a réussi à manipuler ce gène du vieillissement afin de produire des effets comme la régression d’âge » (p. 310). Remarquons que Relfe donne la date de 2002 comme fin de ses vingt années de service, dans son livre paru en 2000, mais ne chipotons pas :  n’a-t-il pas été ramené vingt ans en arrière !
Relfe raconte aussi qu’on lui a « placé des blocages dans sa mémoire pour l’empêcher de se souvenir. Il se plaint de ces mauvais traitements : « On a placé des implants en moi pour bloquer mes aptitudes métaphysiques, et pour suivre ma position et mes déplacements. Ces " blocages mémoriels " ont affecté négativement ma vie familiale, mes relations, ma santé et mon travail » (Salla p. 311). Il se plaint même de ne pas avoir reçu des arriérés de salaire qu’on lui devait avec le grade de capitaine !! Finalement, il a pu retrouver la mémoire de ces vingt années de service et se libérer de tout cela « par la prière et d’autres mesures préventives », avec l’aide de sa femme Stéphanie, kinésiologue professionnelle, comme il le raconte, avec elle, dans leur livre « Les rapports de Mars » paru en 2000.
Les deux autres témoins, Randy Cramer et Corey Goode, apparus en 2014, racontent à peu près la même histoire, avec quelques variations qu’analyse Salla dans son livre, au chapitre 13. Pour lui, ces témoignages sont convergents et se renforcent donc les uns les autres ! Il ne semble pas envisager qu’ils auraient pu, au contraire, se copier les uns les autres…  
Que penser de cette histoire de « régression temporelle » ?  Michael Salla et ses témoins me semblent confondre une technique de rajeunissement biologique supposée (qui est peut-être possible ?), avec l’hypothèse radicalement différente d’un mystérieux saut dans le temps ! C’est l’idée de la célèbre machine à explorer le temps de H.G. Wells qui a inspiré tant d’auteurs de science-fiction. Mais l’affaire des voyages temporels se complique encore car il existerait une autre « technique » de voyage, celle des « portes spatio-temporelles », les « jumpgates », ou « portals » (ou « portails »), qu’ils disent avoir également empruntées pour aller sur Mars. Ils ont ainsi deux moyens de transport : de grands vaisseaux spatiaux pour les transports de masse, et des jumpgates pour déplacements rapides ! Les amateurs de science-fiction sont familiers depuis longtemps de cette idée, sur laquelle repose notamment la série Stargate SG1. Et c’est connu aussi depuis des lustres en ufologie, avec la longue histoire de l’expérience de Philadelphie, puis de Montauk et Al Bielek, dont le livre de Salla parle un peu, et que je vais rappeler plus loin.

Andrew Basiago, lui aussi téléporté sur Mars 
Mentionnons, incidemment, un autre « informateur » apparu ces dernières années, Andrew Basiago, qui dit avoir fait lui aussi des voyages sur Mars. Selon les informations accessibles sur le Net, Andrew Basiago raconte qu’il aurait participé dès son enfance, en 1968-72, à un programme secret de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), le Projet Pegasus qui utilisait des enfants dans des expériences de voyage temporel. Puis il fut approché par un agent de la CIA en 1981 et invité à visiter Mars par téléportation ! Il fut ainsi téléporté sur Mars en juillet 1981 depuis une base de la CIA à El Segundo en Californie. Lors d’un autre voyage, en août 1981, l’agent de la CIA, M. Hunt, lui fit visiter des colonies martiennes.  Basiago a raconté longuement ses aventures, notamment lors d’une émission de radio avec le groupe canadien Exopolitics, mais passons sur les détails, car nous avons à examiner d’autres révélations de plus gros calibre.  

Des milliers d’esclaves sur Mars !
 Allons maintenant droit au cœur de ces « révélations ». Restez bien assis. Nos trois "témoins", Corey Goode, Michael Relfe et Randy Kramer, révèlent qu'ils ont travaillé sur Mars dans une énorme base qui emploie des milliers d'esclaves, et coopère avec une multitude de civilisations extraterrestres !  Cela me rappelle un film de science-fiction de 1990, Total Recall, qui racontait une histoire similaire d’esclaves exploités sur Mars par un dictateur au XXIème siècle. Le héros du film, joué par Arnold Schwarzenegger, s’efforçait de les libérer, mais les « dénonciateurs »  ufologiques de Michael Salla, eux, n’ont pas essayé. Bien au contraire, ils ont collaboré pendant vingt ans à pas moins de cinq programmes spatiaux ultrasecrets, selon Corey Goode ! Les voici maintenant, rapidement résumés.



Cinq programmes spatiaux ultrasecrets
Citons de nouveau Salla : « Le principal dénonciateur interviewé, Corey Goode, a affirmé en outre que cinq programmes spatiaux étaient présentement en cours et que certains avaient la capacité d’effectuer des voyages interstellaires grâce à une technologie sophistiquée comportant des unités de propulsion temporelles. »
Eh oui, cinq programmes rivaux, plus secrets les uns que les autres, dont certains sont capables de faire des vols interstellaires ! On pense évidemment aux séries télévisées Stargate et Star Trek avec leurs voyages interstellaires, mais s’agit-il seulement de science-fiction ? Ces témoins qui n’ont peur de rien nous disent que ces séries reflètent la réalité…
L’historique de cette épopée fantastique est résumé par Michael Salla dans sa préface. Tout commence en Allemagne. Selon Corey Goode, dit-il, « le premier programme spatial fut développé au cours des années 1920 en Allemagne pré-nazie, où furent conçus et construits les premiers prototypes de soucoupes volantes. Quand les nazis ont accédé au pouvoir, ils ont fourni un financement d’État et un soutien scientifique pour l’achèvement de deux programmes spatiaux secrets, à la fin des années 30. L’un était un programme civil dirigé par des sociétés secrètes allemandes qui avaient joué un rôle significatif dans l’ascension au pouvoir d’Hitler, et l’autre était dirigé par la SS nazie, qui tenta en vain de militariser pour l’effort de guerre les technologies avancées de construction de soucoupes volantes. »
Passons vite sur le premier chapitre, dans lequel Salla spécule sur des recherches d’antigravitation qui auraient abouti aux mystérieux « triangles » vus en Belgique au début des années 90. Ah bon ! C’étaient donc des engins secrets terrestres ? On me permettra de douter que les Américains aient promené ainsi des engins ultrasecrets au-dessus des toits belges. Et si l’un d’eux était tombé en panne ?! . De toute façon, l’histoire des engins secrets selon Salla et ses « dénonciateurs » démarre bien avant.  Allons au chapitre 2 où entrent en scène les premières recherches sur les soucoupes.  
Les Allemands auraient commencé à construire des « soucoupes volantes dès avant la seconde guerre mondiale, dans des sociétés secrètes : le Vril, Thulé, le Soleil noir. La société du Vril avait été fondée en 1919 par Maria Orsic, une belle jeune femme qui « canalisait », croit-on, des extraterrestres d’Aldébaran ! (Salla, p 66) Et voilà : ce sont des ET qui ont aidé les Allemands à concevoir leurs premières soucoupes !
Citons encore Salla : « Les aéronefs de la Société du Vril n’étaient pas seulement en mesure d’atteindre une vitesse incroyable dans l’atmosphère, ils étaient parfaitement en mesure de voyager dans l’espace. Selon Corey Goode, vers la fin des années 1930, les vaisseaux spatiaux de la Société du Vril étaient suffisamment avancés pour parcourir la distance de 370 000 kilomètres séparant la Terre de la Lune, y installer les premiers astronautes et même établir une base lunaire. » ( p. 115).
Selon Salla et ses merveilleux dénonciateurs, « ils ont trouvé un ancien édifice qui, de toute évidence, avait été construit pour des êtres beaucoup plus grands d’origine inconnue ; ils l’ont cimenté et réparé suffisamment pour pouvoir le pressuriser, puis l’utiliser comme base temporaire pendant qu’ils construisaient la base souterraine qui possédait quelques structures visibles à la surface, dont l’une avait la forme d’un svastika. »  ( p. 116).
Un autre chercheur, le bulgare Vladimir Terziski, cité aussi par Salla, apporte des précisions qu’il dit avoir découvertes dans des documents nazis secrets : « Le premier atterrissage des Allemands sur la Lune a eu lieu dans la mer des Pluies, le 23 août 1942 à 11 h 26, au moyen d’une fusée Miethe » (Bel exploit, quand on pense au mal que se donnait encore Von Braun, deux ans plus tard, pour mettre au point les fusées V2 ). Terziski raconte que « Dès le premier jour après leur atterrissage sur la Lune, les Allemands ont commencé à creuser des tunnels sous la surface et, à la fin de la guerre, il y avait une petite base de recherche nazie sur la Lune. » Nous avons ainsi, sur la même page 116, deux récits un peu différents de l’installation des nazis sur la Lune. Mais ne boudons pas notre plaisir : quelle histoire époustouflante ! Et nous n’en sommes qu’au début.
On apprend à la page suivante, selon Goode, que « la Société du Vril avait pu réaliser cette étonnante réussite parce qu’elle était aidée activement par une race extraterrestre provenant du système solaire Alpha Draconis, et qui travaillait également avec une civilisation terrestre souterraine avancée. »  
Et voici le bouquet : « Durant la Deuxième Guerre mondiale, alors que l’effort de guerre d’Hitler s’effondrait inexorablement, la Société du Vril aurait continué à réaliser d’étonnants succès technologiques. Parmi ces réalisations : les atterrissages réussis sur la Lune, suivis d’un voyage interstellaire vers le système d’Aldébaran au début des années 1940. » (p. 117) Ainsi, ils auraient rendu visite aux « ET » ( en 1945, dit-il ailleurs)  qui leur avaient mis le pied à l’étrier.   Petite précision : l’étoile Aldébaran, dans la constellation du Taureau, est à 64 années-lumière du Soleil... Une petite mise en train pour voyages cosmiques. Et on me signale que c’est une « géante rouge » en fin de vie, avec d’énormes variations de luminosité !  Au fait, avec une telle avance, comment les nazis ont-ils pu perdre la guerre ? Remarquons aussi que cela fait déjà deux civilisations « ET » qui auraient aidé les nazis : ils viennent-ils d’Aldébaran et d’Alpha Draconis.  Cette étoile, me dit-on également, est une étoile double de type « géante blanche », en fin de vie et avec d’énormes variations de luminosité elle aussi. Qu’y a-t-il de crédible là-dedans ?   
Pas rassurant, en tout cas, que ces ET aient commencé par aider des nazis. Quand on pense que le programme lunaire américain a occupé jusqu’à 400 000 personnes dans les années 60 pour faire un premier saut de puce sur la Lune en 1969 : selon nos « dénonciateurs », les nazis y avaient déjà installé une base en 1942 !!

La « flotte noire » (chapitre 4)

Glissons vite sur le chapitre 3 qui évoque des accords secrets entre nazis et fascistes italiens, ainsi que sur les premières soucoupes nazies construites dans une grande base installée à la fin de la guerre sous les glaces de l’Antartique (dans des grottes que leur avaient indiqué des extraterrestres !) et venons-en au premier grand programme américain ultrasecret, de la « flotte noire », ainsi nommé à cause de ses origines nazies, dévoilé au chapitre 4. Que fait cette flotte noire ?
 « Elle œuvre presque entièrement en dehors du système solaire, elle est très militaire (offensivement), extrêmement plus secrète que les autres, et elle comporte de grandes flottes (des vaisseaux porteurs semblables à ceux de La Guerre des étoiles). Elle opère de concert avec l’Alliance draconienne et l’on croit qu’elle combat à ses côtés dans d’autres systèmes. » (p. 138) Cette histoire ressemble de plus en plus à la SF américaine…


Le programme Solar Warden  (chapitre 5)

Le premier programme spatial proprement américain, appelé « Solar Warden » (« gardien solaire »), aurait été mis en chantier dès la fin de la guerre. Le livre de Salla donne quelques aperçus sur les percées scientifiques vertigineuses réalisées alors, en faisant de la « rétro-ingéniérie » des soucoupes volantes nazies et extraterrestres capturées, avec l’aide des scientifiques amenés aux Etats-Unis lors de l’opération Paperclip. Ah bon ! Ces gens étaient donc beaucoup plus avancés que Von Braun et ses petites fusées V2, également amené aux Etats-Unis avec Paperclip ! Ce n’était qu’un « plan B », en quelque sorte ? Ou une « couverture » ? Cette histoire secrète s’enfonce, et ce n’est pas fini.
Parmi d’autres « informateurs » cités, un certain Kewper est connu depuis pas mal d’années. Il a fait des révélations, notamment, à Linda Howe en 1998, qui sont citées par Salla.  Selon lui, la construction de S-4 (près de Groom Lake) dans la Zone 51 au milieu des années 50 a entraîné le transfert de plusieurs soucoupes volantes nazies et extraterrestres depuis la base de Wright-Patterson, dans l’Ohio.  Selon Kewper, bien informé, Elles utilisaient plusieurs systèmes de propulsion : antimagnétique et antigravitationnel pour deux de ces vaisseaux extraterrestres. L’ennui, avec un personnage comme Kewper (Stein de son vrai nom), c’est que plusieurs de ses « révélations » sont pour le moins fragiles. D’abord sur la Zone 51. C’est seulement en 1955 que l’on a installé les premiers baraquements à Groom Lake, un endroit perdu dans le désert du Nevada, pour les essais des avions U2. C’était plus sûr que la grande base de Edwards en Californie, trop fréquentée. Par contre, On a du mal à visualiser le transfert d’une série de soucoupes nazies et ET dans ce trou perdu, à la base annexe de S4. Celle-ci, sauf erreur, a été installée plus tard… Kewper raconte aussi que la CIA avait fait là une réunion de ses agents de  l’étranger. Or à l’époque, on faisait encore des essais nucléaires dans l’atmosphère non loin de là, sur la zone 5 de « Frenchman Flat », et les gens de Groom Lake étaient alors prévenus de rester dans leurs baraquements ! Tout cela est raconté dans deux livres parus en 1997 : Travels in Dreamland de Phil Patton (voir page 65), et Area 51. The Dreamland Chronicles  de David Darlington. Comment croire que la CIA aurait choisi un lieu aussi « inconfortable » pour réunir ses agents ? Pour leur montrer les soucoupes ??  Autre exemple : en réponse à une question de Linda Howe dans son entretien de 1998, sur les cadavres de Roswell, il lui a précisé qu’ils avaient été autopsiés sur la base et dans une petite clinique de la ville en 1947. Et ils avaient bien six doigts comme dans le film suspect de 1995 ! ( UFO Magazine américain, août-septembre 1998) Ce récit de Kewper ne correspond pas du tout aux témoignages de l’époque, et il y a donc de fortes raisons de soupçonner qu’il a fait de la désinformation « amplifiante », dont a été ainsi victime Linda Howe…  Je renvoie à ce sujet à mon dernier livre, Roswell. La vérité (Presses du Châtelet 2017).   
On apprend plus loin que de nouvelles technologies de propulsion ont été développées, sur un vaisseau appelé Andromède, à « énergie libre tachyonique », dérivé des vaisseaux nazis Haunebu.  Selon d’autres auteurs que cite Salla, Rob Arndt et Vladimir Terziski, les vaisseaux Andromède étaient de « gros cigares volants » dont la construction avait commencé en 1943 en Allemagne dans des vieux hangars à dirigeables. Ils faisaient 139 mètres de longueur, 30 mètres de diamètre, et avaient un équipage de 130 personnes » ! Ils avaient déjà la capacité de vol interstellaire, et avaient volé jusqu’à l’étoile Aldébaran à 64 années-lumière de notre Soleil (Salla, pp. 154 et suivantes).  
On songe ici à cette remarque de Goebbels, le grand maître de la propagande nazie, qui avait dit à peu près : « plus c’est gros mieux ça passe ! » Justement, il y a plus gros. Vient ensuite le modèle Sommerfeld, équipé selon Corey Goode d’un système encore plus avancé de propulsion par « unités temporelles ». Il s’agit, explique-t-il, d’«unités de saut » qui permettent de « franchir l’espace-temps de façon non habituelle ». Goode révèle encore qu’il a été affecté à un tel vaisseau pendant un peu plus de six ans (Salla pp. 159, 160). Il précise qu’il y avait, au début de son service en 1987, « plus de huit vaisseaux porteurs en forme de cigares, dont certains mesuraient environ un kilomètre et demi de longueur » (p. 169).  Mince, alors ! Les pauvres astronautes de la NASA étaient complètement dépassés ! On continue ?
Michael Salla cite un autre informateur, Henri Deacon (de son vrai nom Arthur Neumann), interviewé en 2007 par l’équipe du « Projet Camelot », Kerry Cassidy et Bill Ryan (précisons tout de suite que Ryan a fait les plus grandes réserves sur tout cela en 2017, dans deux entretiens avec Richard Dolan, visibles sur YouTube). Ce Deacon a apporté des précisions sur Solar Warden et des bases secrètes sur Mars : « Il existe deux moyens de transport : les portails pour le personnel et les petits articles, et les vaisseaux spatiaux pour les grosses cargaisons ». C’est très bien. En 2009, Deacon a pris aussi la parole à un congrès du groupe canadien « Exopolitique », tenu à Barcelone. Autre problème avec ce Deacon :  Il a fait aussi des révélations sur le crash de Roswell. Selon lui, les « aliens » de Roswell étaient en fait des hommes venus du futur pour « rectifier » notre avenir, et démêler les fils d’un imbroglio chronologique compliqué.  Des « révélations » sidérantes qui tombaient bien pour aggraver encore plus la polémique sur Roswell (voir mon livre de 2010, Ovnis. Vers la fin du secret ? pages 328 à 331). A ce propos, le thème des voyages dans le temps a déjà une certaine ancienneté, comme je vais le rappeler plus loin, avec le dossier de Montauk et Al Bielek, une saga rocambolesque dont on parlait depuis les années cinquante. Osons le dire : tout cela sent fort l’imposture, ou pire, la désinformation amplifiante… 

Le Conglomérat industriel interplanétaire, et Majestic 12 (chapitre 6)

Le chapitre 6 du livre de Michael Salla ouvre une nouvelle page de révélations sensationnelles sur les programmes secrets, avec pour titre « Le Conglomérat industriel interplanétaire et le groupe Majestic 12. » Salla cite pour commencer des propos tenus par Ben Rich, chef « de la légendaire division des programmes de développement avancés de Lockheed », qui ont semblé étayer ces révélations. Il est exact que, en 1993, Ben Rich a lâché une petite bombe : « Nous possédons maintenant la technologie nécessaire pour ramener E.T. chez lui. » Salla en conclut aussitôt que, « au cours des années 1980, Lockheed Martin avait donc réussi à développer un vaisseau spatial secret pouvant voler parmi les étoiles » (p. 180). Je pense personnellement que l’on ferait bien de prendre une déclaration aussi époustouflante avec de longues pincettes car, si c’était vrai, ce serait une avancée extraordinaire, non seulement dans le domaine du vol spatial, mais aussi, sans doute, en physique fondamentale.  Remarquons aussi que nous étions alors en pleine vague de révélations sensationnelles, notamment sur Roswell et sur le groupe « Majestic 12 », avec déjà le premier « Briefing document » pour le Président, document controversé divulgué par Bill Moore en 1987. Or Ben Rich travaillait au cœur du puissant « complexe militaro-industriel » américain, obsédé du secret, notamment sur l’affaire de Roswell, que le Pentagone a combattue férocement. Dans ce contexte, on ne peut écarter, à mon avis, une manœuvre de « désinformation amplifiante », comme d’ailleurs les pseudo-révélations de Bielek, Kewper, Deacon, et autres, qui n’ont cessé d’agiter l’ufologie. Ben Rich prenait d’ailleurs habilement ses distances en ajoutant que « ces technologies sont verrouillées dans des projets clandestins et il faudrait un décret divin pour les en sortir au bénéfice de l’humanité. » (p. 181) Cela ne manque pas de sel de la part d’un haut responsable de projets très secrets ! Je ne crois pas qu’il avait « gaffé ». Je crois plutôt qu’il était « en service commandé ».
 Il faut mentionner ici une autre « bombe », lâchée cette fois par Donald Rumsfeld, le ministre de la Défense de George  W. Bush, lors d’une conférence de presse le 16 juillet 2001. Il a avoué, avec un petit sourire, que de 1998 à 2001, soit en quatre ans, son ministère avait perdu la trace de 2 600 milliards ( 2.6 trillions) de Dollars, soit l’équivalent de huit fois le budget annuel du Pentagone, de 310 milliards en 2001 ! On ne comprend pas bien comment le Pentagone a pu perdre la trace de huit fois son budget annuel en seulement quatre ans, mais ne chipotons pas sur cette bizarrerie. J’ai vu la vidéo de cette conférence de Rumsfeld et, cette fois, il y a un vrai mystère. Ces montants extravagants ont été cités notamment par l’historien de l’ufologie Richard Dolan en 2007 pour étayer son hypothèse d’une sorte de « rupture » de civilisation ! (MUFON Symposium Proceedings 2007). C’était une thèse explosive, mais nous allons voir que Dolan se montre aujourd’hui plus prudent. 
Il faut ici citer un autre informateur qui a fait beaucoup, parler de lui ces dernières années, et pas seulement dans le petit monde ufologique. L’Anglais Gary McKinnon a jeté lui aussi un gros pavé dans la mare en révélant qu’il avait réussi à pénétrer dans les ordinateurs militaires américains. Il dit avoir vu des documents étonnants, tels qu’une liste de « non terrestrial officers », un tableau de « transferts entre flottes », et une photo d’un vaste vaisseau spatial en orbite ! Alors, se dit-on, et si tout cela était vrai ?? Malheureusement, McKinnon et les autres informateurs n’ont pu fournir aucune preuve de ce qu’ils avancent, comme le reconnait Salla lui-même au début de son livre. Qu’a-t-il vu vraiment, ou que lui a-t-on laissé voir ? Encore un petit piège de désinformation amplifiante ?  Pour les preuves, il va falloir attendre.  C’est mince, tout de même, pour échafauder une conspiration interstellaire hallucinante, auprès de laquelle les complotistes habituels, si j’ose dire, sont comme des enfants.
Poursuivons quand même et revenons à ce mystérieux « Conglomérat » Michael Salla cite une fois de plus Corey Goode qui, décidément, en sait long. Il s’agit de « l’émergence d’un programme spatial indépendant dirigé par des compagnies, appelé « Conglomérat Industriel Interplanétaire (CII). (En anglais : Interplanetary Corporate ConglomerateICC). Voici ce qu’en dit Goode, selon Salla :
Il « visait à développer et produire des technologies pour le commerce avec des groupes, terrestres et extraterrestres, dans un système de troc ; rien n’était exclu de ce qu’ils consentaient à échanger. Très puissant, très secret, et toujours avec les plus récentes technologies et les derniers "jouets" à leur disposition. » (p 182).
Cela ressemble à la série Stargate, avec sa sécession d’officiers félons. Abrégeons cette histoire. Toujours selon Goode, on trouve dans ce « conglomérat » d’anciens éléments nazis, la Cabbale et les Illuminati. Rien que du beau monde.  Et que vient faire le groupe MJ-12 là-dedans ? Il est au cœur de l’histoire et tire les ficelles ! On apprend que ce Conglomérat est arrivé à contrôler complètement le gouvernement et « la plus grande partie de la communauté du renseignement » (p. 190). Et ce n’est pas fini, l’histoire continue.

Le programme  spatial de la Ligue galactique (chapitre 7)

Salla ouvre ce nouveau chapitre en citant un commentaire que l’on aurait trouvé dans le journal du président Ronald Reagan à la date du 11 juin 1985 : il aurait été informé d’un programme spatial secret pouvant placer 300 astronautes dans l’espace ! Or la navette spatiale américaine, qui avait fait son premier vol le 12 avril 1981, pouvait transporter en orbite seulement sept astronautes, et c’était un gros progrès. Peut-on imaginer, à la NASA ou au Pentagone, à la même époque, l’embauche, la formation et l’envoi dans l’espace, en grand secret, de centaines d’astronautes ?? Et en opérant dans l’Antarctique, peut-être ??  Pour aller dans l’espace, il faut bien décoller quelque part. A moins d’y aller par une « porte des étoiles » du genre Stargate ?! C’est justement l’une des hypothèses qui circulent depuis l’histoire de Montauk que je vais rappeler plus loin.  Rappelons aussi que, le 28 janvier 1986, la navette Challenger s’était désintégrée peu après son décollage, et le programme spatial avait été immobilisé pour deux ans. Reagan avait alors chargé Boeing et Lockheed Martin de relancer le programme « classique » de fusées Delta et Atlas. Cette histoire de 300 astronautes semble sortir d’un monde parallèle.
Selon Corey Goode, nous dit Salla, ce commentaire de Reagan « coïncidait avec la décision des Nations unies de créer leur propre programme spatial secret.»  Salla précise que « Goode n’a présenté aucun document pour étayer son affirmation qu’une entente avait été conclue en 1987 pour la création d’un programme spatial secret des Nations unies » (p.  202). Cependant, Salla continue : il était devenu évident qu’un quatrième programme spatial devait être créé (vu le secret excessif des trois premiers !), et ce fut le « programme spatial de la Ligue galactique globale des nations ». Selon Corey Goode, « ce groupe était basé presque entièrement en dehors du système solaire », et il était organisé pour que tous les pays puissent y participer, c’est-à-dire tous les plus grands états membres des nations unies qui « auraient apporté une importante contribution scientifique, politique, financière, ou en ressources humaines à ce quatrième programme spatial. » (p. 206). Peut-on croire à une telle histoire, impliquant les plus grands états de la planète ? Non, pas une seconde ! Et ce n’est pas fini, mais arrivés à ce niveau d’élucubrations, nous pouvons abréger la suite.

Les programmes d’accès spécial solitaires, la Cabbale, les Illuminati, et les technologies spéciales avancées (chapitre 8)

Aux chapitres 8 et suivants, le lecteur risque de perdre le fil car Salla et Goode évoquent encore d’autres programmes, regroupés dans « l’Alliance des Programmes spatiaux secrets » (les « PSS »), formée autour du programme Solar Warden, avec des transfuges d’autres programmes secrets, et dirigée par un « Conseil de l’Alliance des PSS ». Cette alliance, précise Goode, repose sur l’élite militaro-industrielle des Etats-Unis et de plusieurs autres pays qui appuient ses objectifs, dont les « BRICS » qui tentent de se libérer du « système babylonien de magie monétaire » (sic) ! On ne doit pas confondre cette Alliance terrestre « avec la Cabale et les Illuminati, qui jouent un rôle clé dans les programmes du CII et de la Flotte noire ainsi que dans les PAS solitaires impliquées dans l’organisation d’événements sous fausse bannière » (p. 274) C’est limpide, n’est-ce pas ? 

L’Alliance des êtres des sphères et les Aviens bleus (chapitre 11)

 Le chapitre 11 commence par un tableau qui présente pas moins « de 19 groupes coopérant avec le complexe militaro-industriel extraterrestre ».  Disons plutôt 19 groupes ET coopérant avec le complexe militaro-industriel … Salla ratisse large : on y trouve même les  Ummites, arrivés dans une sorte de boîte à sardines sur la montagne de La Javie ! C’est beaucoup, mais on apprend plus loin qu’il y a une fédération de 40 à 60  groupes ET d’apparence humaine, puis qu’il y a des échanges avec près de 900 civilisations extraterrestres « tout en commerçant avec un plus grand nombre encore » ! (P. 345).  C’est le monde de Star trek ! 
Accélérons. Nous arrivons maintenant au sommet de ce fantastique ballet cosmique, avec l’entrée en scène de l’«Alliance des êtres des sphères ». Ce sont les « Aviens bleus », émanant de civilisations de haut niveau. Ils sont venus mettre de l’ordre dans notre amas stellaire local, et ils veulent maîtriser les changements énergétiques qui y surviennent. « Ils ont utilisé les milliers de sphères invisibles, uniformément disséminées dans notre système solaire et dans les systèmes voisins (reliés électriquement dans la "Toile cosmique" et dans le système de portails naturels), pour amortir et disperser les tsunamis énergétiques qui changent l’état vibratoire de l’espace-temps, de l’énergie et de la matière afin d’élever son "spectre de densité". » (p. 276)  Avez-vous compris ? Pas moi. Corey Goode nous révèle alors, en toute modestie, qu’il a été nommé délégué de l’Alliance des êtres des sphères afin d’agir comme intermédiaire (p. 278).   Ah bon ! Nous sommes rassurés. Heureusement, car il y a de gros problèmes. Non seulement des rivalités entre programmes secrets, mais aussi avec des extraterrestres de la Fédération draconienne, avec laquelle coopère la Flotte noire ! Ce sont les « méchants » de l’histoire.  Un autre insider, Alex Collier, cité par Goode, connaît bien ces Draconiens.  Selon lui, la caste dirigeante, la « lignée royale les Dracos blancs », mesure plus de quatre mètres et ressemble à des dragons.
Il faut encore mentionner, comme annoncé plus haut, une «Superfédération » de 40 à 60 groupes d’extraterrestres d’apparence humaine. Ne craignons pas trop ces êtres, car ils sont tous piégés « derrière une clôture fréquentielle créée par l’Alliance des sphères. » (p. 282). Ah bon ! Les Aviens sont là aussi pour réprimer les agissements coupables de la « Cabale/CII/ Flotte noire », et faire aboutir un processus de divulgation complète de leurs méfaits. Et quels méfaits ! Ils ont déporté des milliers d’esclaves sur Mars, qui fabriquent des produits vendus à près d’un millier ce civilisations extraterrestres. Goode révèle plus loin qu’il « existe un trafic galactique d’esclaves par lequel des millions d’humains sont capturés et emmenés dans de lointaines colonies établies sur d’autres planètes, où ils sont échangés ou maltraités » ! (p. 354).
Heureusement, il y a aussi des forces du bien comme les Aviens bleus   et des êtres « canalisés » comme « Râ » qui nous enseignent la « Loi de l’Un », dont le concept clé est « le service à autrui », menant, espère Corey Goode, à « une rapide élévation de conscience de l’humanité ». Rassurez-vous, braves gens, tout cela va bien finir, avec l’avènement d’une « civilisation Star Trek » !

Encore d’autres « révélations »
Au chapitre 12, Michael Salla revient sur la Lune, Presque modestement après tout ce qui précède.  Il répète que les Allemands – la société du Vril et la SS nazie -  avaient installé une première base sur la Lune à partir de 1942.  Selon Vladimir Terziski, ils utilisaient déjà le gros appareil Andromède à capacité interstellaire grâce à une « unité de propulsion temporelle tachyonique », ou des modèles plus petits, du type Haunebu I et II. Et après la guerre, les Américains y sont allés à leur tour, associés avec les Russes ! Reprenons la citation sidérante de Terziski par Salla (p. 298) :
« Quand les Russes et les Américains ont atterri conjointement sur la Lune en secret au début des années cinquante avec leurs propres soucoupes, ils y ont passé leur première nuit comme invités de la … base nazie souterraine. Au cours des années soixante, une grande base américano-soviétique avait été construite sur la Lune, dont la rumeur veut qu’elle comporte maintenant une population de 40 000 personnes. »
Commentaire de Salla ; « Ces incroyables affirmations de Terziski recoupent celles de Corey Goode selon lesquelles la Société du Vril et l’Allemagne nazie avaient construit une grande base lunaire en forme de svastika avant que les Américains et les Soviétiques arrivent sur la Lune.»
Mon commentaire : Pauvres astronautes américains d’Apollo 11, arrivés sur la Lune en 1969. ! Et en plus, leur vol est mis en doute par une foule de sceptiques … Je me demande maintenant si tout cela n’est pas arrivé dans un univers parallèle, comme dans la série Sliders, où les héros explorent d’autres mondes en passant par un petite stargate artisanale.  Dans le premier épisode, les Allemands ont gagné la guerre et envahi les Etats-Unis !


Un nouveau témoin : William Tompkins, dans l’édition française
Dans une postface de l’édition française, rajoutée en mars 2016, Michael Salla présente encore un autre témoin apparu récemment, William Tompkins, alors âgé de 92 ans, qui semble corroborer, selon lui, toutes ces révélations sensationnelles de Corey Goode et autres. Résumons ce témoignage. Pendant la seconde guerre mondiale, Tompkins, alors adolescent, était passionné de navires militaires qu’il voyait dans le port de San Diego, et il en faisait des modèles réduits remarquables. Il avait alors été embauché dans un programme d’espionnage et avait vu des rapports secrets d’espions « selon lesquels les nazis construisaient des prototypes de véhicules aérospatiaux dont certains utilisaient les principes de l’antigravitation et pouvaient effectuer des vols interplanétaires. » (p. 391). Ces informations avaient été transmises à des compagnies américaines « pour concevoir et construire divers véhicules antigravitationnels, dont deux vaisseaux porteurs mesurant deux kilomètres de longueur » ! E n 1939, raconte encore Tompkins, les Reptiliens ont fourni à la SS l’emplacement de trois grandes cavernes en Antarctique, où ils ont déménagé en 1942. En 1945, ils ont fait un premier vol vers la planète Mars, avec un équipage de trente astronautes dont trois Japonais, mais leur vaisseau s’est écrasé à l’atterrissage !  On ne précise pas s’ils se sont écrasés sur Mars ou à leur retour. Tompkins dit avoir réalisé, au début des années 60, les premiers dessins de « porteurs spatiaux » , dont la construction a commencé au début des années 70, et qui ont été déployés en 1984 sous l’égide du programme Solar Warden, que nous connaissons déjà ! « Finalement, huit groupes de combat de porteurs spatiaux furent construits  par l’US Navy au cours des années 1980-1990, selon Tompkins » (p. 398).  Cela peut mener loin, de fabriquer des petits modèles réduits !

Quelques pistes sur la genèse de cette fresque dantesque

D’où viennent toutes ces histoires de voyages « spatio-temporels » ? J’ai déjà évoqué quelques sources à partir desquelles a pu se bâtir cette fresque cosmique sidérante.  Voici encore quelques éléments pour essayer de comprendre comment on en est arrivé là. Rappelons notamment, mais brièvement car on en a écrit des volumes, la saga étonnante de l’expérience de Philadelphie et de Montauk qui est l’une des racines de ces spéculations.

Montauk, Al Bielek, et les voyages temporels.

Vers le milieu des années 50 a émergé une histoire fantastique, surnommée « l’expérience de Philadelphie ». Selon la légende, la Marine américaine aurait procédé en 1942 à des expériences d’occultation sur le destroyer USS Eldridge, dans le port de Philadelphie, en installant à son bord de puissants équipements électromagnétiques. Le navire aurait effectivement disparu puis serait réapparu peu après, dans le port de Norfolk : un déplacement « spatio-temporel » ! Cela était révélé par des lettres d’un certain Carl Allen, alias Carlos Allende, qui ont été commentées par plusieurs auteurs, dont Morris Jessup et Ivan Sanderson. L’histoire a été populariée dans un livre de l’auteur à succès Charles Berlitz, The Philadelphia Experiment et dans un film de même titre.  Elle a été un peu oubliée, puis relancée par de nouveaux auteurs à sensation, dont Preston Nichols et Peter Moon, avec plusieurs livres dont le premier, The Montauk Project, Experiments in Time, a été publié en 1992 (Sky Books, New York). Pour faire très court, ils ont « révélé » que ces expériences avaient été reprises dans un laboratoire, très secret évidemment, mais situé bizarrement au beau milieu du parc public de Montauk, à la pointe nord-est de Long Island !
Un autre ami de cette fine équipe apparaît dans les années 80, Alfred (Al) Bielek, qui va connaître un certain succès comme conférencier en racontant des révélations stupéfiantes, sur des voyages spatio-temporels, qui ont pu inspirer la nouvelle vague de Corey Goode et cie. Tenez-vous bien. Bielek a raconté que lui et son frère Duncan Cameron, nés dans les années 1910, avaient fait de très bonnes études, jusqu’à un doctorat de physique juste avant la guerre. Engagés dans la Marine, ils avaient participé à l’expérience de Philadelphie, alias « Project Rainbow ». Duncan avait disparu à la suite d’un second test qui avait été un désastre. Attention à la suite : Al Bielek avait été affecté à la base de Montauk, et déplacé dans le temps en 1983. Puis il avait subi un « super lavage de cerveau », avait été régressé en 1927 à l’âge d’un an, et placé dans une famille d’accueil, les Bielek ! Ensuite, il a refait carrière dans la Marine, puis est devenu ingénieur électricien et a pris sa retraite en1988. La mémoire lui est revenue et il s’est souvenu des années passées sur le projet Montauk, alias Projet Phoenix.
Abrégeons. Ce Projet- Montauk consistait à « générer des tunnels de temps », permettant de voyager dans le temps et l’espace.  Selon Bielek, cela a été possible avec l’aide de groupes extraterrestres, principalement le groupe Orion, auquel étaient mêlés les reptiliens, un sous-groupe appelé les Leverons, et un groupe technique de Sirius A. Il y avait aussi, dit Bielek dans une longue interview publiée en 1992 dans magazine « Connecting Links », « beaucoup de petit Gris qui étaient dans nos pattes » et enfin le groupe d’Antarès, « des gens très gais, joviaux, très humains » ! On apprend que cette équipe de Montauk avait voyagé sur la planète Mars pour « fournir un soutien aux colonies martiennes », qui existaient depuis le début des années 70. En fait, précise Bielek, les Allemands étaient déjà   sur Mars en 1947, et une expédition mixte, russe et américaine, y était allée en 1962, tout cela étant révélé en 1977 dans le film « Alternative 3 » !  Hélas, raconte encore Bielek, le projet Montauk a été saboté de l’intérieur en 1983, mais il aurait été ensuite « réactivé ». Les belles histoires, comme les grandes sagas de cinéma, n’ont pas de fin, et tout cela continue à circuler sur Internet.

Quelques autres sources
Au chapitre 9 de son livre, Michael Salla raconte l’histoire d’un inventeur autodidacte, Otis Carr, qui aurait réussi, en s’inspirant du génial Nikola Tesla qu’il avait connu dans un hôtel new yorkais, à inventer un appareil de téléportation pouvant se déplacer dans l’espace-temps. Il aurait réussi, avec son équipe, à développer un programme spatial civil, mais cette réalisation fut « brutalement supprimée par une série d’actions secrètes, très probablement menées par la CIA et par le groupe MJ-12 » (p 243).
Il y a, heureusement, de vrais scientifiques dans l’ufologie, tels que le physicien américain Bruce Maccabee.  J’ai eu l’occasion de lui demander ce qu’il pensait d’Otis Carr : un imposteur (a conman), m ‘a-t- il répondu, avec des arguments de physique de base sur les notions de masse et d’inertie qu’il ne maitrisait pas. Cela m’échappe un peu, je l’avoue, mais je crois bien qu’il a raison !

David Wilcock et les révélations de « Daniel »
Un autre auteur connu, David Wicock, a raconté lui aussi des révélations d’insiders  - témoins de l'intérieur, non traduit). Je ne l’ai lu que partiellement et je n’en donne donc ici qu’un petit aperçu car je n’en peux plus !
Au chapitre Chapitre 17 « The  "Big Picture" Is Extremely Cosmic »,David Wilcock introduit son premier insider important, qu’il a rencontré en 2001, à la suite des témoins du « Disclosure Project » du Dr Greer. « Daniel » est un pseudonyme qu’il lui a donné d’après le personnage de la série StargateSG-1. « Daniel » a d’abord raconté qu’il avait travaillé sur le projet Phoenix III de 1981 à 1983, c’est-à-dire sur le projet Montauk, révélé par Preston Nichols et Peter Moon dans leur livre de 1992 The Montauk Project. Experiments in Time. Il explique que ces voyages spatio-temporels ont pu être expérimentés à Montauk au moyen d’un fauteuil récupéré dans une soucoupe accidentée, branché à une puissante source d’énergie. « Il s’est avéré que ce siège amplifiait la conscience de la personne qui y était assise, et lui donnait une pleine capacité de méditation. Il devenait alors possible de se transporter dans d’autres lieux et d’établir de multiples liaisons (pp. 305 et suivantes). Daniel lui a aussi révélé que le réseau de la série Stargate SG-1 reflétait bien cette réalité ! On note là aussi à quel point toutes ces « révélations » semblent proches de la science-fiction.  
David Wilcock cite encore d’autres insiders, tels que Pete Peterson qui en sait long sur un vaste réseau de 250 bases souterraines (terrestres) pouvant héberger chacune 65 000 personnes (p. 328). Un autre informateur, Jacob, révèle qu’il y avait autrefois une « super-Terre » qui a explosé il y a 500 000 ans et qui hébergeait une ancienne race de haut niveau, etc. C’était une grosse planète, explique Wilcock, et c’est pourquoi les êtres qui l’habitaient étaient de grande taille. Là, c’est raté car, plus une planète est grosse, expliquent les exobiologistes, plus la pesanteur y est forte et plus les habitants éventuels doivent être petits pour lui résister !

Petit rappel : Phil Schneider, David Icke  et cie.

Voici encore un petit rappel de quelques autres « révélations » fracassantes qui ont commencé à circuler dans les années 80-90. Je n’ai qu’à citer ici mon livre de 2010 Ovnis. Vers la fin du secret.
Sur Jim Keith, et Phil Schneider, page 320 de ce livre :  « Du côté des théories des aliens menaçants, nous connaissons déjà les affirmations péremptoires de John Lear et Bill Cooper, dénonçant “l’horrible vérité” d’un gouvernement secret ayant passé un pacte inavouable avec les “Gris”. A partir de là s’est développée une vision très noire d’une “cabale” voulant asservir l’humanité, dans laquelle tremperaient l’ONU, la commission trilatérale, le groupe “Bilderberg”, les Illuminati,  et que sais-je encore. L’un des auteurs les plus prolifiques dans cette veine était Jim Keith, qui a publié plusieurs petits livres fracassants, certains en collaboration sous le nom collectif de “Commander X”, une équipe organisée par Tim Beckley. Pour donner un exemple, selon Phil Schneider, l’un des auteurs qui ont nourri ces théories dans les années 80-90, des centaines de bases souterraines auraient été construites aux Etats-Unis, reliées entre elles par un réseau de trains à grande vitesse à lévitation magnétique, et il y aurait même des bases secrètes sur la Lune et sur Mars (nous y voilà). Le gouvernement américain aurait une armada de 64 000 hélicoptères, qui vont servir à des troupes d’élite pour établir bientôt une dictature de fer : le “Nouvel Ordre Mondial”. Cela dit, il semble bien que Phil Schneider soit mort dans des circonstances étranges qui font craindre un suicide “organisé”.
Sur David Icke et les reptiliens, pages 324 et 325 de mon livre :
« Dans ce vaste tableau conspirationniste figurent en bonne place les thèses de David Icke, un journaliste sportif britannique devenu dans les années 90 un auteur au succès phénoménal avec des livres faisant des révélations fracassantes, comme il se doit. Le premier de la série s’intitule le grand secret. Le livre qui transformera le monde. En fait, Icke a s’est inspiré de pas mal d’idées qui circulaient déjà, par exemple celles de Barbara Marciniak, et en a fait une vaste synthèse, non sans habileté. Selon lui, l’humanité est dominée depuis des millénaires par une race extraterrestre de “reptiliens” qui proviennent d’une planète “Typhon” tournant autour de l’étoile “Alpha Draconis”, d’où le nom de “Draconiens” qu’on leur donne aussi (et voilà encore). Les noms changent, mais on connaissait déjà un peu cette histoire. David Icke est un homme souriant, d’allure sympathique, mais qui raconte une histoire terrifiante. Encore un complot, donc, pour mettre l’humanité en esclavage. Depuis l’Antiquité, tous les dirigeants de la planète sont sous la coupe de ces reptiliens, ou pire, ont du sang reptilien dans les veines ! C’est toute l’histoire, notamment religieuse et ésotérique, qui défile de nouveau, mise à la sauce reptilienne. Mais cela ne suffit pas : nous sommes menacés d’invasion, prévue en 2003-2004. Encore une prophétie ratée ! Pourquoi une invasion, au fait, alors qu’ils sont là, selon Icke, et tirent les ficelles depuis des milliers d’années ? »
Ce petit rappel de spéculations déjà très répandues dans les années 2000 nous montre bien que la nouvelle vague de « révélations » sensationnelles, rassemblées par Michael Salla et autres, n’est pas née de la dernière pluie. Elle a poussé sur un terreau déjà riche, depuis des années. Remarquons cependant un changement de point de vue. Dans la nouvelle vague de spéculations d’aujourd’hui, l’humanité semble reprendre plus ou moins son destin en main !

La pression commence à monter dans l’ufologie

Pour finir, il faut souligner que la plupart des chercheurs sérieux gardent leurs distances et se méfient de ces histoires qui sentent souvent la désinformation et font beaucoup de tort à l’ufologie. Ainsi, il y a sur YouTube deux longs entretiens entre Richard Dolan et Bill Ryan qui prennent tous les deux leurs distances vis-à-vis de ces "révélations" époustouflantes, après en avoir été plus ou moins des promoteurs. Dolan a changé de cap à la suite du livre de Michael Salla, et d'un panel qui a eu lieu au congrès du MUFON de juillet 2017, où il s'est retrouvé confronté à quatre "témoins" de la nouvelle cuvée  - Corey Goode, Randy Cramer, Andrew Basiago, et William Tompkins -   et les a clairement mis en doute. Richard Dolan et tous les ufologues sérieux sont consternés par cette évolution récente du MUFON, et commencent à le dire ouvertement. De même, Bill Ryan, qui faisait équipe avec Kerry Cassidy au "Project Camelot", s’est séparé d’elle, et il fait fortement marche arrière à présent, après avoir contribué à répandre ces folles histoires ! Restons donc prudents. 

     ____________________________