Roswell, et le livre de Nick Redfern: nouvelle explication, ou nouvelle désinformation?
par Gildas Bourdais, octobre 2005
Depuis juin 2005, il y a maintenant deux théories principales en compétition qui prétendent offrir une explication de l'incident de Roswell en excluant l'accident d'un ovni: - la théorie du train de ballons "Mogul", promue par l'US Air Force et quelques auteurs depuis 1994, et largement acceptée dans les grands médias; - une nouvelle théorie, due à l'ufologue britannique Nick Redfern, avec son livre Body Snatchers in the Desert. The Horrible Truth at the Heart of the Roswell Story (1). En un mot, quelques informateurs confidentiels (whistle-blowers) lui ont révélé que, derrière la "légende" du crash d'un ovni à Roswell, se cache une vraie histoire d'expériences faites sur des prisonniers japonais handicapés, si horribles qu'elles devaient rester cachées à tout prix. Le titre curieux de ce livre sera expliqué plus loin.
Cette nouvelle histoire, aussi étrange qu'elle paraisse, demande un examen attentif, étant donné la notoriété de l'auteur, qui a écrit plusieurs bons livres sur les ovnis, dont l'un a pour sujet les accidents d'ovnis, publié en 1999: Cosmic Crashes. The incredible story of the UFOs that fell to Earth (2). Il est aussi l'auteur de beaucoup d'articles et de conférences.
Une remarque préliminaire est que les deux théories ne peuvent pas être vraies toutes les deux. Au moins l'une des deux doit être fausse! Il n'est pas surprenant que l'un des principaux promoteurs de l'explication "Mogul", Karl Pflock, ait déjà exprimé fortement son désaccord, avec sa verve habituelle, dans une lettre ouverte intitulée "Attaque des mutants mongoloïdes!". Je vais soutenir ici que les deux théories sont fausses et que, par conséquent, l'hypothèse d'un crash d'ovni, près de Roswell en 1947, tient toujours.
Nick Redfern: Body Snatchers in the Desert
Une étrange histoire racontée par des informateurs anonymes
Voici le résumé de l'histoire de Roswell selon Nick Redfern, légèrement abrégée, donnée par l'auteur lui-même en conclusion de son livre Body Snatchers in the Desert (pages 207 et 208):
"En mai 1947, des essais en vol d'un avion expérimental, issu des recherches révolutionnaires des frères Horten en Allemagne, eurent lieu à White Sands, Nouveau-Mexique." En bref, cela faisait partie d'un plus vaste projet, débuté en 1946, ayant pour objectif la construction d'un avion à propulsion nucléaire.
"A bord de ce véhicule se trouvaient des personnes physiquement handicapées qui avaient été trouvées dans les restes des laboratoires de l'Unité militaire japonaise 731, et qui furent utilisées dans cette expérience sombre et troublante - dont l'objectif était d'essayer de mieux comprendre les effets d'un vol à propulsion nucléaire sur un équipage. L'expérience tourna au désastre lorsque l'avion s'écrasa à White Sands, tuant une partie de l'équipage".
"Deux mois plus tard, au début de juillet 1947, un second et semblable véhicule fut de nouveau essayé en vol à White Sands. Cette fois, l'avion était accroché à une grande grappe de ballons issue de concepts de ballons Fugo développés par les forces japonaises durant les dernières années de la seconde guerre mondiale. L'avion était piloté par un équipage japonais qui avait été spécialement entraîné pour cette tâche, et qui s'était écrasé près du ranch Foster après avoir été frappé par un coup de foudre catastrophique. L'appareil, du type "lifting body", les constituants de ballons et les corps de l'équipage, furent récupérés dans le plus grand secret et l'opération fut masquée, soit délibérément, soit fortuitement - derrière un écran de fumée d'histoires de soucoupes volantes écrasées. Ce sont ces deux incidents (et, comme le suggèrent des témoignages confidentiels fournis dans ces pages, peut-être plusieurs autres dans la région de White Sands et les environs au début de l'été 1947) qui ont conduit à la légende de l'incident de Roswell".
Une théorie "expliquant" tous les témoignages de Roswell
Une première réaction est celle de la perplexité, face à une histoire aussi bizarre, qui, selon l'auteur, lui a été révélée de 1996 à 2003 par plusieurs informateurs de l'intérieur, qui restent anonymes dans le livre. Au début, Redfern ne les a pas cru mais il s'est convaincu en voyant que des sources indépendantes lui racontaient la même histoire. En tout cas, elle semble offrir une explication globale de l'affaire de Roswell, prenant en compte tous ses aspects, même les plus controversés. L'histoire du premier crash, par exemple, semble expliquer le récit très controversé du mystérieux caméraman qui, suppose-t-on, avait vendu le fameux film de "l'autopsie d'un extraterrestre" au producteur britannique Ray Santilli, diffusé en 1995. On y trouve les principaux éléments de l'histoire: - la date, mai 1947; - le lieu, près de White Sands (à peu près); - la description de l'appareil, une sorte d'avion sans ailes; - la description des "aliens" par le caméraman (qui les appelait des "monstres"!), et le corps du film de l'autopsie par la même occasion; - la dangereuse radioactivité sur le site du crash, racontée par le caméraman.
Cet aspect "atomique" est très important dans la théorie de Redfern. Selon ses informateurs, elle était due au chargement de matériaux radioactifs à bord, pour une terrible expérience d'irradiation en vol. En plus, elle était censée se dérouler à très haute altitude pour évaluer de mystérieux effets de "mutation". Les victimes sélectionnées pour cette affreuse expérience étaient des gens sévèrement handicapés, mentalement retardés, anciens prisonniers des Japonais pour d'horribles expériences de guerre biochimique en Mandchourie pendant la seconde guerre mondiale. Selon Redfern et ses informateurs, c'est cette "connexion japonaise" qui devait rester secrète "à tout prix". Dernier détail, il n'y avait pas de ballon pour cette première expérience (de fait, le caméraman n'en avait pas vu). L'appareil était remorqué par un DC-3, (ou plutôt un C-47, la désignation militaire correcte), et se propulsait ensuite par lui-même (on ne nous dit pas comment). Je vais revenir sur cette aventure aéronautique très spéciale.
Le second crash est le plus fameux, c'est celui de Roswell. Cette fois, l'appareil est accroché à une énorme grappe de ballons, dérivée de projets avancés "Fugo" japonais (Fugo était le nom des ballons porteurs de bombes de la seconde guerre mondiale) qui va "expliquer" le fameux champ de débris du ranch Foster. Cette fois, il n'y a pas d'expérience "atomique". Si vous connaissez bien l'affaire de Roswell, vous vous rappellerez que le commandant Marcel avait vérifié avec un compteur Geiger que les débris n'étaient pas radioactifs. De nouveau, l'histoire de Redfern semble bien coller avec les témoignages de Roswell. Mais une conséquence de cela est qu'il n'y a plus de raison de transporter des personnes handicapées. Ainsi, explique Redfern, ce sont des Japonais normaux pour ce second vol, entraînés comme pilotes pour tester ce bizarre assemblage de ballons et d'avion.
Pouvons-nous croire cette histoire? Eh bien, elle comporte de grosses lacunes, comme nous allons le voir. La première, et sans doute la plus grosse, est qu'il était impossible pour les militaires américains de ramener aux Etats-Unis des prisonniers de Mandchourie. Voici pourquoi.
L'impossible lien avec les expériences japonaises en Mandchourie
Les horribles expériences de guerre biologique en Mandchourie
Voici, retracée brièvement, l'histoire des expériences japonaises de guerre biologique en Mandchourie (5).
1932 - Les troupes japonaises envahissent la Mandchourie. Shiro Ishii, un médecin militaire qui était intrigué par la guerre bactériologique, commence des expériences préliminaires.
Le général Ishii
1936 - L'Unité 731, une unité de guerre biologique camouflée en unité de purification de l'eau, est formée. Ishii construit un vaste complexe - plus de 150 bâtiments sur six kilomètres carrés - aux environs de la ville de Harbin (à Pingfan). Quelque 9'000 sujets testés, que Ishii et ses collègues appelaient des "logs", vont mourir dans ce complexe.
Installations de Pingfan, près de Harbin en Mandchourie
1942 - Ishii commence des essais de guerre bactériologique sur le terrain, contre des soldats et des civils chinois. Des dizaines de milliers d'entre eux meurent de peste bubonique, de choléra, d'anthrax et d'autres maladies. Des soldats américains capturés dans les Philippines sont envoyés en Mandchourie.
1945 - Les troupes japonaises font sauter les bâtiments de l'Unité 731 dans les derniers jours de la guerre du Pacifique. Ishii donne l'ordre de tuer les 150 derniers "logs" pour cacher leurs expériences. Le général Douglas MacArthur est nommé commandant en chef des forces alliées au Japon.
1946 - Les Etats-Unis commencent à négocier un accord secret avec Ishii et les responsables de l'Unité 731 - informations sur les données de la guerre bactériologique obtenues lors des expérimentations humaines, en échange de l'immunité contre des poursuites pour crimes de guerre. Cet accord sera conclu deux ans plus tard.
Pas de prisonniers de l'Unité 731
Tournons-nous à présent vers l'histoire de Redfern. Selon sa source "Levine" (p. 85): "Quand les Japonais se rendirent à la suite de la destruction atomique de Hiroshima et de Nagasaki en 1945, un certain nombre de ces (victimes) et "une quantité de gens encore vivants" furent trouvés par les soldats alliés dans les restes des installations de l'Unité 731 (et aussi dans des laboratoires allemands). Ces restes furent ensuite transférés aux laboratoires de Los Alamos, Nouveau Mexique, où ces recherches sombres et inquiétantes furent poursuivies."
D'autres informateurs ont raconté à Nick Redfern la même histoire. Il y a là un gros problème: cette histoire est contredite radicalement par toutes les sources et études historiques. Dans ses références, Redfern cite le livre de Peter Williams et David Wallace Unit 731: Japan's Secret Biological Warfare in World War II (traduit en français sous le titre La guerre bactériologique) (6).
C'est une histoire très complète de ces horribles expériences, qui raconte clairement ce qui s'est passé à la fin de la guerre. Lorsque l'armée soviétique a commença à envahir la Mandchourie, le 9 août 1945, dès le lendemain, les Japonais détruisirent tous les bâtiments des Unités 731 et 100, et tuèrent tous les prisonniers. Ils avaient l'ordre de détruire toute trace des expériences, et de ne jamais en parler.
Cette version est confirmée dans le résumé cité ci-dessus, et dans d'autres livres, par exemple The Pacific War de l'historien japonais Saburo Ienaga (7). Ce livre a été approuvé par de grands journaux américains. Voici ce qu'il dit (pp. 188, 189): "Selon d'anciens membres de l'unité, lorsque l'Union Soviétique est entrée en guerre le 8 août 1945, les Japonais se sont efforcés de détruire toute trace des activités de l'Unité 731. On donna aux prisonniers "Maruta" (l'autre nom qu'on leur donnait) de la nourriture contenant une dose de cyanure de potassium: ceux qui ne la mangeaient pas furent tués à la mitrailleuse. Leurs corps furent jetés dans une fosse creusée dans une large cour de l'Unité. On les arrosa d'essence et on y mit le feu. Comme il y avait un grand nombre de cadavres, ils ne brûlèrent pas complètement. Les corps calcinés furent mis dans un concasseur. Les ingénieurs dynamitèrent les bâtiments et tous les équipements, et les matériels sensibles furent brûlés. On donna au personnel de l'Unité 731 la plus haute priorité pour l'évacuation vers le Japon, avant les restes de l'armée de Kwantung et les autres unités".
l'Union Soviétique déclara la guerre le 8 août et commença à envahir la Mandchourie le jour suivant. L'invasion fut terminée en quelques jours, avec une énorme armée (plus de 5'000 chars, etc.), et il était tout à fait impossible que les soldats américains arrivent là avant eux, de toutes façons.
Carte de la fin de la guerre du Pacifique
Le premier enquêteur américain, le lieutenant-colonel Sanders, jeune bactériologiste de Camp Detrick dans le Maryland, qui arriva au Japon une semaine après sa reddition, interrogea de nombreux responsables pendant trois mois, mais il fut trompé par son interprète, le lieutenant-colonel Naito, qui était un ancien étudiant du général Ishii, le chef du programme de guerre bactériologique. Cependant, Sanders découvrit vers le mois de septembre 1945 que l'Unité 731 avait été impliquée dans des expérimentations humaines, et il commença à en informer le général MacArthur.
Ishii et Sanders
Ishii proposa alors de fournir des informations scientifiques sur ces expériences en échange d'une immunité complète, pour lui et ses collègues, qui lui fut finalement accordée. Sur cette question, Redfern est, apparemment, de nouveau dans l'erreur quand il écrit que des quantités "massives" de documentation furent trouvées en 1945. En fait, selon Williams et Wallace, les autorités américaines discutaient encore en 1947 de l'opportunité de passer un tel accord avec Ishii, qui avait été recommandé par le général MacArthur. L'accord fut conclu l'année suivante en dépit d'un avis négatif du Département d'Etat. Cela met donc sérieusement en question l'affirmation de Nick Redfern qu'une documentation "massive" avait été trouvée dès 1945. Mais il y a un autre aspect qui le met en difficulté au sujet des prisonniers japonais.
Pas de prisonniers handicapés
Une autre différence importante tient à l'emploi prétendu de gens handicapés pour toutes ces expériences, selon les informateurs de Redfern. C'est un élément important de la théorie car il est censé expliquer l'allure étrange des victimes du crash (tout au moins du premier), et il est répété tout au long du livre (au moins seize fois, depuis la page 6 jusqu'à la page 207). Mais c'est faux! En fait, les expérimentateurs de l'Unité 731 préféraient avoir des sujets en bonne santé: "Si vous ne travaillez pas sur un sujet en bonne santé, vous ne pouvez obtenir de résultats" (8). Ainsi, la véritable histoire de l'Unité 731 semble très différente de celle que l'on trouve dans Body Snatchers. Curieusement, dans le débat qui s'est ouvert en juillet sur le forum Internet "UFO Updates", lorsque je l'ai questionné là-dessus, Redfern n'a pas répondu. Au lieu de cela, il a insisté sur le fait qu'il y a des documents prouvant que des expériences d'irradiation humaine ont été menées après la guerre. C'est exact, mais c'est une autre histoire!
L'enquête ACHRE, le projet "Sunshine" et les "Body Snatchers"
En 1994, le Président Clinton a constitué un "Comité consultatif sur les expériences d'irradiation humaine" (ACHRE) qui a mis à jour une longue histoire d'expériences secrètes d'irradiation humaine conduites de1944 à 1974. Redfern en parle dans son livre, et tout cela est vrai, mais il insiste sur un projet très spécial, appelé "Sunshine", qui fut proposé en 1955 (pp. 164 à 166). C'était un plan pour récolter des squelettes pour ces expériences, par tous les moyens et acheminements possibles, et on avait surnommé cela de la "saisie de corps" ("body snatching") d'où le titre bizarre du livre. Redfern admet que ce projet de "body snatching" n'avait rien à voir avec Roswell, mais il soutient que c'était "très semblable aux expériences très secrètes, liées à Roswell", décrites dans son livre. Ceci est typique de la manière de raisonner de Redfern. Puisqu'il y avait un tel projet secret dans les années 50, cela veut dire que son histoire de Roswell était possible. Cependant, cet argument d'expériences secrètes d'irradiation peut être retourné contre son livre: les documents rassemblés par la commission ACHRE, qui recensent le nombre assez accablant de quelque 3'000 expériences d'irradiation humaine, ne mentionnent pas du tout ces expériences alléguées de White Sands!
Schéma d'expérience d'irradiation humaine
Ainsi, une simple question peut être posée, à la lumière du rapport ACHRE. Pourquoi cacher à tout prix ces expériences supposées de White Sands, alors que toute l'histoire des expériences semblables a été rendue publique? Quand j'ai posé cette question à Redfern, il a souligné une fois de plus que c'était "l'angle" japonais avec ses horribles expériences en Mandchourie, qui était la cause de ce secret extrême. Mais, comme nous l'avons vu, c'est un argument impossible.
Par une curieuse coïncidence, un nouveau témoignage anonyme a fait surface en août sur Internet, avec une histoire très semblable à celle de Redfern, mais sans Japonais. Dans cette nouvelle version, les cobayes humains étaient de pauvres gens sans domicile et sans défense, pris ici et là. Et les expériences avaient été faites par des médecins nazis amenés à White Sands dans le cadre du programme "Paper clip", tout comme les spécialistesdes fusées. Cette nouvelle version n'a guère plus de sens. Le procès de Nuremberg venait de condamner les principaux chefs nazis pour crimes de guerre, en 1946, mais ça ne fait rien, recommençons, avec les mêmes médecins fous! Il suffit de dire que cette nouvelle histoire, lorsqu'elle a été publiée sur la liste "UFO Updates", n'a été soutenue pratiquement par personne (9).
Des prisonniers humains auraient été identifiés comme humains
Un autre argument peut être mis en avant sur cet "angle japonais", sans même parler de son impossibilité. Si ces expériences de White Sands avaient été faites avec des prisonniers japonais - ou plutôt avec des Chinois - ils auraient été identifiés comme tels lorsqu'on les aurait trouvés dans les environs de White Sands ou de Roswell. Même s'ils avaient été génétiquement handicapés. J'ai débattu de ce point avec Redfern sur Internet, et il avait une réponse à cela. Contrairement à l'impression générale donnée par le livre, dans lequel il mentionne tout le temps les handicapés pour expliquer la confusion avec "aliens" de Roswell, il n'y avait pas de handicapés dans le second crash, près de Roswell! Je confesse que, comme certains lecteurs, je ne m'en étais pas rendu compte en première lecture. Mais alors, comment les gens de Roswell avaient-ils pu faire une aussi lamentable confusion? Eh bien, la réponse selon Redfern est qu'ils ne les avaient pas trouvés. Les corps avaient été retrouvés et récupérés secrètement par les gens de White Sands, explique-t-il. Et la légende des corps "alien" trouvés à Roswell s'est formée plus tard par une fusion avec des rumeurs provenant de White Sands et ses victimes handicapées. C'est une explication astucieuse, mais quelle est sa crédibilité? En fait, la question demeure de savoir s'il aurait pu y avoir une telle confusion avec des corps de victimes handicapées, qu'on aurait pris par erreur pour des "aliens", que ce fusse à White Sands ou à Roswell. C'est là que Redfern introduit dans son livre le fameux film de l'autopsie d'un extraterrestre ("Alien Autopsy Footage"), comme une sorte de preuve visuelle de son histoire.
Le film de l'autopsie "alien" ne montrait pas un corps humain
Selon les mystérieux informateurs de Redfern, le film de l' "autopsie d'un alien", diffusé en août 1995, montrait en fait l'une des victimes handicapées du crash de White Sands!
Le film de l'autopsie de 1995
Cette question a déjà été longuement débattue et la plupart des experts ont écarté l'idée d'un humain souffrant d'une maladie génétique, mais Redfern et ses informateurs donnent de nouveau cette explication (p. 92), citant pêle-mêle le syndrome de la progeria de Hutchinson-Gilford, le syndrome de Werner, et le syndrome de Ellis-van Creweld. Mais il suffit de bien regarder des photos de victimes de la progeria pour voir qu'ils sont identifiables comme des êtres humains en dépit de leurs défauts génétiques, ce qui n'est pas le cas de l'étrange corps du film. De plus, une simple objection peut être faite: si c'était un corps humain, il n'aurait pas été nécessaire de porter des vêtements de protection complets comme dans le film! A moins que le film soit un canular total, mais ce n'est pas du tout ce que dit Redfern. Ainsi, l'idée que c'était un corps humain provenant des expériences de White Sands semble dépourvue de sens.
Syndrome de la progeria
Syndrome de Werner
Syndrome d'Ellis-van Creweld
Essais d'irradiation en vol: dangereux, insensés et presque impossibles
En dépit de tous les problèmes déjà évoqués, voyons à présent la thèse centrale du livre, les horribles expériences, très secrètes, d'irradiation humaine à White Sands. Nick Redfern révèle un aspect stupéfiant de ces expériences: son principal informateur, le "colonel", lui a dit (p. 108): "Un dispositif expérimental de protection et une certaine quantité de matières radioactives furent utilisés pour simuler d'aussi près que possible l'intensité à prévoir lorsque l'on disposerait d'une source d'énergie nucléaire. Cela a mal fonctionné et s'est écrasé. Tels sont les faits".
Ainsi, dans le but de tester les effets de l'irradiation, des matières radioactives avaient été installées à bord. Seul le pilote était protégé. Quel cauchemar! Quelle dangereuse expérience, ne serait-ce que pour les techniciens chargés de l'installer. Et, pourquoi faire cela à haute altitude, avec de si grandes difficultés? Incidemment, dans le livre, Redfern et ses informateurs insistent sur l'aspect "haute altitude" de l'expérience. Cependant, au cours du débat qui a eu lieu sur UFO Updates, il semble avoir abandonné cette idée. Et que dire du risque de révélation publique de cette expérience hautement secrète, en cas d'accident?
Voici une autre question que soulève ce livre. Redfern cite une autre version, également évoquée par le "colonel" (p. 106): "un dispositif avait été incorporé au véhicule qui était conçu pour convertir en énergie électrique, la chaleur produite par une pile atomique". S'agissait-il seulement de matériau radioactif (p. 108), ou d'une pile atomique (p. 106)? Je dois avouer que je n'avais pas remarqué cette première version en première lecture, simplement parce que cela semblait si incroyable. Il est bien connu qu'il n'existait aucun avion avec un moteur nucléaire à cette époque. Certes, il y eut quelques projets dans les années 50, mais qui furent abandonnés au début des années 60. Les seuls essais en vol ont consisté à installer une pile atomique à bord d'un grand bombardier NB-36H, sans même essayer de s'en servir pour la propulsion. L'appareil était toujours doté de moteurs classiques. Il y avait une lourde protection pour l'équipage. Ce n'était qu'une petite pile, et pourtant l'ensemble pesait environ 16 tonnes! Le premier vol eut lieu le 17 septembre 1955, à Fort Worth. Il y eut 47 vols, après quoi les parties contaminées de l'appareil furent démontées et enterrées. Ce fut une dangereuse expérience.
Le bombardier NB-36H
Une impossible histoire aéronautique
Pas d'avion Horten, ni de "lifting bodies", en 1947
Citons encore le résumé final (p. 207): "En mai 1947, un avion expérimental, conçu à partir des recherches révolutionnaires des frères Horten en Allemagne, fut essayé en vol à White Sands, au Nouveau-Mexique. Il faisait partie d'un plus vaste projet, commencé en 1946, de construction d'un avion à propulsion nucléaire".
Le problème est que, selon toutes les sources crédibles, il n'existait pas un tel avion en 1947! Les Américains avaient bien trouvé et rapporté aux Etats-Unis un prototype Horten non terminé, le Horten H IX, équipé de deux réacteurs. Il y avait en Allemagne, à la fin de la guerre, deux modèles d'ailes volantes Horten à réaction: le Horten H IX V2, dont le premier vol eut lieu le 18 février 1945, mais qui s'écrasa en tuant le pilote à cause d'une panne de moteur; le Horten H IX V3, qui était le modèle embarqué aux Etats-Unis. Mais il n'était pas terminé, et ne le fut jamais.
L'aile volante Horten H IX V3
Les ingénieurs américains n'étaient pas intéressés, sans doute pour la simple raison qu'ils avaient déjà les ailes volantes Northrop, faisant l'objet d'essais en vol (avec beaucoup de problèmes). Et, au fait, pas à White Sands, où il n'y avait qu'un aérodrome rudimentaire, mais à Muroc Dry lake (plus tard Edwards AFB) en Californie, qui était le seul lieu adéquat pour tester de tels appareils rapides. Redfern dit maintenant que c'était en fait un appareil japonais, "analogue aux Horten". Mais il n'a absolument aucune preuve de cela!
Voyons maintenant les "lifting bodies". Cette expression correspond à des appareils sans ailes qui ont été testés beaucoup plus récemment, de 1963 à 1975, en vue de l'étude de véhicules de rentrée atmosphérique comme la navette spatiale. L'idée originale fut conçue à la NASA en 1957, par le Dr Alfred J. Eggers Jr, selon la feuille d'information de la NASA sur les "lifting bodies" (10). En tout cas, ces petits planeurs rapides, monoplaces, n'étaient pas l'idéal pour transporter une équipe de prisonniers japonais handicapés, dans le plus grand secret, avec un chargement de matériaux radioactifs, accrochés sous un énorme ballon ou remorqués par avion C-47, à White Sands en 1947! En revanche, ils ressemblent un peu à des descriptions de l'ovni de Roswell faites par certains témoins, et c'est évidemment la raison pour laquelle ils sont évoqués dans le livre de Redfern.
Lifting Body: le Northrop HL10
Ballon et avion: un douteux assemblage aéronautique
Citons encore le résumé final pour le second crash, près de Roswell (pp. 207, 208): "Deux mois plus tard, au début de juillet 1947, un second et semblable véhicule fut de nouveau essayé en vol à White Sands. Cette fois, l'avion était accroché à une grande grappe de ballons issue de concepts de ballons Fugo développés par les forces japonaises durant les dernières années de la seconde guerre mondiale. L'avion était piloté par un équipage japonais qui avait été spécialement entraîné pour cette tâche, et qui s'était écrasé près du ranch Foster après avoir été frappé par un coup de foudre catastrophique."
Il y a une objection évidente, dès le départ, à ce second scénario. Le risque que cette expérience condamnable avec des prisonniers de guerre soit révélée publiquement aurait été encore plus élevé, en particulier si la grappe d'énormes ballons Fugo (beaucoup plus grande que les trains Mogul de petits ballons-météo) était entraînée par le vent là où il ne fallait pas. Quid d'un risque de crash dans une zone peuplée? Mais les expérimentateurs ont eu de la chance: le ballon et l'avion, dans le scénario de Redfern, avaient atterri dans la région plutôt désertique de Roswell. Cependant, un aussi étrange assemblage, avec ses énormes ballons et un curieux avion accroché en dessous, aurait été pratiquement impossible à cacher aux yeux des curieux dans la région de White Sands.
Il y a une objection plus radicale encore à cette histoire, qui est de constater combien une telle expérience aurait été dangereuse et maladroite, d'un pur point de vue aéronautique. L'idée d'accrocher un petit avion rapide à une grande grappe de ballons, c'est comme d'essayer de marier une carpe et un lapin! Au début du débat sur UFO Updates, Robert Durant, ancien pilote de ligne et instructeur de vol, a posé cette question, mais Redfern l'a esquivée. Le scénario du crash semble également très acrobatique. Selon Redfern et ses mystérieux informateurs, l'appareil et le ballon (qui étaient censés atteindre une très haute altitude pour des tests de "mutation") furent pris dans une tempête et frappés par la foudre. Mais le physicien Bruce Maccabee a fait observer que, confronté à une aussi dangereuse situation, n'importe quel pilote l'aurait évitée en séparant l'avion du ballon, ce qui ne fut pas le cas dans l'histoire de Redfern.
Dans le scénario de Redfern, une partie de l'avion désemparé et, sans doute, la plupart des ballons, furent arrachés dans la tempête, avec l'un des Japonais qui fut éjecté de l'avion. Ils atterrirent ensemble sur le ranch Foster cependant que le corps principal de l'appareil, contenant le reste de l'équipage, alla s'écraser environ trente kilomètres plus loin, où il fut ensuite récupéré secrètement par les gens de White Sands. On ne voit pas très bien comment l'un des membres de l'équipage avait réussi à s'agripper à un morceau de l'avion et aux ballons. Mais ils étaient coriaces, comme dit le colonel (p. 110): "c'étaient de fiers petits salopards!".
Débris de ballons et d'avion: faciles à identifier, comme pour Mogul
Dans cette nouvelle explication de Roswell, nous trouvons de nouveau le problème, comme dans l'histoire de Mogul, des gens de Roswell supposés être incapables d'identifier un ballon, ou une grappe de ballons. Cette question est maintenant aggravée par l'addition de débris d'un petit avion, qu'il soit en bois ou métallique, ou qu'il n'y en ait qu'un fragment. L'argument de ballons faits de polyéthylène couvert d'une feuille d'aluminium, mis en avant par Redfern dans son livre, ne peut pas du tout expliquer les descriptions de feuilles très solides, impossibles à déchirer et pourtant éparpillées en une multitude de petits morceaux comme s'ils résultaient d'une violente explosion. De plus, ils étaient impossibles à brûler. Ils ne correspondent pas du tout à une enveloppe de ballon.
Dans le débat à UFO Updates, David Rudiak a pressé Redfern de questions embarrassantes sur les débris, comme il l'avait fait précédemment sur Mogul. Alors, Redfern a présenté tout d'un coup un nouvel élément fourni par ses informateurs: il venait d'apprendre que, pour le vol vers Roswell, des feuilles d'aluminium, ou "leurres", avaient été testées pour tromper les radars. Ainsi, cet élément nouveau et providentiel expliquerait les feuilles à l'allure d'aluminium trouvées sur le ranch Foster! Cependant, il n'y avait aucune raison logique de cacher ce vol aux radars. Au contraire, il y avait toutes les raisons de le suivre! De plus, dans le scénario d'un accident avec une violente tempête, les feuilles d'aluminium auraient été dispersées sur une large zone, pas seulement sur le champ de débris du ranch Foster. Quoi qu'il en soit, ces feuilles d'aluminium, semblables à celles des emballages de cigarettes, étaient très banales, et ne correspondent pas davantage aux descriptions des témoins.
Une contradiction majeure: l'horrible secret révélé par… des agents secrets!
Les curieux informateurs de Nick Redfern, depuis 1996.
Il y a, en fait, deux grosses contradictions dans ce livre. Nous venons d'en voir une. Des expériences d'irradiation humaine ont bien été faites, mais elles ne sont plus secrètes. Donc, pourquoi maintenir le secret? L'"angle japonais" d'horribles expériences de guerre bactériologique ne tient pas. La seconde contradiction est: pourquoi tout un groupe d'agents secrets auraient-ils révélé l'horrible secret - "à cacher coûte que coûte" - à un simple ufologue comme Nick Redfern, comptant bien qu'il allait le publier, et même l'encourageant à le faire? L'un d'eux, "Levine", qui a été son premier informateur en 1996, lui avait demandé de garder l'histoire secrète jusqu'à la fin de l'an 2000! (p. 87)
L'un des aspects les plus discutables de l'histoire de Redfern est que tous ses informateurs sont, d'une manière ou d'une autre, liés à des services secrets, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Les voici, dans l'ordre chronologique:
En août 1996, à Londres, M. "Levine" (pp. 79-81), est un agent du Ministère de l'Intérieur (Home Office). Ses collègues sont M. "T", agent de renseignement au Ministère de la Défense (MOD) et M. "D", un agent de la CIA. Ils lui montrent une version longue du film de l'autopsie, divulgué l'année précédente.
En juillet 2001, à Los Angeles, une vieille dame qu'il appelle la "Veuve Noire", l'approche à la fin d'une conférence (chapitre 1). Elle dit qu'elle a travaillé sur des "projets spéciaux" à Oak Ridge du milieu des années 40 au début des années 50.
L'année cruciale semble être 2003, avec:
- Le "colonel", en novembre 2003. Il est l'informateur principal (chapitre 10). Il dit qu'il a "passé quinze ans en opération au cœur du Renseignement américain"; - "Bill Salter", le 6 décembre 2003 (p. 90). Il est un ancien employé du Bureau de Stratégie psychologique (Psychological Strategy Board). Il a rencontré à Oak Ridge un homme "employé dans un poste de renseignement secret", qui avait "travaillé précédemment pour le Groupe central de Renseignement (Central Intelligence Group, CIG). Salter avait aussi été informé par "un vieil ami du Ministère de l'Energie (DOE)"; - "Al Barker", le 9 décembre 2003. Il a travaillé pour le Centre de Guerre Psychologique (Psychological Warfare Center, PWC) à Fort Bragg.
Il y a là une coïncidence remarquable. Trois informateurs indépendants ont approché Redfern, séparément, en moins de deux mois à la fin de 2003, pour lui raconter la même histoire! Ceci suggère manifestement une action concertée pour l'informer, ou plutôt pour le désinformer.
Le risque de désinformation
Au cours du débat sur la liste "UFO Updates" a été soulevée, comme on pouvait s'y attendre, la question d'une possible désinformation. Redfern a admis que c'était une possibilité mais l'a mise en doute pour plusieurs raisons. Tout d'abord, selon lui, il y a eu, en effet, beaucoup de désinformation, mais dans la direction opposée: elle avait pour objectif la propagation de fausses histoires de crashes d'ovnis, à Roswell mais aussi en d'autres lieux tels que l'affaire de Aztec. Et ce programme au long cours de désinformation a été mis en oeuvre juste pour cacher les horribles expériences à White Sands!
En fait, l'histoire de l'ufologie aux Etats-Unis montre, au contraire, une ligne dure de négation des ovnis en général, et tout spécialement des histoires d'accidents d'ovnis. Voyez seulement le cas de Roswell, avec les deux gros livres de l'Air Force contre le crash d'un ovni, en 1995 et 1997. Roswell avait été enterré dès le 9 juillet 1947, et pour trente ans, avec une explication ridicule de ballon-météo. L'affaire a refait surface, lentement, à partir de la fin des années 70, lorsque des chercheurs indépendants ont commencé à trouver des témoins. Et, manifestement, cela n'a pas fait plaisir aux services de renseignement.
Redfern, cependant, va plus loin encore. Il cite M. "T", agent de renseignement au Ministère de la Défense britannique (MOD), qui lui a dit que les fausses histoires de désinformation étaient centrées sur trois sujets (p. 83): 1) des histoires d'accidents d'ovnis avec récupération de cadavres d'extraterrestres; 2) des histoires de bases secrètes au Nouveau-Mexique dont s'étaient emparées des forces "alien" hostiles; 3) des histoires de "mutilations animales imputables aux aliens".
Il est vrai qu'il y a eu une ligne subtile de "désinformation amplifiante", comme l'a appelée le groupe Cometa dans son rapport. Un exemple bien connu est celui de la désinformation dont a été nourri l'ingénieur Paul Bennewitz dans les années 80, révélée par Bill Moore qui y avait participé secrètement. C'est le deuxième point cité par l'agent "T", l'histoire d'une base alien alléguée à Dulce, au Nouveau-Mexique, qui a été exposée en détail dans un livre récent, Project Beta, de Greg Bishop (11). Mais une information fausse peut être lancée pour en cacher une vraie, du même genre! Quant aux histoires de mutilations de bétail liées aux ovnis, c'est exactement le contraire qui est vrai: il y a eu un effort continuel de la part de toutes les agences officielles pour nier cela. Il est flagrant que cette affirmation de M. "T" est fausse.
Une deuxième raison, a plaidé Nick Redfern, pour laquelle il n'a pas été désinformé est la convergence d'informateurs indépendants, racontant la même histoire, et de documents révélant certains aspects semblables à son histoire. Oui, plusieurs informateurs lui ont raconté la même histoire de prisonniers de l'Unité 731: M. "Levine" en 1996 (p. 85), le "colonel" en novembre 2003 (p. 108), "Bill Salter" le 6 décembre 2003 (p. 91), et "Al Barker" trois jours plus tard (pp. 91 et 141)! Mais cette histoire est fausse, et cette convergence pose au contraire la question d'une sorte de désinformation concertée.
Quant aux documents, l'exemple déjà cité du programme "Sunshine" et "Body Snatchers", montre la faiblesse de l'argument. Ce programme n'avait aucun rapport avec les expériences supposées de White Sands, et l'on peut en dire autant d'autres documents cités dans le livre. En réalité, il n'y a pas un seul document à l'appui de cette histoire. Redfern a encore soutenu qu'il n'était pas une bonne cible pour une telle action, car il était à moitié retiré de l'ufologie active depuis quelques années. Mais cet argument n'est pas très convaincant, comme l'a souligné le chercheur américain Brad Sparks sur UFO Updates, en citant une longue liste de participations à des conférences et d'articles publiés ces dernières années.
Conclusion
Au total, l'hypothèse d'une opération de désinformation semble tout à fait plausible. C'est une histoire très douteuse, pour laquelle je n'ai trouvé aucune preuve crédible dans le livre de Nick Redfern. C'est un livre qui risque de relancer la polémique et la confusion sur Roswell. Mais, à mon avis, l'hypothèse d'un crash d'ovni à Roswell tient toujours.
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Notes : (1) Nick Redfern, Body Snatchers in the Desert. The Horrible Truth at the Heart of the Roswell Story, Paraview Pocket Books, Simon & Schuster, New York, NY, 2005 (2) Nick Redfern, Cosmic Crashes. The incredible story of the UFOs that fell to Earth, Simon & Schuster U.K., London, 1999 (3) Linda Corley, "For the sake of my country", MUFON 2000 International UFO Symposium proceedings. (4) Des descriptions de ces propriétés, ainsi que des dimensions du champ de débris, fournies par divers témoins, figurent sur le site de David Rudiak: www.roswellproof.com/debris_main.html Voir aussi mon livre Roswell - Enquêtes, secret et désinformation, Editions JMG, 2004 (5) Sur le web à www.cnd.org/njmassacre/recent-news2.html (6) Peter Williams and David Wallace, Unit 731: Japan's Secret Biological Warfare in World war II, London, Hodder & Stoughton Ltd.,1989 (7) Saburo Ienaga, The Pacific War, 1931-1945, Iwanami Shoten Publishers, Tokyo, 1968. (édition américaine par Pantheon Books, Random House, New York, 1978) (8) Citation du texte: "Unit 731. A half century of denial", se trouvant à: http://www.technologyartist.com/unit_731 (cité par Jan Aldrich dans un message du 22 juin 2005 sur la liste UFO Updates) (9) UFO Updates, 25 août 2005, "Incredible Story Backs Redfern's Roswell Theory" Voir les archives de la liste à: http://www.virtuallystrange.net/ufo/updates/ (10) Pour les "lifting bodies", voir à: http://www.nasa.gov/centers/dryden/news/FactSheets/FS-011-DFRC.html (11) Greg Bishop, Project Beta, Paraview Pocket Books, New York, 2005
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